Transport aérien: Camair-Co, ce que ses syndicalistes proposent pour un nouvel envol de l'entreprise
Yaoundé, 16 Janvier 2013
© Aloys Onana | Repères
Le rapatriement de la gestion financière de Dubaï, la relecture de certains contrats.
Bientôt deux ans. Et déjà 2 directeurs généraux à la tête de la seule entreprise nationale s'occupant du transport aérien au Cameroun. M. Alex Van Elk a été débarqué et M. Mathijs Boertien a été installé le 8 janvier 2013. Passé l'euphorie de la fête, certains syndicalistes indiquent ce qui permettrait à Camair-Co d'être «agressive» comme l'a souhaité le ministre des Transports, M. Robert Nkili.
Pour un syndicaliste, «s'il m'était donné de rencontrer sur mon chemin le nouveau directeur général, je lui demanderai par exemple de rompre les contrats fantaisistes que son prédécesseur a signé avec certains partenaires tel Lufthansa et surtout, de faire rentrer au pays la gestion de nos finances qui se fait à Dubaï; car la comptabilité de Dubaï ne répond pas aux normes de l'OHADA», indique M. Essimi, président du syndicat des techniciens avions au sol.
En outre, selon ce syndicaliste, les recrutements qu'a effectués M. Van Elk étaient beaucoup plus orientés vers le personnel administratif alors qu'il fallait accorder la priorité aux techniciens. «C’était vraiment déplorable. Le seul critère de recrutement était la maîtrise de la langue anglaise car un membre du gouvernement avait indiqué que l'anglais c'est la langue de l'avion. Cela fait qu'à ce jour, il faut revoir certaines choses, Toutefois, en tant que syndicaliste, je me suis opposé à la mise à la porte des jeunes collègues. On peut juste les orienter autrement», suggère-t-il.
Le syndicat des techniciens avions au sol a décidé d'accorder sa confiance au nouveau DG et de suspendre un mouvement d'humeur qui était en préparation. Mais, cela ne l'empêche pas d'être inquiet. En réalité, soutiennent mordicus les syndicalistes, M. Mathijs Boertien est à la tête d'une entreprise qui pourrait louer des avions à Camair-Co, «C'est M. Alex Van Elk qui avait emmené l'actuel DG de Camair-Co. Tous deux se connaissent très bien et tous deux sont membres de la société dont je vous parle et nos autorités gouvernementales sont au parfum de cette information. Ce qu'il faut maintenant redouter, c'est la surfacturation qui pourrait se pratiquer si Camair-Co venait à solliciter les appareils de cette compagnie qui a dans ses rangs l'actuel DG de notre compagnie aérienne», déclarent les syndicalistes.
Ceux-ci sont aussi remontés contre un fait: les modes de recrutement des directeurs généraux de notre compagnie aérienne. «Nous ne comprenons pas pourquoi l'Etat recrute des gens dans la rue alors qu'il peut s'adresser par exemple à Air France ou à des compagnies à la renommée établie pour avoir un DG», suggèrent-ils. S'agissant des retards, les techniciens des avions au sol indiquent la cause: «Parfois, nous n'avons pas de roues de rechange. Nous sommes donc obligés d'attendre car, elles viennent de l'Occident. Cela fait que les passagers sont priés d'attendre dans leur chambre d'hôtel.»
L'entreprise ne peut-elle pas disposer d'un magasin de roue sur place? «Vous savez, les roues, on peut les perdre toutes au cours d'un atterrissage. Un Boeing 737 utilise 10 roues, un 767 en a 18. Vous voyez que c'est beaucoup de roues qu'il faudra avoir sur place. Je vous dis que les problèmes de Camair-Co sont techniques, c'est des problèmes de professionnalisme que nous n'avions pas par exemple avec M. Yves Michel Fotso qui, en un temps record, avait emmené notre flotte à 12 avions au moment même où Air Afrique fermait. Les pays comme le Maroc nous enviaient», se remémore M. Essimi.
En attendant, l'entretien des avions de Camair-Co est assuré par Lufthansa, la compagnie aérienne allemande. Cela, apprend-on, absorbe 45 % des revenus de l'Etoile du Cameroun. Les syndicalistes font une suggestion: «Que les 24 mécaniciens camerounais qui doivent aller en Chine depuis octobre 2012 fassent leur voyage afin de s'occuper de l'entretien des MA 60 dont disposera bientôt Camair-Co».
A ce jour, notre compagnie aérienne dispose de 3 aéronefs, dont 1 en propriété, le Dja. Actuellement Camair-Co dessert 12 destinations dont 4 au Cameroun, 7 en Afrique et 1 en Europe, Paris en l'occurrence. Voici 2013. Un adversaire de poids basé lui aussi à Douala déploiera ses ailes cette année: Air Cemac, dont 34 % des parts sont détenues par Air France-KLM. «Camair-Co doit revoir son management et son service à bord où il manque de simples fruits et mets du pays ou des gadgets portant son insigne», souffle un habitué de cette compagnie aérienne.
