Trafic: 55 enfants découverts dans une maison close à Bamenda
Écrit par Frederic Takang |
Jeudi, 14 Mars 2013 13:04 |
Ils étaient détenus dans une villa hermétiquement fermée. La police a interpellé 13 meneurs suspects qui y vivent depuis 18 ans
C’est une journée pas comme les autres ce mardi 12 mars 2013 a Bamenda. Au lieu dit End O Tar Lonla, nom d’un collège du quartier où un camion vient de tuer un enfant.
Près du lieu du drame, une résidence
toujours hermétiquement fermée, avec une barrière de près de trois
mètres de hauteur. Pour les résidents de ce quartier, nul n’entrait dans
cette résidence, surtout quelle était gardée par des chiens. Pour
chaque passant, tout portait à croire qu’il s’agissait d’une église
réveillée. D’après les témoignages recueillis, l’un des membres, ou du
moins un résident de la maison, Ngong Harrison, a rendu l’âme juste à
l’entrée de cette concession. La sœur du défunt qui préfère cacher son
identité, affirme qu’étant venue aux nouvelles de son frère décédé, elle
découvre «des comportements bizarres». «Je croyais que c’était une
église et j’ai informé la police», explique-t-elle.
Sur place, les autorités de la ville de Bamenda aux rangs desquelles le
sous préfets de Bamenda 2, Koloko Jean Pierre, le préfet de la Mezam et
les forces de l’ordre, vont découvrir un véritable fourre tout. Dans
cette résidence, une salle de classe, des lits comme dans les dortoirs, 6
sexagénaires avec tous porteurs de barbe broussailleuse, signe de
croyance divine, selon eux. Ils hébergent 30 enfants dont l’âge varie
entre 2 semaines et 9 ans, et 15 autres entre 12 et 18ans. Comme une
trainée de poudre dans l’air, la nouvelle va semer la consternation dans
la ville. Les populations de Bamenda vont se mobiliser comme un seul
homme prêt à en découdre avec les habitants de cette maison. L’arrivée
sur les lieux du chairman du Sdf, Ni john fru Ndi, ne va pas calmer la
tension, puisque toute la maison serra saccagée, les chiens de garde
égorgés par les populations furieuse. Les autorités débordées vont
appeler au renfort.
Les chefs de ce groupe sont pour la majorité du village Batibo dans la
Momo. Il s’agit de Ntah Richard né le 06- 05-1966 a Bessi Batibo, Fon
joseph, 50 ans Victor Fongang, 68 ans James Ndam Mbaku 70 ans, tous de
Batibo. Au moment où nous quittions les lieux tard mardi soir, tous ces
enfants ont été d’abord conduits vers l’hôpital de Bamenda et ensuite
vers un lieu d’accueil provisoire. Quant au 6 hommes du groupe, ils ont
été gardés à vue au commissariat central de Bamenda pour enquête déjà
ouverte. Les premiers indices montrent que les meneurs de ce groupe y
sont depuis 18 ans. Pour les ONG présentes, il s’agit d’un réseau de
trafic d’enfants.