Travail: Rdpc, le mauvais payeur
C’est-à-dire:juste bons à être tondus, le temps pour les autres de les exploiter et les délester de leur précieuse laine. Mais qu’on abandonne aussitôt par la suite, nus, laids et vidés de leur véritable identité, surtout lorsqu’il s’agit en retour, de redorer leur blason. Des kleenex ou des condoms usagés ne seraient pas très différents, vu le peu de cas que l’on semble faire de ces Camerounais, si délestés et éternels oubliés devant l’Eternel. Dans l’une de nos précédentes éditions, nous dénoncions les problèmes qui submergent actuellement nos frères de l’Extrême-Nord. Par dessus tout, nous déplorions le peu de cas que cela semblait infliger à nos consciences et la parfaite léthargie qui semblait animer nos frères d’ici et d’ailleurs. En plus du choléra et de toutes les pandémies inhérentes au climat rude et aride, nous estimions que les frères de l’Extrême-Nord pouvaient, et à juste titre, se sentir abandonnés. Abandonnés lorsqu’il s’agit de les rentrer de manière concrète dans la réalisation des choses essentielles et capitales telles que la santé, la sécurité, l’emploi, l’alphabétisation, les infrastructures diverses et surtout la nourriture, par ces temps de guerre. On pense beaucoup plus aux soldats, ce qui est bien. Mais, quid des habitants qui par ailleurs, doivent subir des troupeaux entiers de réfugiés venant du Nigéria ou d’ailleurs ? Mais lorsqu’il s’agira pour le Rdpc de récolter le maximum de voix pour s’assurer de rester au pouvoir, c’est dans le puisard Extrême-Nord que M. Biya et ses amis iront glaner des millions de main d’œuvre électorale ! Des votes qui permettront de faire une fois de plus la différence, donnant ainsi une bonne raison supplémentaire au potentat d’Etoudi, de briguer son énième mandat pour rester au sommet du perchoir de l`Etat. Ce qui risque fort d’être encore le cas en 2018.
Comme si, Camerounais, nos frères du Septentrion ne l’étaient que de nom, pas des citoyens à part entière, mais des individus complètement à part.
Des torchons jetables qu’on tient le temps qu’en dure le court usage ! Bref, une nouvelle forme de citoyens-alibi. Le vivier électoral a permis l’érection, sur place, de quelques baronnets, qui ont pris les populations et partant, le septentrion tout entier en otage. Mais ceci a au moins le mérite de prouver une chose : il y avait des otages dans l‘Extrême-Nord, bien avant la venue de la secte diabolique Boko Haram. On se souvient encore de ces guerres fratricides intestines que continuent de se livrer sans merci, certains barons dans diverses localités. Des guerres qui nous amènent à dire que la guerre ne date guère de Boko Haram.
Comme pour dire qu’il y a longtemps que la paix est absente dans la région, aussi bien celle géographique que la région du cœur... Dans ces conditions, à quoi ça sert de gagner la guerre si cela équivaut à perdre la paix ? Pour en revenir à l’électorat de l’Extrême-Nord, il est clair que l’opinion nationale, et même internationale, laisse de plus en plus, transparaître les sentiments de nos frères : la rancune, la colère, de la déception et même de la résignation par rapport à toutes les promesses non tenues, et à la précarité ambiante. Et les masses de réfugiés ou de déplacés qui s’entassent de plus en plus aux abords de localités ne sont pas pour arranger les choses. En effet, la plupart ne disposent aucunement d’infrastructures adéquates pour prévenir le galop des maladies, le manque d’eau potable, la famine, ainsi que cette non-scolarisation des masses de jeunes qui sévit de plus en plus dans la région. Autant de fléaux qui, ajoutés à la constante et réelle menace de Boko Haram procurent à ces ouvriers des urnes de Paul Biya, le salaire le plus ingrat dans l’histoire des missions pourtant bien accomplies. Le Rdpc est dans ce cas, un mauvais payeur...