© Aloys Onana | Repères
Le rapatriement de la gestion financière de Dubaï, la relecture de certains contrats.
Bientôt deux ans. Et déjà 2 directeurs généraux à la tête de la seule entreprise nationale s'occupant du transport aérien au Cameroun. M. Alex Van Elk a été débarqué et M. Mathijs Boertien a été installé le 8 janvier 2013. Passé l'euphorie de la fête, certains syndicalistes indiquent ce qui permettrait à Camair-Co d'être «agressive» comme l'a souhaité le ministre des Transports, M. Robert Nkili.
Pour un syndicaliste, «s'il m'était donné de rencontrer sur mon chemin le nouveau directeur général, je lui demanderai par exemple de rompre les contrats fantaisistes que son prédécesseur a signé avec certains partenaires tel Lufthansa et surtout, de faire rentrer au pays la gestion de nos finances qui se fait à Dubaï; car la comptabilité de Dubaï ne répond pas aux normes de l'OHADA», indique M. Essimi, président du syndicat des techniciens avions au sol.
En outre, selon ce syndicaliste, les recrutements qu'a effectués M. Van Elk étaient beaucoup plus orientés vers le personnel administratif alors qu'il fallait accorder la priorité aux techniciens. «C’était vraiment déplorable. Le seul critère de recrutement était la maîtrise de la langue anglaise car un membre du gouvernement avait indiqué que l'anglais c'est la langue de l'avion. Cela fait qu'à ce jour, il faut revoir certaines choses, Toutefois, en tant que syndicaliste, je me suis opposé à la mise à la porte des jeunes collègues. On peut juste les orienter autrement», suggère-t-il.
Le syndicat des techniciens avions au sol a décidé d'accorder sa confiance au nouveau DG et de suspendre un mouvement d'humeur qui était en préparation. Mais, cela ne l'empêche pas d'être inquiet. En réalité, soutiennent mordicus les syndicalistes, M. Mathijs Boertien est à la tête d'une entreprise qui pourrait louer des avions à Camair-Co, «C'est M. Alex Van Elk qui avait emmené l'actuel DG de Camair-Co. Tous deux se connaissent très bien et tous deux sont membres de la société dont je vous parle et nos autorités gouvernementales sont au parfum de cette information. Ce qu'il faut maintenant redouter, c'est la surfacturation qui pourrait se pratiquer si Camair-Co venait à solliciter les appareils de cette compagnie qui a dans ses rangs l'actuel DG de notre compagnie aérienne», déclarent les syndicalistes.
Ceux-ci sont aussi remontés contre un fait: les modes de recrutement des directeurs généraux de notre compagnie aérienne. «Nous ne comprenons pas pourquoi l'Etat recrute des gens dans la rue alors qu'il peut s'adresser par exemple à Air France ou à des compagnies à la renommée établie pour avoir un DG», suggèrent-ils. S'agissant des retards, les techniciens des avions au sol indiquent la cause: «Parfois, nous n'avons pas de roues de rechange. Nous sommes donc obligés d'attendre car, elles viennent de l'Occident. Cela fait que les passagers sont priés d'attendre dans leur chambre d'hôtel.»
L'entreprise ne peut-elle pas disposer d'un magasin de roue sur place? «Vous savez, les roues, on peut les perdre toutes au cours d'un atterrissage. Un Boeing 737 utilise 10 roues, un 767 en a 18. Vous voyez que c'est beaucoup de roues qu'il faudra avoir sur place. Je vous dis que les problèmes de Camair-Co sont techniques, c'est des problèmes de professionnalisme que nous n'avions pas par exemple avec M. Yves Michel Fotso qui, en un temps record, avait emmené notre flotte à 12 avions au moment même où Air Afrique fermait. Les pays comme le Maroc nous enviaient», se remémore M. Essimi.
En attendant, l'entretien des avions de Camair-Co est assuré par Lufthansa, la compagnie aérienne allemande. Cela, apprend-on, absorbe 45 % des revenus de l'Etoile du Cameroun. Les syndicalistes font une suggestion: «Que les 24 mécaniciens camerounais qui doivent aller en Chine depuis octobre 2012 fassent leur voyage afin de s'occuper de l'entretien des MA 60 dont disposera bientôt Camair-Co».
A ce jour, notre compagnie aérienne dispose de 3 aéronefs, dont 1 en propriété, le Dja. Actuellement Camair-Co dessert 12 destinations dont 4 au Cameroun, 7 en Afrique et 1 en Europe, Paris en l'occurrence. Voici 2013. Un adversaire de poids basé lui aussi à Douala déploiera ses ailes cette année: Air Cemac, dont 34 % des parts sont détenues par Air France-KLM. «Camair-Co doit revoir son management et son service à bord où il manque de simples fruits et mets du pays ou des gadgets portant son insigne», souffle un habitué de cette compagnie aérienne.