Transport aérien: Les avions chinois font débat au parlement
Yaoundé, 01 Juillet 2013
© PIERRE CÉLESTIN ATANGANA | Correspondance
Robert Nkili a indiqué à la représentation nationale que ces avions n'étaient pas aussi mauvais qu'on le pensait.
Les députés s'intéressent de prés à l'acquisition par le Ministère des Transports des avions MA 60 de fabrication chinoise. Ces avions, trois au total, devraient renflouer la flotte de la compagnie nationale Camair-Co, mais tardent à arriver alors qu'ils sont attendus depuis juillet 2012. Au-delà de cette longue attente, il y a aussi la question de leur qualité et de leur fiabilité. C'est ce qui a poussé un député à questionner tous ces aspects lors des questions orales aux membres du gouvernement vendredi dernier. Face aux députés, Robert Nkili, Ministre des Transports, a expliqué que la fabrication des avions relève aujourd'hui de la mondialisation. «Les pièces d'avions sont fabriquées dans divers pays dans le monde; les avions MA 60, ont des moteurs américains, ils ne sont pas chinois» explique le Ministre des transports.
En dehors des moteurs de conception américaine dont sont dotés les MA 60, ces avions, de l'avis du Ministre des Transports, ont été conduits au Cameroun par des pilotes américains. «En conclusion, a indiqué Robert Nkili en substance, ces avions ne sont pas mauvais.». L’affaire des avions chinois de Camair Co, refait surface après que de sérieuses réserves aient été émises sur cette acquisition. C'est en effet depuis le mois de juillet 2012 que le gouvernement a pris l'option d'acheter des avions MA 60. Seulement, alors que la compagnie Camair-Co attend cette acquisition, c'est le Ministère de la Défense qui en a reçu un le 8 novembre 2012 à la base aérienne 101 de Yaoundé. Pourtant, d'après les autorités, le Cameroun avait acquis deux avions pendant que la Chine en offrait gracieusement un, ce qui faisait un total de trois aéronefs. Que deviennent donc les deux autres avions? En fait, l'arrivée de ces avions a été critiquée par plusieurs services et administrations, notamment l'Autorité aéronautique (Ccaa).
Et pour cause, les fabricants chinois opposent une fin de non recevoir aux autorités camerounaises quant à la mise à leur disposition des documents de l'appareil. «Ces avions ont des manuels en chinois, nous leur avons demandé de les traduire en anglais afin qu'on prenne connaissance des paramètres des appareils, mais les Chinois résistent; nous sommes passés par l'Organisation de l'aviation civile internationale (Oaci) pour qu'elle serve d'interface entre les fabricants et nous. Mais ils n'y parviennent pas», indique une source proche du dossier. Mais avant d'en arriver à cette étape, les experts de l'autorité aéronautique ont émis de sérieuses réserves quant à la by Savings Wave">certification de ces appareils. «Lorsqu'une compagnie aérienne passe la commande d'un avion auprès d'un avionneur, elle certifie toutes les étapes de sa fabrication qui vont de la partie technique à l'habillage intérieur, en passant par la peinture. C'est-à-dire que la compagnie, à travers les experts de l'aviation civile de ce pays, est invitée à chaque étape, à venir approuver les plans de départ; et le même processus de certification s'étend au niveau du centre de maintenance qui va s’occuper de la prise en charge des pannes des appareils; Mais dans le cas des avions chinois, rien de tout ça n'a été respecté», indique un cadre de l'autorité aéronautique.
Certification
D'après des sources proches du dossier, les avions MA 60 n'ont jamais fait l'objet de certification de la part des autorités camerounaises. «La délégation camerounaise partie en Chine n’a pas certifié les MA 60. Elle a trouvé des avions déjà peints aux couleurs du Cameroun; du coup, ca pose un problème de réglementation parce que ces avions sont destinés au transport des passagers en provenance de divers, pays du monde», souligne une source proche du dossier.
Le 7 février 2013, une dépêche du magazine African Aviation tribune, annonçait que le Zimbabwe avait décidé de retirer de la flotte de son transporteur national, les trois MA 60 acquis quelques années plus tôt, pour rajeunir son parc d'aéronefs. Au sein de la compagnie Air Zimbabwe, les responsables parlaient «d'insatisfaction des clients», pour justifier cette décision. Pendant ce temps, au Cameroun, ces avions qui défraient la chronique, continuent d'être attendus, et sont sublimés par le Ministre des Transports.
Pour Robert Nkili, c'est cet avion qui a assuré le transport des otages français enlevés dans l'Extrême-Nord le jour de leur libération le 19 avril dernier. Mais, assure-t-on à la Ccaa, les militaires ne sont pas assujettis au processus de certification d'un aéronef. Ils peuvent ne pas l'assurer parce qu'il n'est pas destiné au transport civil. Avec les MA 60, indique une source à l'autorité aéronautique, toutes les structures chargées de la certification dans le monde, vont questionner la traçabilité de leur certification surtout que, partout où en Afrique on les a acquis avant le Cameroun, ils sont cloués au sol. «Pour qu'un avion assure le transport international, il doit être certifié en même temps que son centre de maintenance; sinon, il ne franchit pas l'espace aérien d'un autre pays». Mais d'après l'Ambassadeur de Chine au Cameroun de l'époque, Wo Ruidi, cet avion a l'avantage de «consommer moins de carburant et d'offrir plus de sécurité».
source: mutations
© PIERRE CÉLESTIN ATANGANA | Correspondance
Robert Nkili a indiqué à la représentation nationale que ces avions n'étaient pas aussi mauvais qu'on le pensait.
