Tribunal criminel spécial : Inoni Ephraïm présente ses témoins aujourd’hui

Cameroun - Tribunal criminel spécial : Inoni Ephraïm présente ses témoins aujourd’huiAprès la première audience consacrée à l’identification des accusés, l’ancien PM et ses coaccusés doivent présenter la liste de leurs témoins ce 06 mars 2013. Le parquet et les avocats de l’Etat sont également appelés à souscrire à cette obligation. Mais c’est surtout du côté de la défense que les yeux sont tournés. Après avoir plaidé non coupable au terme de l’audience du 20 février dernier, les deux anciens collaborateurs et Otelé Essomba qui se côtoient sur le banc des accusés du Tcs doivent présenter à la cour les personnes sensées appuyer leur argumentaire afin de convaincre la collégialité d’accéder à leur requête. Sur le profil de ces témoins, rien n’a filtré jusqu’ici.

Cependant si on s’en tient aux précédentes affaires en rapport avec les accusations de prévarication, ce ne sont pas les anciens collaborateurs des deux coaccusés au Secrétariat général de la présidence de la République qui vont apporter le témoignage de la vérité. De même, il serait surprenant que les cadres du ministère des Transport, à défaut de John B. Ndeh lui-même ministre à l’époque des faits, viennent témoigner sur la bonne foi d’Ephraim Inoni, de Jean Marie Atangana Mebara et d’Hubert Otélé Essomba. Il faut rappeler à ce propos que c’est justement de cette administration que les résistances sont nées en rapport avec la désignation du cabinet Aircraft Portfolio Management (Apm) d’Otelé Essomba et du britannique Kevin Walls, en fuite.

La stratégie de la défense risque de reposer sur la contre-attaque. Traditionnellement, les conseils des accusés prennent appui sur les faiblesses supposées des témoins de l’accusation pour construire leurs propres lignes d’argumentation. Pour l’accusation, la tactique de conviction classique risque d’être de rigueur. Le procureur et les avocats de l’Etat vont chercher, parmi les anciens collaborateurs, des mécontents qui, du temps où se déroulaient les faits, tiraient plus ou moins timidement la sonnette d’alarme. Sont donc logiquement attendus au Tcs des cadres du ministère des Transports voire de l’ancienne Camair. Au moment de l’arrestation d’Inoni en avril 2012, des fuites dans la presse révelaient la présence de l’ancien ministre des transports dans les ragns des témoins de l’accusation. Car, faut-il le rappeler Apm, dans cet audit dont l’attribution est aujourd’hui controversée, avait eu la dent assez dure vis-à-vis de la gestion qui avait été faite de la défunte compagnie aérienne. Cependant, les affaires se suivent mais ne se ressemblent pas.

En guise de rappel, Ephraim Inoni et Hubert Otélé Essomba sont mis à l’index pour avoir empochés une somme de 287 400 000 francs. Cette somme serait la somme obtenue par APM pour réaliser l’audit de la location des avions réalisée par Yves Michel Fotso. Le hic dans cette affaire est que le marché aurait été passé de gré-à-gré, une procédure hors-la-loi au Cameroun. Une opinion estime que le ministre des Transports, John B. Ndeh, avait obtenu un accord d’Ephraim Inoni alors secrétaire général adjoint de la présidence de la République. Et fort de ce soutien, il n’avait donc pas jugé nécessaire de lancer un appel d’offre en bonne et due forme comme le prescrivent les textes.

Les différentes parties discuterons sans doute sur ce point pendant les audiences prévues au Tcs.

© La Nouvelle Expression : William Bayiha


06/03/2013
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