TOUT AZIMUT AVEC SAM MBAKA, 1ER VICE PRÉSIDENT DE L’UDC.« L’UDC NE PEUT S’ASSOCIER À UN GOUVERNEMENT QUI A LAMENTABLEMENT ÉCHOUÉ » :: CAMEROON

 

SAM MBAKA:Camer.beSam Mbaka est un homme politique confirmé. Depuis sa création, il tisse sa toile à l’Union Démocratique Camerounaise (UDC). Aujourd’hui, il occupe le prestigieux poste de premier vice président, c'est-à-dire la deuxième personnalité du parti. De l’UDC, il parle avec passion, de son programme, il parle avec la conviction d’accéder un jour au pouvoir de Yaoundé. Cyrille n’est pas un homme à décourager. TOUT AZIMUT est allé à la rencontre d’un homme manifestement au fait de l’actualité politique, sociale et économique du Cameroun. Tellement il en parle avec conviction.

Au cours de son discours à la jeunesse le 11 Février en cours, Paul Biya, président de la république et président national du Rdpc, parti au pouvoir a annoncé avec satisfaction 225 000 emplois crées, une réorganisation du secteur des mototaxis. Quel est votre appréciation.

Ce discours du chef de l’Etat m’a beaucoup surpris parce qu’en fin décembre il avait une lecture réelle la situation du Cameroun. Deux mois après, le 11 Février, une lecture complètement faussée. On ne peut pas comprendre que la croissance qui était prévue à 6.1 et qui se retrouve à 4 soit une chose encourageante. Il brandit les 225 00O jeunes qu’il a embauchés comme un trophée soit, mais à coté de ce chiffre, il faut savoir la demande totale d’emploi. Quand au secteur de la moto, il relève de ce que nous appelons les débrouillards, réorganiser ce secteur comme il le dit signifie qu’on transforme le Cameroun en un pays de débrouillards. Ce n’est pas ce qu’on attend du président de la république. Finalement ce discours était une grosse déception parce qu’il n’a pas comblé les attentes des jeunes.

On dit à tort ou à raison que l’Union Démocratique Camerounaise (UDC) se limite dans le Noun, département d’origine de son président Adamou Ndam Njoya. Apres le double scrutin municipal et législatif, pouvez-vous nous donner le poids réel de votre parti ?

 L’UDC a été crée sur la base des idées, un programme et des méthodes de travail mais la politique du « Diviser pour mieux régner » nous a montré un pouvoir qui arrache des victoires dans des bastions de l’opposition c’est ainsi que nous perdrons les mairies de KYE OSSI, OLAMZE, dans le Sud et MVELE dans le MAYO DANAI l’arme du pouvoir était l’achat des consciences faussant ainsi le jeu démocratique. J’ajoute ici que la liste des griefs contre le parti au pouvoir est non exhaustive.

Après le double scrutin du 30 Septembre 2013, votre parti est il en recréation ?

L’UDC ne peut pas être en recréation. Notre parti continue à s’implanter sur l’ensemble du territoire national malgré tous les problemes que vous cannaissez. Nous avons un programme de travail que nous respectons et que nous avons inculqué aux Camerounais : La citoyenneté, Le nouveau contrat social. Nous organisons des séminaires et des colloques au cours desquels nous invitons des partenaires pour discuter. Il faut s’initier à exercer le pouvoir, nous travaillons dans ce sens là, en formant et en formant.

Un gouvernement dit d’union nationale est attendu de Yaoundé. Quelle est la position de votre parti. Etes-vous prêts à faire alliance avec le RDPC, le parti au pouvoir ?

