Titres de Camtel: Enfin les vrais commanditaires de l'affaire Franck Biya démasqués
Yaoundé, 10 Décembre 2012
© Marlyse Sibafo | La Nouvelle
Jusque-là les seuls doigts accusateurs pour tenter de dévisager les commanditaires des attaques dont Franck Biya fait l'objet dans les médias depuis quelques semaines, n'étaient pointés que sur Polycarpe Abah Abah, ministre de l'Economie et des Finances à l'époque des transactions aujourd'hui au centre de la controverse, et sur Yves Michel Fotso dont la Société d'ingénierie financière, la Sfa, avait acquis les titres de la Camtel. Tout le monde ayant à l'esprit qu'aujourd'hui incarcérés dans le cadre de l'opération Épervier, ces 2 prisonniers de luxe ont dû ouvrir la boite de Pandore pour se venger et mieux embarrasser le chef de l'Etat. Et pourtant...
Au commencement étaient les invisibles. Ceux-là qui, dans le proche entourage de Paul Biya apparaissent aujourd'hui comme les vrais commanditaires de «l'affaire des 100 milliards» de Franck Biya. Bien sur, il est tentant d'imaginer qu'aujourd'hui incarcérés pour détournement de fonds publics, Polycarpe Abah Abah et Yves Michel Fotso ont pu balancer l'affaire des titres de la Camtel à la presse. Ce d'autant plus que les 2 journaux (Le Jour et L'œil du Sahel) qui publient pratiquement en exclusivité cette «affaire des 100 milliards» sont ceux qui se sont spécialisés depuis quelque temps dans la publication des lettres de Marafa. Que non. Même si l'ancien Adg de la Camair et son comparse, aujourd'hui condamnés à de lourdes peines d'emprisonnement, ne peuvent que naturellement se réjouir qu'ils ne soient pas les seuls à apparaître aux yeux de l'opinion comme des parangons de la prévarication, des sources suffisamment introduites indiquent que les attaques contre le fils aîné du chef de l'Etat proviennent davantage de son proche entourage. Plus précisément de certains de ses «fils» adoptifs qui, après avoir joué pendant longtemps les éminences grises en même temps que les ouvreurs de portes du palais d'Etoudi, affirmeraient aujourd'hui leur impatience à prendre eux-mêmes les commandes. Certains noms sont même cités. Il faut se pincer pour y croire...
Pourtant, ces «corbeaux» ne sont pas très connus pour leurs accointances avec les hommes des médias à l'origine de la fuite en or. Assurément, ceux-ci ont dû bénéficier de certaines complicités bien évidentes. Voilà pourquoi nos sources parlent davantage d'un maillage d'alliances secrètes entre ces ambitieux pouvoiristes plus soucieux, en cette fin de règne, de leur propre avenir que de celui de leur patron, et d'autres groupes politico-financiers de l'Ouest et du Grand Nord. Qu'est-ce qui peut bien être à l'origine de ce que certains qualifient déjà dans certains milieux de la capitale comme une haute trahison? Ces «fils» du chef de l'Etat sont-ils soudainement devenus la proie d'un curieux complexe d’Œdipe pour poignarder ainsi leur «père» dans le dos? Pour répondre à toutes ces questions, certaines de nos sources affirment qu'une grande majorité de ces «Brutus» seraient menacés par l'opération Épervier. Face à cette menace, chacun se voudrait aujourd'hui le détenteur et le propagateur d'une certaine vérité sur les détournements de fonds publics au Cameroun. Celle qui éviterait une certaine catégorie de détrousseurs de fonds publics. Nos sources précisent à cet effet qu'il faut s'attendre à d'autres révélations dans les tout prochains jours.
Schéma
Par contre, d'autres sources affirment que Franck Biya, n'essuierait les foudres de ces autres « fils » du chef de I ’Etat, seulement parce que ceux-ci seraient contre le projet secret de faire du fils aîné du président son successeur à la tête du pays. Ce projet (s'il existe) pourrait permettre à Paul Biya et à sa coterie de confisquer le pourvoir, même après lui, Une confiscation de pouvoir synonyme de continuité et de préservation des acquis et des avantages du pouvoir. De nombreux analystes, dans certains milieux de la région du Sud, largement favorables à cette hypothèse, pensent que si Ahmadou Ahidjo avait fonctionné ainsi, sa survie politique après son départ du pouvoir aurait efficacement été assurée. L'on avoue ainsi que beaucoup de ceux qui montent au créneau, depuis l'éclatement de l'affaire des 100 milliards de Franck Biya, seraient les porte-étendards ce courant de pensée. On pourrait donc dire que, dans ces milieux du Sud, Franck Biya serait devenu le divan psychanalytique de la succession de Paul Biya. Voilé pourquoi, croit-on dans ces milieux, tout ce qui touche au fils aîné du président de la République va davantage réveiller et révéler le malaise que ce sujet suscite dans le proche entourage du chef de l'Etat. Nos sources précisent à cet effet qu’au sein de cet entourage, il existerait 2 camps. Ceux qui militent pour cette continuité, synonyme de préservation des acquis et de prémunition contre de probables procès. Ils sont nombreux et penseraient, selon nos sources, que Franck Biya présenterait le meilleur profil. Ceux-ci se heurteraient au refus d'un second groupe de jeunes pouvoiristes, ambitieux et riches. L'on prétend que ce sont eux, pour déjouer le projet secret des premiers, qui auraient fait fuiter dans la presse l'affaire des 100 milliards de Franck Biya.
