Tribunal - Affaire Albatros: Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso prennent la température du procès
DOUALA - 17 Juillet 2012
© Yves Junior Ngangue | Aurore Plus
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Après
30 minutes de débats, consacré essentiellement à la communication de la
liste des avocats et des témoins, l’audience a été renvoyée au 24
juillet prochain à 11 heures pour permettre aux conseils des accusés de
prendre connaissance du dossier.
L’enceinte de la cour d’appel du
centre s’est avérée exiguë pour contenir l’immense foule qui a pris
d’assaut la salle des audiences et la cour intérieure du Tribunal de
grande instance du Mfoundi, à l’occasion de la première comparution de
l’ancien Sgpr Marafa Hamidou Yaya et celle de son principal coaccusé
Yves Michel Fotso, administrateur directeur général de la Cameroon
Airlines (Camair) à l’époque des faits. En effet, il était très
exactement 12 heures 55 minutes, lorsque la voiture Hiace de couleur
blanche immatriculée 21298175, appartenant au Secrétariat d’Etat à la
Défense chargé de la Gendarmerie (Sed) ayant à son bord les deux
accusés, fit son entrée dans la cour intérieure du palais de justice
assailli de badauds.
Aussitôt, escortés par une escouade de gendarmes fortement armés, les deux protagonistes visiblement détendus ont pris la direction de la salle des audiences sous des applaudissements nourris, emmêlés par quelques interpellations: Président! Laissez-nous voir le président clament de temps à autre des spectateurs ostensiblement surexcités, nous attendons la cinquième lettre… lâchent certains. Le même scénario se produira dans le prétoire, où Marafa Hamidou Yaya a presque droit à une «standing ovation». Après quelques poignées de mains, accueilli par Me Alice Nkom avec qui il échange pendant un moment, les deux mains dans les poches, c’est un Marafa Hamidou Yaya à la fois légèrement amaigri et plus noirci (teint) que les uns et les autres découvrent. Arborant des lunettes claires et sanglé dans un smoking sombre assorti d’une cravate rouge passion à pois, il fait dos à Yves Michel Fotso en conversation avec sa nouvelle épouse (métisse italo-camerounaise) qui occupe la première rangée de bancs. Pire que son co-inculpé, l’ancien administrateur directeur général de la Camair est véritablement efflanqué dans son complet gris; comparativement à Marafa, quelques signes d’inquiétude se lisent sur son visage. Lorsque la collégialité conduite par Gilbert Schlick fait son entrée dans la salle des audiences à 12 heures 55, c’est toute l’assistance qui retient son souffle. Après tout le cérémonial d’usage, les deux coaccusés sont appelés à la barre, survient alors la lecture solennelle du rôle par le greffier, la voix pleine d’émotion, il lit: «Affaire Etat du Cameroun et ministère public contre Marafa Hamidou Yaya, Fotso Michel Yves, Assene Nkou, Sandjon Géneviève… complicité en coaction de détournement des deniers publics, coaction de détournement des deniers publics». S’en suit donc la prise de parole du président du tribunal, Gilbert Schlick , qui fixe le cap en demandant la communication par les uns et les autres de la liste de leurs avocats, et c’est aux conseils de la défense qu’il reviendra de sacrifier à ce rituel en premier, ensuite, ce sera le tour à l’Etat du Cameroun. Puis après, reprenant la parole, le juge demandera aux uns et autres de communiquer la liste de leurs témoins, sans atermoyer, le parquet remettra illico presto au tribunal trois listes de 14 témoins. Pour leur part, les avocats de la défense requerront l’indulgence du tribunal, prenant la parole à cet effet, Me Monthé (l’ex-bâtonnier) affirmera que c’est au cours du procès, qu’il leur échoira en tant que défenseurs, de produire la liste de leurs témoins. Schilk rabroue Yves Michel Fotso Prenant la parole pour la troisième fois, Gilbert Schlick précisera que le tribunal devra arrêter un chronogramme, compte tenu du volume du dossier, «vous aurez jusqu’à mardi prochain pour prendre connaissance du dossier, à partir du mardi d’après les audiences se tiendront tous les jours…», précisera t’il aux parties. Sur le coup, après l’approbation du parquet, ce point de vue sera battu en brèche par les avocats de la défense, en faveur des délais plus longs, l’ex bâtonnier sollicitera ainsi deux à trois semaines pour s’approprier du dossier. S’exprimant à sa suite, et paraphrasant Montesquieu, le représentant du parquet indiquera que: «très souvent, l’injustice n’est pas dans le jugement, mais dans les délais» à la suite d’une brève altercation avec Me Monthé, horrifié par la brièveté des délais, c’est à Gilbert Schlick le maître des cérémonies qu’il est revenu de trancher, très fermement, il maintiendra ses dires: «il n’est pas possible de renvoyer cette affaire au-delà de 08 jours, le 26, ce sera le procès de l’affaire du bébé volé», c’est sur cette décision du juge, que l’audience a été suspendue, pour le 24 juillet prochain. Juste avant le renvoi sus évoqué, Yves Michel Fotso, a demandé la parole, celle-ci lui a été accordée, et alors qu’il s’évertuait à présenter des excuses à la collégialité du fait de ses absences répétées par-devant le juge, Gilbert Schlick la lui a retirée en arguant que le moment n’était pas opportun. Outre la présence du collège des avocats du Sdf à l’audience d’hier, sous la conduite du professeur Kofélé Kalé, le président de la dynamique Albert Dzongang assistait également aux débats. |
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