Il l'a fait savoir hier( mercredi 8 février 2012, ndlr), lors de sa reexamination au Tribunal de grande instance du Mfoundi. Titus Edzoa et Michel-Thierry, poursuivis pour tentative de détournement de deniers publics en coaction avec Titus Edzoa étaient présents hier au Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi. Michel Thierry Atangana répondait aux questions de ses avocats dans le cadre de la reexamination, question de mieux éclairer le tribunal sur les zones d'ombre que les avocats ont pu déceler depuis le début dudit procès. La tentative de détournement à lui imputée est relative au sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) qu'a organisé le Cameroun en 1996. Selon Thierry Atangana, le Cameroun a obtenu l'organisation de ce Sommet en 1994 et ce n'est qu'en 1995 que le Comité national d'organisation (Cno) est mis en place. Ce retard selon Thierry Atangana, a été dû au fait qu'en ce moment, le Cameroun était fortement endetté. Il y avait aussi, selon le même accusé, des conflits de personnes. Il détaille que l'ancien ministre des relations extérieures Ferdinand Oyono a été chargé de régler cette dette. Par la suite, il a par la suite ouvert des comptes bancaires pour le Sommet de Yaoundé. Mais, contrairement aux attentes du ministre des Relations extérieures, c'est Titus Edzoa qui est nommé président du Cno. D'où les tensions.
Le compte ouvert par Titus Edzoa est qualifié de frauduleux par l'accusation. Mais Thierry Atangana soutient que le Trésorier payeur général de Yaoundé ne pouvait pas y déposer une somme de plus de 490 millions pour l'alimenter s'il était frauduleux. Le Japon a aussi effectué un virement dans ce compte pour la réfection de l'axe Yaoundé – aéroport de Nsimalen, d'autant plus qu'il comptait faire la promotion de ses marques automobiles. Mais en fin de compte, ce sont des véhicules français qui ont été choisis.
Il est reproché aux accusés d'avoir trouvé d'autres sources de financement alors que les fonds de l'Etat utilisés pour le fonctionnement du Cno provenaient de la Société nationale des hydrocarbures (Snh) qui est une structure étatique. Thierry Atangana dénonce aussi l'existence d'un faux document dans le volume 7 de l'expertise Ndjock qui attribue des correspondances à Edouard Akame Mfoumou en tant que Ministre des finances en date du 10 décembre 1997, alors qu'il n'était plus en poste. Il affirmera par la suite qu'en 1997, il lui a été conseillé de verser dans la délation contre Titus Edzoa et après son refus, il est accusé d'exécuter les sales besognes de l'ancien Secrétaire général de la présidence de la République SG/PR ; « après 15 ans, on m'a fait porter des accusations que je ne connais pas ; je m'en remets à votre tribunal », conclut-il. L'affaire a été renvoyée au 15 février prochain.