Nos sources continuent en indiquant qu'il faut s'attendre à ce que, dans les prochains jours, la vie privée du fils aîné du président, soit rendue de plus en plus publique. Alors comment le projet de faire accéder Franck Biya au pouvoir pourrait-il concrètement se mettre en place dans une démocratie comme la nôtre? Nos sources affirment que le schéma actuellement en gestation ne serait pas loin de ce qu'avait voulu faire Abdoulaye Wade au Sénégal. Pour elles, un énième replâtrage constitutionnel d'ici 2 ans pourrait permettre à Paul Biya d'instaurer un «ticket» à l'américaine, histoire d'installer son fils aîné, Franck Biya dans le fauteuil de vice-président. Vraie ou fausse, toute cette histoire a quand même le double intérêt de montrer publiquement le malaise actuel dans l'entourage du chef de l'Etat. Et surtout d'indiquer qu'entre lui et les hommes de cet entourage, le match de boxe a résolument pris une autre tournure ces dernières semaines avec l'affaire des 100 milliards de son fils. Le match de catch plutôt, avec les coups de pied en dessous de la ceinture et les coups de poignard, dans le dos, les fuites en or programmées et les supporteurs surexcités dans les médias, le tout sur fond de grande manipulation et d'immense mystification. En matière d'intrigues et de manœuvres politiciennes, les élèves vont-ils cette fois-ci dépasser ce maître qui a toujours su compter sur son proche entourage pour parer à toute éventualité?
© Marlyse Sibafo | La Nouvelle
Jusque-là les seuls doigts accusateurs pour tenter de dévisager les commanditaires des attaques dont Franck Biya fait l'objet dans les médias depuis quelques semaines, n'étaient pointés que sur Polycarpe Abah Abah, ministre de l'Economie et des Finances à l'époque des transactions aujourd'hui au centre de la controverse, et sur Yves Michel Fotso dont la Société d'ingénierie financière, la Sfa, avait acquis les titres de la Camtel. Tout le monde ayant à l'esprit qu'aujourd'hui incarcérés dans le cadre de l'opération Épervier, ces 2 prisonniers de luxe ont dû ouvrir la boite de Pandore pour se venger et mieux embarrasser le chef de l'Etat. Et pourtant...
Au commencement étaient les invisibles. Ceux-là qui, dans le proche entourage de Paul Biya apparaissent aujourd'hui comme les vrais commanditaires de «l'affaire des 100 milliards» de Franck Biya. Bien sur, il est tentant d'imaginer qu'aujourd'hui incarcérés pour détournement de fonds publics, Polycarpe Abah Abah et Yves Michel Fotso ont pu balancer l'affaire des titres de la Camtel à la presse. Ce d'autant plus que les 2 journaux (Le Jour et L'œil du Sahel) qui publient pratiquement en exclusivité cette «affaire des 100 milliards» sont ceux qui se sont spécialisés depuis quelque temps dans la publication des lettres de Marafa. Que non. Même si l'ancien Adg de la Camair et son comparse, aujourd'hui condamnés à de lourdes peines d'emprisonnement, ne peuvent que naturellement se réjouir qu'ils ne soient pas les seuls à apparaître aux yeux de l'opinion comme des parangons de la prévarication, des sources suffisamment introduites indiquent que les attaques contre le fils aîné du chef de l'Etat proviennent davantage de son proche entourage. Plus précisément de certains de ses «fils» adoptifs qui, après avoir joué pendant longtemps les éminences grises en même temps que les ouvreurs de portes du palais d'Etoudi, affirmeraient aujourd'hui leur impatience à prendre eux-mêmes les commandes. Certains noms sont même cités. Il faut se pincer pour y croire...