Le  Cameroun est un pays à construire. Le Gouvernement d’union nationale pour l’UDC n’est pas la solution.  Il faut d’abord changer radicalement les méthodes de travail, changer la structure et l’organisation du Gouvernement : Par exemple jumeler le ministère du travail et celui de la formation professionnelle. Changer les outils de travail avec la gouvernance électronique avant de changer les hommes et escompter obtenir un résultat différent. L’UDC ne peut s’associer à un gouvernement qui a lamentablement échoué sans les gages énoncés plus haut. Si tout ceci n’est pas pré-requis, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Nous échouerons et serons associés au RDPC avec ses échecs. Le budget Base Zéro sera établi et un chronogramme pour assurer la réalisation de nos objectifs à travers un plan quinquennal suivi à la lettre.

La double nationalité de ceux qui nous dirigent anime les débats au Cameroun. Quelle  est la position de l’Udc sur le sujet ? 

La double nationalité est devenue comme l’article 66 de notre constitution un véritable serpent de mer. Ceux qui nous dirigent sont devenus des maîtres boulangers qui nous roulent dans la farine, qui piétinent nos lois et exigent de nous le strict respect, l’application des lois de la république qu’ils bafouent eux-mêmes. C’est pour cela que je demande qu’on se réapproprie notre pays en construisant une nouvelle citoyenneté. Avec la révolution des mentalités, nous allons nous préparer pour renverser par la voie des urnes ceux qui nous gouvernent. Ils ont une double nationalité pour rentrer dans leurs pays, une fois qu’ils seront vaincus car ils ne supporteront pas de vivre dans la minorité comme nous depuis des décennies. L’UDC propose un nouveau contrat social qui respectera la démocratie, en intégrant nos usages et coutumes.
 
Lors de sa récente sortie, le ministre de la communication porte parole du gouvernement a réaffirmé que l’homosexualité reste un délit au Cameroun. Etes-vous pour la dépénalisation de l’homosexualité ?

Nous à l’UDC estimons que l’homosexualité est une importation de la culture d’autrui qui n’entre pas dans nos mœurs. La polygamie et la monogamie sont des sujets dont nous débattons très souvent et qui nous divisent encore. Occupons nous-en dans l’optique de trouver un consensus avant d’aller voir ailleurs. 
 
Sur le plan économique, avec les barrages de Lom Pangar, M’emvele, Mekim, la pose de la 1ere pierre de la construction du 2eme pont sur le Wouri…Pensez-vous que le Cameroun prendra véritablement un envol pour le développement

 

L’envol économique du Cameroun ne se fera pas avec les barrages, les ponts… L’émergence a besoin d’une bonne planification, l’élaboration d’un budget base zéro, l’augmentation des recettes de l’Etat à travers la lutte contre la corruption, l’étude, le suivi et la réalisation des projets en un temps record. Tout ceci consacrera la mise en place d’un budget de résultats avec des objectifs établis et la réalisation de ces objectifs mieux encadrée. L’émergence, la vraie émergence a besoin de milliers de milliards.

Que fait votre parti pour lutter contre le chômage des jeunes, la corruption, et les autres maux dont font face vos militants et le reste des Camerounais.

Le Chômage des jeunes, la corruption, le favoritisme, le tribalisme, le droit de cuissage, le sectarisme et j’en passe sont des pratiques qui ont tracé le nouveau Cap dans lequel s’est orienté le Cameroun. A l’UDC nous avons une école politique qui porte sur l’excellence et l’éthique qui génèrent à leur tour la méritocratie. En tant que parti politique, nous formons nos jeunes militants à travers des colloques, séminaires, symposiums sur la conscience citoyenne, l’éthique, la morale, le travail et la discipline qui sont les bases nécessaires pour avoir des ressources humaines comprenant ce que c’est que l’intérêt général et aboutissant au patriotisme. L’UDC ne gère pas la réalité du pouvoir mais lors des dernières élections nous avions par exemple promis de mettre sur pied un programme comme la bourse des marchés de proximité au niveau des mairies pour occuper les jeunes des quartiers, les cantines scolaires tenant compte des richesses culinaires de nos terroirs, la Carte Biométrique de Santé pour soulager ceux d’entre nous qui sont malades et n’arrivent pas à se soigner faute de moyens.

© Camer.be : Bernard BATANA


13/02/2014
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