Tribunal Criminel Spécial: Inoni accable Mebara et Begheni Ndeh
Yaoundé, 04 Avril 2013
© Thierry Djoussi | La Météo
Accusé de co-action de détournement, l'ex Pm s'est défaussé hier sur ses anciens collègues du gouvernement.
Un
nouveau feuilleton de l'affaire Ministère public, Etat du Cameroun
contre Atangana Mebara, Inoni Éphraïm, Otélé Ossomba et Kevin Walls (qui
ne s'est jamais présenté au Tribunal) s'est joué hier mercredi. Ces
différentes personnalités sont accusées de co-action de détournement de
la somme de 287 millions 400 FCFA. Selon une source proche du dossier,
cette somme d'argent a été versée à la société Apm Londres dans le cadre
du marché d'audit des contrats leasing des avions de la (défunte)
Camair, dirigée à l'époque par Yves Michel Fotso (écroué dans le cadre
d'une autre affaire.) Le hic, c'est que ce marché a été accordé de gré à
gré, sans appel d'offre et «en violation de la réglementation en
vigueur», se plaint l'accusation. Les faits remontent à 2003. A cette
date, Jean Marie Atangana est alors le tout puissant Secrétaire Général
de la Présidence de la République, Éphraïm Inoni, son Adjoint numéro un.
Otélé Ossomba quant à lui est le Dga de la société, pompe à sous aux
yeux des uns, Apm, dirigée depuis Londres par un certain Kevin Walls.
Interrogé au Tribunal sur son rôle dans l'attribution à Apm du marché dans des conditions querellées, l'ex Pm (2004¬2009) bien que d'expression anglaise a rétorqué dans un français assez irréprochable n'avoir «jamais été associé à la confection de ce contrat». Inoni fera même une révélation: «John Begheni Ndeh (Ministre des Transports d'alors) venait régulièrement à la Présidence rencontrer le Secrétaire Général n°2, René Owona (paix à son âme), pour négocier les contours d'un partenariat entre Apm et son Ministère, jamais il ne m'en a parlé. Jamais, il n'est venu dans mon bureau à ce sujet».
D'après des sources concordantes, René Owona n'est entré dans la danse que pour préserver les intérêts privés de son neveu Otélé Ossomba, Dga d'Apm. Il n'est pas exclu qu'il ait joué de son influence pour arriver à ses fins. De son vivant, M. Owona était craint en raison de sa proximité étroite avec le prince.
Avez-vous collaboré dans ce dossier avec Atangana Mebara? «Non», fera Inoni Éphraïm. «Je n'ai jamais, va-t-il réfuter une deuxième fois, collaboré avec Mebara, encore moins avec le nommé Otélé Ossomba». Questionné sur l'identité de celui qui a utilisé les fonds de la Présidence pour payer un marché «illégal», l'ancien Sga y est allé en toute diplomatie: «Je ne pouvais pas de ma position, initier des marchés. A la Présidence, seuls les chefs de structures sont les ordonnateurs de budget. Il n'existe pas d'ordonnateurs délégué». C'est naturellement que les regards et les soupçons de l'assistance se sont déportés sur Atangana Mebara, dont les accointances avec les promoteurs d'Apm sont nombreuses, à en croire certaines langues. L'ancien vice-Dieu a sollicité à la barre le Dg de l'Agence de régulation des marchés publics. Malheureusement absent. Son témoignage, en qualité d'expert, sera crucial dans un contexte où les débats achoppent moins sur le caractère illégal de la procédure du gré à gré, que sur l'opportunité de recourir à cette mesure exceptionnelle au profit d'Apm Londres. D'aucuns observateurs pensent que les foudres de la justice, qui jusqu'ici ont épargné Begheni Ndeh, pourront s'abattre sur lui au regard des éléments qui remontent aujourd'hui en surface. Chaud devant!
© Thierry Djoussi | La Météo
Accusé de co-action de détournement, l'ex Pm s'est défaussé hier sur ses anciens collègues du gouvernement.
Interrogé au Tribunal sur son rôle dans l'attribution à Apm du marché dans des conditions querellées, l'ex Pm (2004¬2009) bien que d'expression anglaise a rétorqué dans un français assez irréprochable n'avoir «jamais été associé à la confection de ce contrat». Inoni fera même une révélation: «John Begheni Ndeh (Ministre des Transports d'alors) venait régulièrement à la Présidence rencontrer le Secrétaire Général n°2, René Owona (paix à son âme), pour négocier les contours d'un partenariat entre Apm et son Ministère, jamais il ne m'en a parlé. Jamais, il n'est venu dans mon bureau à ce sujet».
D'après des sources concordantes, René Owona n'est entré dans la danse que pour préserver les intérêts privés de son neveu Otélé Ossomba, Dga d'Apm. Il n'est pas exclu qu'il ait joué de son influence pour arriver à ses fins. De son vivant, M. Owona était craint en raison de sa proximité étroite avec le prince.
Avez-vous collaboré dans ce dossier avec Atangana Mebara? «Non», fera Inoni Éphraïm. «Je n'ai jamais, va-t-il réfuter une deuxième fois, collaboré avec Mebara, encore moins avec le nommé Otélé Ossomba». Questionné sur l'identité de celui qui a utilisé les fonds de la Présidence pour payer un marché «illégal», l'ancien Sga y est allé en toute diplomatie: «Je ne pouvais pas de ma position, initier des marchés. A la Présidence, seuls les chefs de structures sont les ordonnateurs de budget. Il n'existe pas d'ordonnateurs délégué». C'est naturellement que les regards et les soupçons de l'assistance se sont déportés sur Atangana Mebara, dont les accointances avec les promoteurs d'Apm sont nombreuses, à en croire certaines langues. L'ancien vice-Dieu a sollicité à la barre le Dg de l'Agence de régulation des marchés publics. Malheureusement absent. Son témoignage, en qualité d'expert, sera crucial dans un contexte où les débats achoppent moins sur le caractère illégal de la procédure du gré à gré, que sur l'opportunité de recourir à cette mesure exceptionnelle au profit d'Apm Londres. D'aucuns observateurs pensent que les foudres de la justice, qui jusqu'ici ont épargné Begheni Ndeh, pourront s'abattre sur lui au regard des éléments qui remontent aujourd'hui en surface. Chaud devant!