Trafic de drogue: Le Cameroun parmi les grands passeurs d'Afrique

Yaoundé, 01avril 2013
© Nadine Bella, René Atangana et Mamouda L | La Météo

L'OICS, basée à Vienne (Autriche), a publié en début du mois de mars dernier son rapport annuel 2012 sur le trafic de la drogue sur le Continent Noir.

L'OICS, basée à Vienne (Autriche), a publié en début du mois de mars dernier son rapport annuel 2012 sur le trafic de la drogue sur le Continent Noir. Face à la presse, Pierre Lapaque, le Représentant du Bureau régional pour l'Afrique Occidentale et Centrale de l'Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime (UNODC), a soutenu que le Nigeria est le pays le plus vulnérable en matière de trafic et de consommation des drogues. Le document n'oublie pas la Guinée-Bissau et le Mali, deux pays frontaliers du Sénégal, où l'activité de trafic des drogues connaît davantage un développement, à cause de l'instabilité et la porosité insoutenable des territoires de ces Etats.

Il faut noter que l'Afrique de l'Ouest est à la fois une zone de production, de consommation et de transit de cannabis vers l'Europe. La raison ? Pierre Lapaque indique que: «Les changements politiques ont affecté le contrôle et la lutte contre les drogues en Afrique de l'Ouest». Et parmi ces pays, on retrouve le Ghana, le Nigeria, le Sénégal, le Congo et le Togo. Par ailleurs, il a été révélé qu'en 2011, le Nigeria a saisi 192 tonnes d'herbes de cannabis, soit une hausse de 10% par rapport à 2010. Il est suivi du Burkina Faso (33 tonnes), la Sierra Leone (3 tonnes) et le Cap-Vert (2,6 tonnes). Le document de l'OICS révèle également que l'Afrique de l'Ouest a le taux de prévalence le plus élevé du continent. La consommation du stupéfiant est estimée à 12,4% chez les sujets âgés de 15 à 64 ans; alors que la moyenne de l'Afrique est de 7,8% et 3,8% à l'échelle planétaire. «Le Nigeria a le taux de prévalence annuelle le plus élevé (14.3%) chez les personnes âgées de 15 à 64 ans». Pour le trafic de la cocaïne en provenance d'Amérique du Sud et à destination de l'Europe, l'Afrique de l'Ouest est devenue, précise le rapport, une des nouvelles plaques tournantes au cours des 10 dernières années. 09 des 14 grosses saisies réalisées en 2011 ont eu lieu au Bénin, au Cameroun, au Ghana, au Nigeria, en Sierra Leone et au Togo. Près de la moitié de la cocaïne a été expédiée du Brésil. En 2011, le Bénin et la Côte d'Ivoire étaient les principales destinations de ces envois de cocaïne. Selon le même rapport, en 2011, l'Aéroport de Lagos constituait la principale plaque tournante de la cocaïne introduite clandestinement en Europe par voie aérienne. L'on ajoute qu'au cours de la même année, environ 50% des passeurs arrêtés en Europe, en provenance d'Afrique, étaient originaires du Nigeria, un quart du Cameroun et 18% du Bénin.

En matière de consommation, et selon les estimations de l'ONUDC, l'Afrique de l'Ouest avoisine le chiffre de 1,5 million de cocaïnomanes. Ce qui correspond à un taux de prévalence annuelle situé entre 0,3% et 1,1% des personnes âgées de 15 à 64 ans. Le pays de Gudlock Jonathan détient le taux de prévalence le plus élevé du continent, avec 0,8%. En ce qui concerne l'héroïne, près de 400 kg ont été saisis en 2011. Depuis 2010, il y a eu des saisies d'importantes quantités d'héroïne. A titre d'exemple, en novembre de cette année, 140 kg ont été saisis au Nigeria, tandis que 127 kg au Bénin en janvier 2013. Le rapport cite le Bénin, la Côte d'Ivoire et le Nigeria comme les principales destinations de l'héroïne en transit en Afrique de l'Ouest. Et le Nigeria détient le taux de prévalence le plus élevé de la sous-région, soit 0,7%. Raison suffisante pour que l'OICS s'inquiète à nouveau et émet des recommandations vis-à-vis des Gouvernements et autres organismes internationaux.



01/04/2013
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