Pourtant, ces «corbeaux» ne sont pas très connus pour leurs accointances avec les hommes des médias à l'origine de la fuite en or. Assurément, ceux-ci ont dû bénéficier de certaines complicités bien évidentes. Voilà pourquoi nos sources parlent davantage d'un maillage d'alliances secrètes entre ces ambitieux pouvoiristes plus soucieux, en cette fin de règne, de leur propre avenir que de celui de leur patron, et d'autres groupes politico-financiers de l'Ouest et du Grand Nord. Qu'est-ce qui peut bien être à l'origine de ce que certains qualifient déjà dans certains milieux de la capitale comme une haute trahison? Ces «fils» du chef de l'Etat sont-ils soudainement devenus la proie d'un curieux complexe d’Œdipe pour poignarder ainsi leur «père» dans le dos? Pour répondre à toutes ces questions, certaines de nos sources affirment qu'une grande majorité de ces «Brutus» seraient menacés par l'opération Épervier. Face à cette menace, chacun se voudrait aujourd'hui le détenteur et le propagateur d'une certaine vérité sur les détournements de fonds publics au Cameroun. Celle qui éviterait une certaine catégorie de détrousseurs de fonds publics. Nos sources précisent à cet effet qu'il faut s'attendre à d'autres révélations dans les tout prochains jours.
Schéma
Par contre, d'autres sources affirment que Franck Biya, n'essuierait les foudres de ces autres « fils » du chef de I ’Etat, seulement parce que ceux-ci seraient contre le projet secret de faire du fils aîné du président son successeur à la tête du pays. Ce projet (s'il existe) pourrait permettre à Paul Biya et à sa coterie de confisquer le pourvoir, même après lui, Une confiscation de pouvoir synonyme de continuité et de préservation des acquis et des avantages du pouvoir. De nombreux analystes, dans certains milieux de la région du Sud, largement favorables à cette hypothèse, pensent que si Ahmadou Ahidjo avait fonctionné ainsi, sa survie politique après son départ du pouvoir aurait efficacement été assurée. L'on avoue ainsi que beaucoup de ceux qui montent au créneau, depuis l'éclatement de l'affaire des 100 milliards de Franck Biya, seraient les porte-étendards ce courant de pensée. On pourrait donc dire que, dans ces milieux du Sud, Franck Biya serait devenu le divan psychanalytique de la succession de Paul Biya. Voilé pourquoi, croit-on dans ces milieux, tout ce qui touche au fils aîné du président de la République va davantage réveiller et révéler le malaise que ce sujet suscite dans le proche entourage du chef de l'Etat. Nos sources précisent à cet effet qu’au sein de cet entourage, il existerait 2 camps. Ceux qui militent pour cette continuité, synonyme de préservation des acquis et de prémunition contre de probables procès. Ils sont nombreux et penseraient, selon nos sources, que Franck Biya présenterait le meilleur profil. Ceux-ci se heurteraient au refus d'un second groupe de jeunes pouvoiristes, ambitieux et riches. L'on prétend que ce sont eux, pour déjouer le projet secret des premiers, qui auraient fait fuiter dans la presse l'affaire des 100 milliards de Franck Biya.
Nos sources continuent en indiquant qu'il faut s'attendre à ce que, dans les prochains jours, la vie privée du fils aîné du président, soit rendue de plus en plus publique. Alors comment le projet de faire accéder Franck Biya au pouvoir pourrait-il concrètement se mettre en place dans une démocratie comme la nôtre? Nos sources affirment que le schéma actuellement en gestation ne serait pas loin de ce qu'avait voulu faire Abdoulaye Wade au Sénégal. Pour elles, un énième replâtrage constitutionnel d'ici 2 ans pourrait permettre à Paul Biya d'instaurer un «ticket» à l'américaine, histoire d'installer son fils aîné, Franck Biya dans le fauteuil de vice-président. Vraie ou fausse, toute cette histoire a quand même le double intérêt de montrer publiquement le malaise actuel dans l'entourage du chef de l'Etat. Et surtout d'indiquer qu'entre lui et les hommes de cet entourage, le match de boxe a résolument pris une autre tournure ces dernières semaines avec l'affaire des 100 milliards de son fils. Le match de catch plutôt, avec les coups de pied en dessous de la ceinture et les coups de poignard, dans le dos, les fuites en or programmées et les supporteurs surexcités dans les médias, le tout sur fond de grande manipulation et d'immense mystification. En matière d'intrigues et de manœuvres politiciennes, les élèves vont-ils cette fois-ci dépasser ce maître qui a toujours su compter sur son proche entourage pour parer à toute éventualité?