Trafic des organes humains, viols, assassinats: Tout sur les crimes rituels de Minboman
YAOUNDE, 01 Avril 2013
© François Owona | La Nouvelle
Démonstration d'une force ésotérique? Mise en scène provocatrice? Signe des temps? Indice d'une déchéance morale? On est en passe d'avoir épuisé toutes les interrogations. Les crimes rituels perpétrés au quartier Mimboman à Yaoundé et à Bafoussam dans la région de l'Ouest sont loin d'être classés dans la simple rubrique des faits divers. 11 victimes en moins d'un mois à Yaoundé et 8 victimes à l'Ouest! Interpellées au plus haut niveau de l'Etat, les forces de sécurité sont tombées sur la piste des présumés assassins, tout comme celle du présumé commanditaire, Emmanuel Nono. Sur le banc des présumés assassins, on retrouve les nommés Bertrand Ndeambou, né le 19 mars 1990 à Bapi -l'acteur principal - Jean Thierry Waffo, né le 17 octobre 1983 à Bafoussam, Julius Nkemta, né le 14 mai 1991 à Yaoundé, Willy Thierry Nguegang Keumoe, né le 2 septembre 1989 à Bafoussam et Landry Tiotsop Tsenou alias Puyol, né le 28 février 1978 à Bafoussam. Ils devraient se présenter devant la justice pour coups et blessures volontaires, assassinats, viols et trafics d'organes humains. Jean Luc Tahoc Mongho Fotso, né le 24 juin 1974 à Nkongsamba est présenté comme le bras droit du commanditaire présumé, Emmanuel Nono, qui ambitionne de créer une compagnie aérienne. Il se serait lancé dans ce trafic odieux afin de se procurer beaucoup d'argent. C'est pour cette raison que les assassinats de jeunes filles se sont multipliés. Selon certaines langues, depuis l'arrestation de Bertand Ndeambou et Cie, on n'a plus entendu parler d'un seul crime rituel. Emmanuel Nono qui est déjà mis aux arrêts reste le principal suspect, même si certains proches de son entourage démentent formellement son implication dans ces odieux crimes. Dans son édition de la semaine, votre journal retrace dans tous ses détails, le long métrage d'une pratique méphistophélique qui aura coûté la vie à plus d'une dizaine de jeunes filles.
Révélations- Sur la piste des présumés assassins
Le puzzle des crimes répertoriés à différents endroits donne une lumière sur l'identité des auteurs. Décryptage.
C’est à la fin du mois de décembre 2012 que l'affaire des crimes rituels commence véritablement à alimenter la chronique des faits divers au Cameroun. Au point de créer une psychose dans la cité capitale. Certains esprits sourcilleux ne manquent pas alors d'établir un lien avec la découverte macabre de Libelle Makeu Fongang, âgée de 17 ans, élève en classe de 4ème espagnol au lycée de Djunang, froidement abattue des mois auparavant à Bafoussam. Fait curieux, certaines parties intimes de cette jeune fille vont être prélevées par les malfrats. Le fait n'aurait certainement pas échappé aux enquêteurs qui avaient pour mission d'interpeller tous les suspects de la série noire. En ce qui concerne par exemple les crimes à répétition de jeunes filles à Mimbo¬man, des sources proches de la justice indiquent qu'après avoir rencontré les familles de Claude Michèle Mballa Mvogo et Calist Carole Momo de son petit nom Bito, victimes, la police va réussir à mettre la main sur un certain Bertrand Ndeambou, chargeur à la gare routière de Mimboman. En effet indique-t-on, la police l'a surpris en possession du téléphone portable de la victime Calist Carole Momo. Des sources proches de la famille indiquent que c'est à partir de ce téléphone que Bertrand Ndeambou va appeler, à 23h30mn, Joyceline Nizech, sa petite amie de Bafoussam, après avoir assassiné Calist Carole Momo à Yaoundé. Pris dans l'étau des forces de l'ordre, Bertrand Ndeambou, va d'abord tout nier en bloc, en indiquant qu'il n'est qu'un petit convoyeur et chauffeur à la gare routière de l'Est, pour le compte de l'agence de voyage «Super Grand Mifi».
Seulement, lorsque les fins limiers de la police vont lui révéler ses contacts antérieurs avec une certaine Jocelyne Nizech, sa copine de Bafoussam, Bertrand Ndeambou n'a d'autre alternative que de passer à table, en citant tous ses complices. Il s'agit de Jean Thierry Waffo et Julius Nkemta alias «Général sans sommeil». Dans son récit, il aurait indiqué aux forces de l'ordre que les différents crimes leur rapportaient des subsides allant de 50 000 FCFA à 1 000 000 de FCFA. Ce sont donc ces bribes de renseignements qui auraient permis aux éléments du Commissariat du 4ème arrondissement de Yaoundé d'interpeller Jean Thierry Waffo. Dans un premier temps, celui-ci va réfuter toute implication à quelques crimes de jeunes filles à Mimboman. Ce n'est que l'exactitude des révélations de son ami Ndeambou qui vont le faire passer aux aveux complets. Selon des indiscrétions, il va reconnaître d'avoir activement pris part à tous les assassinats et différents viols perpétrés sur une dizaine de jeunes filles à Mimboman chefferie encore appelé «Mimboman Plaisir», Mimboman Ecole, Mimboman Plateau «petit stade», Mimboman chefferie Nord, Mimboman Maison Blanche «derrière le Lycée», Mimboman 1 ère chapelle, Mimboman Maetur, Biteng Maetur encore appelé complexe Foé, Okoui Maetur, Nkoabang lieu dit Nkolo I et Nkoabang lieu dit Nkolo II. Dans les moindres détails, ce complice de Bertrand Ndeambou aurait expliqué à différents niveaux tout le mode opératoire de son gang.
Malfaiteurs
Tout commence par une proposition faite par l'un des membres du gang à une jeune fille de la conduire à destination. Pendant ce temps, les autres moto-taximen, complices, démarrent en trombe sur une autre moto et chemin faisant, l'itinéraire est sciemment choisi et dévié. Prise au dépourvu, la jeune fille maitrisée va tout simplement être étranglée et mise à mort. Julius Nkemta à l'aide d'une lame ou d'un couteau sectionne certains organes, non sans avoir violé la victime. Des dires de Bertrand Ndeambou, les corps des victimes, selon les cas, sont transportés et jetés dans un lieu isolé.
Face aux fins limiers de la police, nos antennes indiquent que Julius Nkemta alias «Général sans sommeil», après avoir tenté de nier les faits, va les reconnaître au cours d'une confrontation avec ses 2 complices, Jean Thierry Waffo et Bertrand Ndeambou. C'est ici qu'il avoue son implication et surtout son rôle dans le gang. Il va surtout dévoiler que c'est Bertrand Ndeambou qui était en contact avec «le grand patron». Résolu à dire toute la vérité, Julius Nkemta va dénoncer 2 autres complices, Willy Thierry Nguegang Keumoe alias Doudou et Landry Tiotsop Tsenou alias Puyol et un certain Essama alias «le Coq» aujourd'hui en cavale. En compagnie des 3 complices, il va déclarer avoir tué, puis sectionné les organes d'une victime. C'est à Bertrand Ndeambou absent cette fois du lieu du crime que seront remis les organes prélevés.
Quant à Willy Thierry Nguegang Keumoe alias Doudou et Landry Tiotsop Tsenou alias Puyol, ils auraient posé moins de problèmes aux fins limiers de la police. Ils reconnaissent d'emblée avoir commis une opération en compagnie de Julius Nkemta et d'Essama alias le Coq en fuite. Dans l'entourage des 2 malfaiteurs, l'on indique que dans leurs déclarations, tous vont avouer que les organes prélevés auprès des victimes étaient remis à Julius Nkemta qui, seul savait l'usage qu'il en faisait. C'est à ce stade que les fins limiers de la division régionale de la police judiciaire du Centre se rendront du côté de Bafoussam où des crimes identiques avaient été commis.
© François Owona | La Nouvelle
Démonstration d'une force ésotérique? Mise en scène provocatrice? Signe des temps? Indice d'une déchéance morale? On est en passe d'avoir épuisé toutes les interrogations. Les crimes rituels perpétrés au quartier Mimboman à Yaoundé et à Bafoussam dans la région de l'Ouest sont loin d'être classés dans la simple rubrique des faits divers. 11 victimes en moins d'un mois à Yaoundé et 8 victimes à l'Ouest! Interpellées au plus haut niveau de l'Etat, les forces de sécurité sont tombées sur la piste des présumés assassins, tout comme celle du présumé commanditaire, Emmanuel Nono. Sur le banc des présumés assassins, on retrouve les nommés Bertrand Ndeambou, né le 19 mars 1990 à Bapi -l'acteur principal - Jean Thierry Waffo, né le 17 octobre 1983 à Bafoussam, Julius Nkemta, né le 14 mai 1991 à Yaoundé, Willy Thierry Nguegang Keumoe, né le 2 septembre 1989 à Bafoussam et Landry Tiotsop Tsenou alias Puyol, né le 28 février 1978 à Bafoussam. Ils devraient se présenter devant la justice pour coups et blessures volontaires, assassinats, viols et trafics d'organes humains. Jean Luc Tahoc Mongho Fotso, né le 24 juin 1974 à Nkongsamba est présenté comme le bras droit du commanditaire présumé, Emmanuel Nono, qui ambitionne de créer une compagnie aérienne. Il se serait lancé dans ce trafic odieux afin de se procurer beaucoup d'argent. C'est pour cette raison que les assassinats de jeunes filles se sont multipliés. Selon certaines langues, depuis l'arrestation de Bertand Ndeambou et Cie, on n'a plus entendu parler d'un seul crime rituel. Emmanuel Nono qui est déjà mis aux arrêts reste le principal suspect, même si certains proches de son entourage démentent formellement son implication dans ces odieux crimes. Dans son édition de la semaine, votre journal retrace dans tous ses détails, le long métrage d'une pratique méphistophélique qui aura coûté la vie à plus d'une dizaine de jeunes filles.
Révélations- Sur la piste des présumés assassins
Le puzzle des crimes répertoriés à différents endroits donne une lumière sur l'identité des auteurs. Décryptage.
C’est à la fin du mois de décembre 2012 que l'affaire des crimes rituels commence véritablement à alimenter la chronique des faits divers au Cameroun. Au point de créer une psychose dans la cité capitale. Certains esprits sourcilleux ne manquent pas alors d'établir un lien avec la découverte macabre de Libelle Makeu Fongang, âgée de 17 ans, élève en classe de 4ème espagnol au lycée de Djunang, froidement abattue des mois auparavant à Bafoussam. Fait curieux, certaines parties intimes de cette jeune fille vont être prélevées par les malfrats. Le fait n'aurait certainement pas échappé aux enquêteurs qui avaient pour mission d'interpeller tous les suspects de la série noire. En ce qui concerne par exemple les crimes à répétition de jeunes filles à Mimbo¬man, des sources proches de la justice indiquent qu'après avoir rencontré les familles de Claude Michèle Mballa Mvogo et Calist Carole Momo de son petit nom Bito, victimes, la police va réussir à mettre la main sur un certain Bertrand Ndeambou, chargeur à la gare routière de Mimboman. En effet indique-t-on, la police l'a surpris en possession du téléphone portable de la victime Calist Carole Momo. Des sources proches de la famille indiquent que c'est à partir de ce téléphone que Bertrand Ndeambou va appeler, à 23h30mn, Joyceline Nizech, sa petite amie de Bafoussam, après avoir assassiné Calist Carole Momo à Yaoundé. Pris dans l'étau des forces de l'ordre, Bertrand Ndeambou, va d'abord tout nier en bloc, en indiquant qu'il n'est qu'un petit convoyeur et chauffeur à la gare routière de l'Est, pour le compte de l'agence de voyage «Super Grand Mifi».
Seulement, lorsque les fins limiers de la police vont lui révéler ses contacts antérieurs avec une certaine Jocelyne Nizech, sa copine de Bafoussam, Bertrand Ndeambou n'a d'autre alternative que de passer à table, en citant tous ses complices. Il s'agit de Jean Thierry Waffo et Julius Nkemta alias «Général sans sommeil». Dans son récit, il aurait indiqué aux forces de l'ordre que les différents crimes leur rapportaient des subsides allant de 50 000 FCFA à 1 000 000 de FCFA. Ce sont donc ces bribes de renseignements qui auraient permis aux éléments du Commissariat du 4ème arrondissement de Yaoundé d'interpeller Jean Thierry Waffo. Dans un premier temps, celui-ci va réfuter toute implication à quelques crimes de jeunes filles à Mimboman. Ce n'est que l'exactitude des révélations de son ami Ndeambou qui vont le faire passer aux aveux complets. Selon des indiscrétions, il va reconnaître d'avoir activement pris part à tous les assassinats et différents viols perpétrés sur une dizaine de jeunes filles à Mimboman chefferie encore appelé «Mimboman Plaisir», Mimboman Ecole, Mimboman Plateau «petit stade», Mimboman chefferie Nord, Mimboman Maison Blanche «derrière le Lycée», Mimboman 1 ère chapelle, Mimboman Maetur, Biteng Maetur encore appelé complexe Foé, Okoui Maetur, Nkoabang lieu dit Nkolo I et Nkoabang lieu dit Nkolo II. Dans les moindres détails, ce complice de Bertrand Ndeambou aurait expliqué à différents niveaux tout le mode opératoire de son gang.
Malfaiteurs
Tout commence par une proposition faite par l'un des membres du gang à une jeune fille de la conduire à destination. Pendant ce temps, les autres moto-taximen, complices, démarrent en trombe sur une autre moto et chemin faisant, l'itinéraire est sciemment choisi et dévié. Prise au dépourvu, la jeune fille maitrisée va tout simplement être étranglée et mise à mort. Julius Nkemta à l'aide d'une lame ou d'un couteau sectionne certains organes, non sans avoir violé la victime. Des dires de Bertrand Ndeambou, les corps des victimes, selon les cas, sont transportés et jetés dans un lieu isolé.
Face aux fins limiers de la police, nos antennes indiquent que Julius Nkemta alias «Général sans sommeil», après avoir tenté de nier les faits, va les reconnaître au cours d'une confrontation avec ses 2 complices, Jean Thierry Waffo et Bertrand Ndeambou. C'est ici qu'il avoue son implication et surtout son rôle dans le gang. Il va surtout dévoiler que c'est Bertrand Ndeambou qui était en contact avec «le grand patron». Résolu à dire toute la vérité, Julius Nkemta va dénoncer 2 autres complices, Willy Thierry Nguegang Keumoe alias Doudou et Landry Tiotsop Tsenou alias Puyol et un certain Essama alias «le Coq» aujourd'hui en cavale. En compagnie des 3 complices, il va déclarer avoir tué, puis sectionné les organes d'une victime. C'est à Bertrand Ndeambou absent cette fois du lieu du crime que seront remis les organes prélevés.
Quant à Willy Thierry Nguegang Keumoe alias Doudou et Landry Tiotsop Tsenou alias Puyol, ils auraient posé moins de problèmes aux fins limiers de la police. Ils reconnaissent d'emblée avoir commis une opération en compagnie de Julius Nkemta et d'Essama alias le Coq en fuite. Dans l'entourage des 2 malfaiteurs, l'on indique que dans leurs déclarations, tous vont avouer que les organes prélevés auprès des victimes étaient remis à Julius Nkemta qui, seul savait l'usage qu'il en faisait. C'est à ce stade que les fins limiers de la division régionale de la police judiciaire du Centre se rendront du côté de Bafoussam où des crimes identiques avaient été commis.