Trafic: 50.000 FCFA la Kalachnikov a l'EST. Suite a la crise centrafricaine, la region pullule d'armes

Yaoundé, 03 juillet 2013
© Charles Mahop | Le Jour

La prolifération des armes de guerre accentue la menace sur les éléphants.

Le 22 mai 2013, les éco gardes forestiers en poste à Salapoumbé, près du parc national de Boumba-Bek, dans la région de l'Est, ont saisi une arme de guerre de type AK 47 (une kalachnikov) et 70 balles, grâce à un renseignement fourni par leurs informateurs. Le suspect, un braconnier d'éléphants, a pris la fuite et abandonné son arme. Cet incident illustre a suffisance que la circulation des armes de chasse, ainsi que des armes de guerre, est en progression à l'Est du Cameroun. Les éco gardes et les militaires du Bataillon d'intervention rapide (Bir) ont conduit plusieurs raids dans les villes de Moloundou, Kika et Libbngo à la frontière avec le Congo Brazzaville et la République centrafricaine (Rca) où se cachent les braconniers qui abattent les éléphants avec des kalachnikovs. Cette opération a permis de saisir environ 20 kalachnikovs et plus de 100 pointes d'ivoire. Depuis 2008, au moins une vingtaine de personnes ont été mises aux arrêts et traduites devant le Tribunal militaire, pour détention d'armes de guerre et braconnage.

Fouille

Des enquêtes menées en 2008 par Wwf, une ONG de protection de l'environnement, ont révélé que les kalachnikovs provenant du Congo Brazzaville étaient vendus à 100.000 FCFA la pièce. Les violences enregistrées et l'instabilité politique en Rca ont davantage exacerbé la situation cette année, si bien qu'une arme se négocie aujourd'hui à 50.000 FCFA. Cette situation est de nature à accentuer le braconnage des éléphants. Depuis le début de cette année, cinq kalachnikovs ont été saisies des mains des braconniers, et 30 éléphants ont été abattus. La circulation d'armes légères acquises illicitement est également en hausse. Environ 45 armes légères ont été saisies au cours d'une opération anti-braconnage en avril 2013. C'était la première fois qu'un tel nombre d'armes étaient saisies au cours d'une opération.

Près de 40 éco-gardes, appuyés par 26 militaires du Bir, ont aussi arrêté une vingtaine de personnes au cours de cette opération. «Avant de lancer cette opération, nous étions informés de la prolifération des armes, en particulier dans les zones frontalières», révèle Djogo Toumouksala, le délégué régional des Forêts et de la Faune de l'Est. «Les éco gardes ont fouillé les lieux où étaient dissimulées les armes acquises illégalement .IIs ont aussi découvert que certains suspects avaient enterré leurs armes pour que celles-ci ne soient pas confisquées», précise-t-il.


03/07/2013
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