Un comité pour étouffer les grèves

 

Cameroun,Cameroon : Un comité pour étouffer les grèvesL’organe créé par le Premier ministre le 14 juillet dernier vise à trouver des solutions aux mouvements d’humeur.

En date du 14 juillet 2014, Philémon Yang, le Premier ministre signe une décision portant création, organisation et fonctionnement du comité de concertation et de suivi de dialogue social. Il est placé sous l’autorité du ministre du Travail et de la sécurité sociale. Dans sa composition, il est constitué de deux représentants du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, un représentant de chacune des confédérations syndicales, et un représentant de chacune des  organisations d’employeurs.

Le comité a pour finalité de proposer des solutions conservatoires aux mouvements de grève, de suivre les mesures prises par le gouvernement pour maintenir la paix sociale. Il doit aussi émettre des propositions pour anticiper sur une crise sociale. De même, il doit initier des concertations entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur toute question relative au climat social, mais aussi de recueillir toutes les revendications des syndicats et d’y apporter des solutions négociées.

La création de ce comité est passée presque inaperçue, mais en revisitant ses missions, l’on voit bien la volonté ferme du gouvernement d’étouffer toute initiative conduisant à une situation de crise sociale au Cameroun. Il doit se réunir selon ses textes une fois par trimestre et à tout moment en cas de crise sociale. Même si le document ne fait allusion à aucune motivation ayant conduit à sa création, l’on sait bien l’environnement dans lequel, il est rée. En fait au lendemain de la hausse des prix du carburant à la pompe, le gouvernement a enregistré un certain nombre de préavis de grèves.

Face à cette menace, l’on a vu plusieurs chefs de départements ministériels s’activer pour amorcer ces mouvements d’humeur. Mais pendant les deux premières semaines, il n’y avait pas une coordination dans les différentes actions du gouvernement. La création de ce comité vient donc théoriquement mettre une cohérence dans les différentes initiatives, dont le but final et maintenir la paix sociale, surtout que les évènements de 2008 sont là pour rappeler qu’une petite étincelle, peut faire descendre dans la rue ce peuple meurtri par mal généralisé. 

L’on constate aussi que les missions assignées à ce comité ne sont pas agressives. Le gouvernement utilise ici la méthode douce pour apaiser les cours. Et une fois mis sur pied, le comité a effectivement commencé son travail, et peut-être au-delà. L’on a vu son président arpenter les villes du Cameroun, et les couloirs des médias pour expliquer la nécessité du dialogue social. 

D’autres membres du gouvernement sont sur le terrain. Ils utilisent pour le moment les carottes. Dans tous les cas, d’autres préavis de grèves sont enregistrés. 

© Le Jour : Younoussa Ben Moussa


23/07/2014
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres