Trafic de drogue : Mandat d’arrêt contre trois Espagnoles à Kribi
DOUALA - 26 JAN. 2012
© Alex NGINKAL | Le Messager
En fuite depuis 2010, elles sont accusées d'activités dangereuses...
© Alex NGINKAL | Le Messager
En fuite depuis 2010, elles sont accusées d'activités dangereuses...
Le tribunal de première instance de
Kribi vient de délivrer un mandat d'arrêt contre trois citoyennes
espagnoles ayant exercé à l'hôpital d'Ebomé situé à 6 km de Kribi. Il s'agit de Gutierrez Peno Yalanda, Jimenez Perez Raoul, Arribe Moule Christina. Selon le juge d'instruction, Hamida Aboubakar, ces femmes sont inculpées pour «activités dangereuses, détention, vente et emploi illicite de drogues à haut risque».
N'ayant pas déféré à la convocation du magistrat depuis 2010, et depuis toujours en fuite, le juge s'est en effet résolu finalement à délivrer contre les concernées un mandat d'amener et ordonne à tout officier ou agent de police judiciaire de les interpeller et de les présenter au parquet... L'affaire remonte au mois de décembre 2010 lorsque trois plaintes sont été déposées à la gendarmerie de Kribi accusant les inculpées, alors personnels de l'hôpital espagnol d'Ebomé, de faire consommer aux malades des médicaments périmés. Rapidement, une commission est mise sur pied avec à sa tête le préfet, Vilon François aujourd'hui muté à Abong-Mbang, et comme membres, Dr Nguené, pharmacien à Kribi, le commandant de brigade de gendarmerie, Joseph Moubéké, le procureur de la République près les tribunaux de Kribi et le chef de service de santé de district de Kribi. Personnels incompétents Rapidement, la commission fait le constat que l'hôpital où exercent les Espagnoles n'a pas d'autorisation de fonctionner. Pis, la commission Vilon relève que les médicaments vendus à l'hôpital d'Ebomè ne sont pas homologués par les services de santé compétents. Plus grave, les trois personnels qui y officient comme infirmière, aide-soignante et pharmacienne n'ont aucune qualification et ignorent tout de la santé ! Six cartons de médicaments périmés sont alors emportés par la gendarmerie comme pièces à conviction et remis au greffe. Les interpellations suivent, mais les passeports retirés dans un premier temps seront remis aux suspectes quelques jours plus tard sans qu'on ne sache très bien pour quelles raisons. Toujours est-il que les trois Espagnoles en profitent pour prendre le large et quitter le Cameroun. Les Camerounais qui se présentent comme victimes y voient un sabotage, pire une collusion entre les autorités chargées du dossier avec les suspectes. «Sinon, pourquoi cet hôpital reste ouvert comme si rien ne s'était passé?», se demande, soupçonneux un habitant de Kribi. «Ils veulent (les pouvoirs publics, ndlr) combien de morts pour intervenir», s'inquiète-t-il. D'autant que d'après certaines sources, l'ong espagnole, Lanzarote help, propriétaire de cet hôpital, avait été expulsée par la Guinée Equatoriale en 2006-2007 avec des conteneurs chargés d'appareils de beauté et d'esthétique. Il faut dire que le promoteur est lui-même chirurgien esthéticien devenu quelques années après chirurgien médecin de l'hôpital d'Ebomé. Le Cameroun va-t-il demander l'extradition de ces Espagnoles enfin qu'elles puissent répondre de leurs actes devant la justice camerounaise? |
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