YOUWIN2018

Dans la course au positionnement au sein de la hiérarchie du parti au pouvoir, les cadres ambitieux ont droit aux fortunes diverses. Les anciens de la première heure, ceux-là qui comme on le dit vulgairement ont été devant tous les combats, sont généralement ceux qui sont oubliés au profit des arrivistes, parfaits griots dont le militantisme au Rdpc reste douteux.

Personnes n'ignore aujourd'hui qu'au Cameroun, on affiche son appartenance au parti au pouvoir quand on est parachuté à un fauteuil ministériel ou de Dg de société, quand on veut au prix de multiples arabesques gagner des marchés publics pour s'offrir un poste électif en procédant à l'achat des consciences avec l'argent sale.

Depuis le début des années 1990, certains hauts cadres du Rdpc qui n'ont pas réussi à récolter les fruits de leur engagement plus ou moins superficiel ont quitté le navire Rdpc avec fracas pour se convertir en pseudo opposants à Paul Biya.


Trajectoire: Griots et marabouts

C'étaient des griots qui prétendaient que le Cameroun cesserait d'exister sans Paul Biya.


JEAN JACQUES EKINDI: Le chasseur de lion

Parmi ceux qui ont quitté le Rdpc, le polytechnicien était le plus charismatique, le plus respecté, mais aussi le plus craint. Son éloquence, son bagage intellectuel et son influence qui était envahissante au sein du parti étaient aussi son handicap. Les caciques ethno fascistes du parti qui redoutaient son intronisation à la présidence du parti au pouvoir, utilisaient toutes les armes pour calmer ses ardeurs.

Ecœuré et las de subir des coups bas, il ne pouvait que claquer la porte et devenir un chasseur de Iion. Après une longue traversée du désert, il est entré à l'Assemblée nationale en soulevant au passage une rumeur de compromission avec son ancien parti au point d'évoquer sa probable entrée au gouvernement.


MILA ASSOUTE: Moderniste exilé

Le natif de Santchou était un fervent adepte de Paul Biya avant de lancer un courant progressiste à l'intérieur du parti au pouvoir où il dénonçait l'immobilisme. Si au départ il a été suivi dans sa démarche par de nombreux camerounais, il s'est retrouvé seul quand ses amis ont compris qu'il n'était pas un militant du Rdpc qui voulait la promotion de la démocratie à l'intérieur du parti, mais un dangereux opposant qui servait des causes perdues. Empêtré dans des scandales de distraction de fonds publics, il a été contraint à l'exil en occident où il prône la lutte armée pour déloger Paul Biya du Palais de l'Unité. On le dit à cet effet en contact avec certains mouvements armés qui opèrent dans des pays de la sous-région d’Afrique Centrale.


ESTHER DANG: Economiste égarée

L'ancienne candidate qui n'a pas fait campagne à l'élection présidentielle, sans être ridicule aux résultats n'a pas caché sa colère quand elle a claqué la porte du Rdpc. Son limogeage de la Sni sans indemnité de départ était la goutte d'eau qui a fait débordé le vase dans son amour qu'elle disait à sens unique avec le Rdpc. Malgré son bon score à la dernière présidentielle, elle se distingue par un amateurisme politique qui pourrait entraver sa reconnaissance sur le plan national.


ALBERT DZONGANG: Griotisme de façade

Il était l'un des fervents griots acquis à la cause de Paul Biya, après avoir lui aussi rêvé d'une intronisation à la tête du parti. L'homme aigri a déserté les rangs du Rdpc avant de se lancer dans une opposition bruyante à la limite de l'insolence. Manifestement à court de stratégies pour inquiéter ses anciens camarades, il a opté pour des alliances contre nature dans une forme de prostitution politique. Le parti qu'il a créé ne décolle pas, même dans son propre village Ce qui l'oblige à se distinguer par une agitation stérile comme se fut le cas dernièrement au palais de justice quand il a été expulsé comme un indésirable lors d'une audience du milliardaire de Bandjoun, Fotso Yves Michel. Son avenir politique semble d'autant plus sans issue que son passé d'ancien Rdpciste laisse de nombreux camerounais dubitatifs.


GARGA HAMAN ADJI: Pêcheur de baleines

Sa démission ultra médiatisée du gouvernement au début des années 90 a été diversement interprétée par ceux qui estimaient qu'il a agi dans la précipitation à partir d'un faux calcul politique et d'autres qui considéraient qu'il était un héros. Les conséquences de son acte ont été dévastatrices pour sa femme proviseur de lycée qui a été virée après sa démission. Son style de communication lui vaut une relative admiration de la part des camerounais et cela s'est vérifié lors de la dernière élection présidentielle. Le pécheur de baleines est tout de même revenu par une porte dérobée aux affaires en intégrant la Conac.


MAURICE KAMTO: Le juriste et l’imposture

II fait la une des journaux et doit son statut de nouvelle star politique aux sous-préfets de Yaoundé Ill et de Yaoundé Vl qui ont autorisé la réunion de son parti avant de l'interrompre au Hilton Hôtel. Les rumeurs laissent croire que les milliardaires de la Région de l'Ouest lui ont fait allégeance dans l'optique de l'élection présidentielle de 2018. Son voyage en occident après sa démission avait pour but dit-on de prendre attache avec la diaspora dite hostile à Paul Biya. Il ressort des milieux du Rdpc que cet intellectuel a été membre du gouvernement sans être militant du Rdpc. D'où ce coup de scorpion qui n'a pas surpris... Tant au Cameroun qu'à l'extérieur, les anciens militants du Rdpc plus ou moins connus jouent dans les rangs de l'opposition radicale avec une verve haineuse qui est à la hauteur de l'amour qu'il portait au Rdpc. Mais peut-on vraiment haïr ce qu'on a sincèrement aimé! Là est la question qui porte à croire que l'agitation de ces nouveaux opposants à Paul Biya relève d'un chantage visant à emmener le chef de l'Etat à solliciter leur retour par la grande porte au sein de la famille.