TOKTOYO: Un officier de police abattu par les rebelles du Séléka
Yaoundé, 21 Août 2013
© SEBASTIAN CHI ELVIDO | Mutations
Dallé Ngando, chef de poste frontière de la sûreté nationale a reçu plusieurs balles lors d'une attaque survenue à la frontière avec la République centrafricaine.
Il est 14h, ce mardi 20 août 2013, quand la dépouille de Dallé Ngando, officier de police de deuxième grade quitte la délégation régionale de la sûreté nationale de l'Est. C'est devant un corps criblé de balle que se sont recueillis des collègues et membres de famille, en présence de Rachel Ngazang, Secrétaire général des services du Gouverneur de l'Est. L'officier de police de deuxième grade Dallé Ngando jusque-là chef de poste de police frontalière à Toktoyo, a été abattu froidement vers 22 heures dans la nuit de lundi dernier, 19 août 2013.
Selon les premiers témoignages, l'officier de police a été attaqué dans son unité de com¬mandement par les rebelles de la Séléka lourdement armés et a reçu plusieurs balles. «On a tiré sur lui dans ses toilettes, les rebelles en question ne parlaient qu'en arabe», raconte un officier de police en larmes. Cette source rapporte qu' «il aurait eu des altercations entre les gendarmes camerounais et les rebelles de la Séleka à la frontière et que l'un des insurgés aurait été interpellé par les gendarmes camerounais». C'est donc en riposte et dans l'optique de libérer leur compagnon que les rebelles de la Séleka ont fait une incursion à Toktoyo et se sont rués plutôt au poste de police frontalière et attaqué les éléments en faction. Toktoyo, le lieu du crime est le dernier village de l'arrondissement de Mbotoro, dont le chef-lieu est Ouli dans le département de la Kadey et partage une longue et poreuse frontière avec la Rca. Enquête Constatant que les insurgés avaient des kalachnikovs alors qu'ils n'avaient que les pistolets automatiques, le chef de poste et ses éléments ont essayé de se sauver la vie. La victime, selon cette thèse a voulu se cacher dans ses toi¬lettes. Mais; hélas, il a été sauvagement abattu par les rebelles. C'est finalement l'un des éléments de la police frontalière, le nommé, Ngeulisé qui aurait informé le Délégué régional de la sûreté nationale de l'Est de ce crime. Tôt hier, le pick-up de l'adjoint au Drsn/ Est, est allé récupérer la dépouille sur la demande de Martin Mbarga Nguelé, Délégué général à la sûreté nationale pour son transfert à Yaoundé. Cette attaque vient s'ajouter à une série d'attaques orchestrées par les insurgés centrafricains sur les Camerounais au niveau de la frontière à l'Est. On se rappelle qu'au mois de septembre 2012, un poste de contrôle de la gendarmerie près de Garoua-Boulaï avait été attaqué et un fonctionnaire des impôts tué. Récemment, lors de l'assaut final qui a conduit à la chute de Bozize, les rebelles avaient attaqué le poste de police frontière de Kentzou toujours dans le département de la Kadey. Un gardien de la paix camerounais avait été pris en otage lors de cette attaque et n'a été libéré qu'après des longues négociations. Autre bavure, les militaires centrafricains avaient brillé le drapeau camerounais et l'effigie du Chef de l'Etat pour réclamer la libération de l'un des leur en novembre 2011 à Garoua Boulai. |
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