Titres de CAMTEL: L’affaire Franck Emmanuel Biya n’est pas un délit de justice mais un problème d’éthique dans un Cameroun qui souffre !

12 DEC. 2012
© Dr Vincent-Sosthène FOUDA | Correspondance

L’affaire Franck Emmanuel Biya ouvre une multitude de champ de réflexion voire des réflexions pour le citoyen que nous sommes sans occulter l’homme politique.

L’affaire Franck Emmanuel Biya ouvre une multitude de champ de réflexion voire des réflexions pour le citoyen que nous sommes sans occulter l’homme politique. Il est légitime et même plus qu’urgent que nous puissions nous poser la question de savoir si ce qui est légal est moral et éthique et ceci dans le contexte camerounais actuel où les hommes et les femmes souffrent du manque d’eau, d’hôpitaux, du minimum vital ! Monsieur Franck Emmanuel Biya avait-il donc à jouer avec la misère des Camerounais ? Quand vous regardez autour de vous que voyez-vous ? Un peuple triste et affamé qui est en manque de tout, du strict minimum pour vivre voire pour continuer à souffrir sans crever ! Voilà le contexte dans lequel intervient cette affaire.

Cependant une lecture attentive de cette affaire nous montre qu’il ne s’agit point d’un délit de justice mais d’un problème purement de moral et d’éthique et ici.

Le prospectus initial des titres de dette acquis par monsieur Emmanuel Franck Biya faisait clairement état des pénalités qui seraient encourues par leur détenteur en cas de vente avant terme. Ceci est écrit noir sur blanc dans les différents documents qui ont été portés à notre connaissance. Puisque l’occasion nous est donnée, permettez que nous brossions le scenario tel que nous le comprenons en nous fondant sur les analyses des meilleurs économistes et des spéculateurs de la finance de notre temps: les dettes de l'Etat vis-à-vis de CAMTEL sont titrisées. Les OTZ résultantes sont escomptées par la CAMTEL auprès de la SFA contre un prêt de 4.5 milliards adossé sur une valeur faciale de 9.5 milliards. Quand ils sont ensuite achetées la SFA de Fotso leur valeur nette est donc déjà réduite a 5 milliards moins les intérêts expertes. Nous doutons fort que le Camerounais lambda comprenne ces subtilités de la finance. La persistance des problèmes financiers de CAMTEL et sa demande constante de prêts adosses sur ces mêmes créances pousse la SFA à se débarrasser de ces titres en les cédant à Franck Emmanuel Biya pour 3.5 milliards--leur valeur de marché de ce moment-là. Les titres étant négociables a l'infini, il est compris que Franck Emmanuel Biya peut soit les revendre à son tour à un particulier qui lui offrirait probablement moins de 3.5 milliards, ou alors aller les escompter au trésor contre une grosse décote de 30% de la valeur faciale et la perte des intérêts expertes jusqu'au terme, ce qui lui rapporterait plus de 6 milliards . Les deux solutions sont toutes légales mais la seconde est préférable, étant entendu que les individus investissent pour gagner de l'argent. Je ne vois pourquoi tout ceci nous émeut tant. Avec un peu de bon sens nous comprenons que sur le plan purement technique l’opération est claire voir limpide.

En réalité en nous opposant au Président Paul Biya nous devons éviter de nous opposer à tous ceux qui portent ce patronyme, car là me semble la racine de ce problème. Cette affaire est plus celle de l’opposition entre l’appât du gain légitime de tout investisseur et l’éthique et la morale face à monsieur tout le monde qui ne peut se le permettre faute de pouvoir ne serait-ce que subvenir à ses besoins vitaux au quotidien. Le reproche de l’état de déliquescence actuelle du Cameroun n’est en réalité pas imputable à Frank Emmanuel mais, bien au président Biya et au système qu’il a contribué à mettre en place et à maintenir. Porter le patronyme Biya n’est pas un délit tant que l’on respecte les règles établies !

Dr Vincent-Sosthène FOUDA
www.generationcameroun2011.com




13/12/2012
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