Tribune Libre: Lettre Ouverte à Jean Bruno Tagne
Il ya encore quelques jours, j’aurais pu commencer cette lettre par « très cher ». Puis j’ai écouté les câbles de Wikileaks. J’attendais impatiemment ta réaction, parce que convaincu qu’il s’agissait d’un grossier montage. Puis, tu es sorti, tu as confirmé qu’il s’agissait bel et bien de toi, et tu as tout de suite désigné les commanditaires. Tu as versé dans une logorrhée inquiétante jusqu’à nous dire que tu avais le soutien de ton patron, qui est prêt à assumer tout. Cela ne surprend pas pour celui qui connait les couloirs qu’il arpente. Mais lui au moins avant de verser dans la course à l’enrichissement à tout prix et à tous les prix, avait exercé et acquis cette légitimité professionnelle qui le nourrit de ses coups tordus d’aujourd’hui. Mais toi tu as une carrière, une vie. C’est pourquoi je voudrais te dire Jean Bruno, il n’est pas question de savoir qui a commandité, tu sauras où les trouver pour régler leurs comptes, il est questions des déclarations graves contenues dans les enregistrements que nous avons écouté. Tu es hors sujet et je crois que la Clinique d’un quartier que tu fréquentes à Yaoundé, aurait pu te coudre la bouche plutôt qu’autre chose (nous y reviendrons !). Tu aurais dû te taire, faire profil bas. Mais tu es dans la surenchère de la bêtise, comme lorsque tu as écris que Samuel Eto’o était entendu et son passeport retenu à la DGSN, sans intelligence de recoupement, étant dans la même ville que les institutions que tu avais nommément cités. C’est un principe élémentaire de journalisme, mais bon ! L’ESSTIC t’ayant laissé en villégiature sans ton parchemin de fin, il est évident que tu es comme un fauve lâché maladroitement par les gardiens d’un zoo. Rentre à l’école boucler ton cursus. Ce sera difficile de toutes façons, ayant déjà gouté aux délices du mensonge pour t’enrichir, Paul Biya lui-même ayant réalisé l’exploit de nommer un étudiant au cursus inachevé, dans le très précieux Conseil National de la Communication. C’est cette imposture instituée qui te donne à la fin, l’impression que ton cycle est terminé.
Mais revenons sur ce qui m’intéresse. Monsieur Tagne, sans honte bu, vous déclarez que Samuel Eto’o est le commanditaire des enregistrements que nous avons écouté. Possible. Mais dites-moi c’est encore lui le commanditaire des paroles que vous prononcez ? C’est encore lui le commanditaire de l’argent que vous dites avoir reçu du Ministère et la Fécafoot ? C’est encore lui le commanditaire de ton amitié avec Ernest Obama ? C’est encore lui qui te demande d’accuser Boney Philippe dans le même enregistrement ? Dans cet enregistrement, tu dis quelque chose qui résume toute ta personnalité. Tu dis je cite : « …On devait même cacher qu’on a reçu l’argent. Parce que si le public sait que la Fécafoot nous donne l’argent, il ne va plus lire ce que nous écrivons, il ne va plus écouter ce que nous disons… » Voilà où est ton problème ! Dis moi c’est encore Samuel Eto’o qui t’a demandé de dire ça ? Non ! Jean Bruno, tu es pathétique. Je t’ai plusieurs fois écouté sur les plateaux de télévision où tu demandais aux autorités de démissionner de leurs fonctions pour moins que ça ! Souviens-toi de l’affaire Fonkam Azu de Elecam, et des voyages tarifés…Tu t’étais fendu dans des déclarations incendiaires sur sa moralité, l’appelant à démissionner. Oui on t’a piégé, oui Samuel Eto’o a tout commandité, malheureusement on t’a eu ! Alors démissionnez Monsieur. Voilà le débat. J’attendais que tu me dises que c’est un montage. Le seul fait d’avoir écarter cette hypothèse toi-même de ma tête t’a tout de suite discrédité. Jean Bruno, à ce qu’il me parait, tu es Chef Service Politique au Quotidien Le Jour. Tu reçois très souvent des informations compromettantes des personnalités que tu diffuses. Penses-tu qu’elles n’ont pas été piégées elles ? Cela exclut-il alors la faute ? Non ! Quel que soit le commanditaire, tu es grillé mon cher ! Ton patron peut te soutenir, tes copains peuvent t’encenser, mais désormais il te manquera la crédibilité. Quand tu cisaille l’intelligence des Adoum Garoua, Joseph Owona, Rigobert Song et autres, est-ce le commanditaire qui t’a demandé de le dire ? Non, Jean Bruno. J’entends ici et là que ce n’est pas professionnel de sortir des conversations privées et d’enregistrer quelqu’un à son insu. Soit. Mais Wikileaks qui nourrit vos feuilles de choux c’est quoi ? Tu faisais des confidences à ton copain Ernest Obama. A son ami on ne peut dire que la vérité, et Dieu Merci cet enregistrement nous a permis de mieux te cerner au-delà de ton nouveau business littéraire. « Programmer pour échouer », « tragédie des Lions Indomptables », un champ lexical apocalyptique qui a attiré vers toi une véritable apocalypse. Juste un conseil, lit « Les Destinées » de Alfred de Vigny, arrête toi sur le poème « La Mort du Loup » et lis attentivement ce passage : « Gémir, pleurer, crier est lâche, fait ta longue et lourde tache là où le sort t’a conduit, puis comme moi, souffre et meurt sans parler ». Don’t Act.
Citoyen Adolphe Monkam