Pawossi Ducournot. L’ingénieur camerounais résidant en Allemagne a rencontré le Dg d’Elecam à qui il a présenté le Pavot 1.0.
L’histoire des multiples contestations postélectorales dans certains
pays africains et au Cameroun a profondément choqué un ingénieur
camerounais vivant en Allemagne. Pour en venir à bout, il a conçu un
appareil pour le vote électronique : le Pavot 1.0.
Pawossi Ducournot est son nom. Agé de 35 ans, cet ingénieur
électrotechnicien a travaillé chez Motorola, chez Sony et officie en ce
moment sur plusieurs projets de Daimler. Il est spécialisé dans le
développement de logiciels et de systèmes embarqués.
Entre toutes ces activités qui l’occupent, Pawossi Ducournot s’est donné
un peu plus d’un an pour concevoir son Pavot 1.0. (P.A, les initiales
de son nom et V.O.T pour voting). « Ce qui m’a motivé à travailler sur
cet appareil, raconte-t-il, c’est que, en tant qu’Africain et surtout
Camerounais, j’étais choqué qu’au 21ème siècle, on ne soit pas capable
de faire d’élections irréprochables chez nous. Quand ce ne sont pas des
fraudes grossières, ce sont des résultats qui sont publiés plusieurs
semaines plus tard, parce qu’il faut procéder à un comptage manuel. On
peut désormais faire autrement. »
Elecam
Sans rentrer dans des détails techniques, le Pavot 1.0 se
présente sous la forme d’un petit boîtier transparent, avec un tableau
électronique et des boutons. Avec cette boîte électronique, on n’a plus
besoin, lors d’une élection, de bulletins de vote, d’une urne ou de
l’encre indélébile. Juste un isoloir avec le petit Pavot.
Quand vous entrez dans le bureau de vote, explique le concepteur du
Pavot 1.0, vous donnez votre carte d’identité. Si vous êtes enregistré,
l’appareil vous génère un code et si vous ne l’êtes pas, vous n’avez pas
de code. Et au moment du vote, l’appareil vous demande votre mot de
passe. Vous l’introduisez et vous choisissez votre candidat. Chaque
bouton correspond à un candidat ou à un parti politique. 1 pour le
candidat X, 2 pour le candidat Y, etc.
L’appareil est doté d’une mémoire et d’un compteur associés à chaque
candidat. Les votes sont automatiquement enregistrés. Impossible de
voter deux fois, quel que soit le bureau de vote dans lequel vous allez.
Le Pavot n’est connecté ni à une machine, ni à Internet.
200.000FCfa
Selon Pawossi Ducournot, le Pavot 1.0 peut faire l’objet de
modifications, selon les besoins de son utilisateur. « Il y a des
modifications qui peuvent être apportées à cette machine. On peut par
exemple y intégrer l’identification biométrique par les empreintes des
électeurs, puisque c’est la tendance au Cameroun en ce moment », dit-il.
Il ajoute que son appareil peut être utilisé pour de grandes élections
ou dans de petites associations et même à l’Assemblée nationale. Ce qui
permettrait de gagner en temps et en crédibilité lors des votes.
Il y a deux semaines, en visite au Cameroun, Pawossi Ducournot a
rencontré le directeur général d’Elecam à qui il a présenté son
appareil. Il multiplie des contacts qui lui permettraient une
fabrication à plus grande échelle et une amélioration de ce spécimen
pour lequel il a investi un peu plus de 200 000FCfa.