Les députés s'intéressent de prés à l'acquisition par le Ministère des Transports des avions MA 60 de fabrication chinoise. Ces avions, trois au total, devraient renflouer la flotte de la compagnie nationale Camair-Co, mais tardent à arriver alors qu'ils sont attendus depuis juillet 2012. Au-delà de cette longue attente, il y a aussi la question de leur qualité et de leur fiabilité. C'est ce qui a poussé un député à questionner tous ces aspects lors des questions orales aux membres du gouvernement vendredi dernier. Face aux députés, Robert Nkili, Ministre des Transports, a expliqué que la fabrication des avions relève aujourd'hui de la mondialisation. «Les pièces d'avions sont fabriquées dans divers pays dans le monde; les avions MA 60, ont des moteurs américains, ils ne sont pas chinois» explique le Ministre des transports.
En dehors des moteurs de conception américaine dont sont dotés les MA 60, ces avions, de l'avis du Ministre des Transports, ont été conduits au Cameroun par des pilotes américains. «En conclusion, a indiqué Robert Nkili en substance, ces avions ne sont pas mauvais.». L’affaire des avions chinois de Camair Co, refait surface après que de sérieuses réserves aient été émises sur cette acquisition. C'est en effet depuis le mois de juillet 2012 que le gouvernement a pris l'option d'acheter des avions MA 60. Seulement, alors que la compagnie Camair-Co attend cette acquisition, c'est le Ministère de la Défense qui en a reçu un le 8 novembre 2012 à la base aérienne 101 de Yaoundé. Pourtant, d'après les autorités, le Cameroun avait acquis deux avions pendant que la Chine en offrait gracieusement un, ce qui faisait un total de trois aéronefs. Que deviennent donc les deux autres avions? En fait, l'arrivée de ces avions a été critiquée par plusieurs services et administrations, notamment l'Autorité aéronautique (Ccaa).
Et pour cause, les fabricants chinois opposent une fin de non recevoir aux autorités camerounaises quant à la mise à leur disposition des documents de l'appareil. «Ces avions ont des manuels en chinois, nous leur avons demandé de les traduire en anglais afin qu'on prenne connaissance des paramètres des appareils, mais les Chinois résistent; nous sommes passés par l'Organisation de l'aviation civile internationale (Oaci) pour qu'elle serve d'interface entre les fabricants et nous. Mais ils n'y parviennent pas», indique une source proche du dossier. Mais avant d'en arriver à cette étape, les experts de l'autorité aéronautique ont émis de sérieuses réserves quant à la by Savings Wave">certification de ces appareils. «Lorsqu'une compagnie aérienne passe la commande d'un avion auprès d'un avionneur, elle certifie toutes les étapes de sa fabrication qui vont de la partie technique à l'habillage intérieur, en passant par la peinture. C'est-à-dire que la compagnie, à travers les experts de l'aviation civile de ce pays, est invitée à chaque étape, à venir approuver les plans de départ; et le même processus de certification s'étend au niveau du centre de maintenance qui va s’occuper de la prise en charge des pannes des appareils; Mais dans le cas des avions chinois, rien de tout ça n'a été respecté», indique un cadre de l'autorité aéronautique.
Certification
D'après des sources proches du dossier, les avions MA 60 n'ont jamais fait l'objet de certification de la part des autorités camerounaises. «La délégation camerounaise partie en Chine n’a pas certifié les MA 60. Elle a trouvé des avions déjà peints aux couleurs du Cameroun; du coup, ca pose un problème de réglementation parce que ces avions sont destinés au transport des passagers en provenance de divers, pays du monde», souligne une source proche du dossier.
Le 7 février 2013, une dépêche du magazine African Aviation tribune, annonçait que le Zimbabwe avait décidé de retirer de la flotte de son transporteur national, les trois MA 60 acquis quelques années plus tôt, pour rajeunir son parc d'aéronefs. Au sein de la compagnie Air Zimbabwe, les responsables parlaient «d'insatisfaction des clients», pour justifier cette décision. Pendant ce temps, au Cameroun, ces avions qui défraient la chronique, continuent d'être attendus, et sont sublimés par le Ministre des Transports.
Pour Robert Nkili, c'est cet avion qui a assuré le transport des otages français enlevés dans l'Extrême-Nord le jour de leur libération le 19 avril dernier. Mais, assure-t-on à la Ccaa, les militaires ne sont pas assujettis au processus de certification d'un aéronef. Ils peuvent ne pas l'assurer parce qu'il n'est pas destiné au transport civil. Avec les MA 60, indique une source à l'autorité aéronautique, toutes les structures chargées de la certification dans le monde, vont questionner la traçabilité de leur certification surtout que, partout où en Afrique on les a acquis avant le Cameroun, ils sont cloués au sol. «Pour qu'un avion assure le transport international, il doit être certifié en même temps que son centre de maintenance; sinon, il ne franchit pas l'espace aérien d'un autre pays». Mais d'après l'Ambassadeur de Chine au Cameroun de l'époque, Wo Ruidi, cet avion a l'avantage de «consommer moins de carburant et d'offrir plus de sécurité».
source: mutations