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Fotso Fils et Pere
Photo: © Le Jour

Le 07 février 2011, Frank Stéphane Fotso, le deuxième vice-président du groupe Fotso, a été démis de ses fonctions par le président du groupe, Victor Fotso.

«Compte tenu des manquements flagrants dans la gestion quotidienne de la filiale du groupe dont vous êtes directeur (Pilcam, Ndlr), vous êtes démis de votre fonction de deuxième vice-président du groupe Fotso », écrit le maire de Bandjoun. A la suite de cette décision, Franck Stéphane Fotso a remis à son père sa démission du poste de directeur général de l’entreprise Pilcam, jeudi dernier, 09 février. Il a écrit à son père indiquant que «cela me paraît paradoxal que vous me gardiez à la tête de Pilcam tout en me reprochant d’y avoir commis des fautes de gestion (…) Je vous fais donc part de mon intention de démissionner de mes fonctions de directeur général de Pilcam», affirme-t-il, dans une lettre relayée par nos confrères du Messager, vendredi dernier. Le Messager rapporte qu’il aurait été remplacé par Didier Ghomsi, un autre fils Fotso, présent dans l'entreprise depuis quelques mois.

Avant Frank Stéphane Fotso, Yves-Michel Fotso, actuellement écroué à la prison centrale de Kondengui, avait quitté en mai 2011 le groupe Commercial Bank. Les relations entre ceux-ci ont viré au cauchemar. Yves Michel est accusé par ses frères de spolier les biens de son père et d’avoir fabriqué un faux testament. Le 27 mai 2011, l’assemblée générale mixte du « Gie Groupe Commercial Bank » s’est tenue à Douala. Au terme de cette assemblée générale, les membres ont décidé « de prendre acte de la sortie de « SFA Cameroun » et de « CFH Cameroun » du contrat constitutif du « GIE GCB » - et de modifier le contrat constitutif du « GIE GCB » corrélativement à la sortie des membres », indique une annonce légale de l’étude de Me Régine Dooh Collins-Ekollo, notaire à Bonanjo et publiée dans Cameroon Tribune en décembre 2011.

Cette double sortie de SFA Cameroun et de la Capital Financial Holdings Cameroun, des entités dont Yves-Michel Fotso est le président du conseil d’administration, a donc entraîné comme conséquence de droit, le départ de ce dernier de l’exécutif du groupe. D’aucuns voyaient alors dans cette décision un prolongement du conflit qui oppose le père au fils. En effet, après la réconciliation de juin 2011, le climat est redevenu tendu entre les deux. Or, dans leur accord de réconciliation, on pouvait lire : « Ainsi, bien que des malentendus aient failli entrainer le père et le fils vers un conflit stérile, le seigneur Tout puissant a heureusement bien voulu éclairer nos cœurs et nos esprits pour me permettre, moi Fotso Victor, de le déclarer ici en toute sincérité, non seulement qu'Yves Michel Fotso mon fils conserve toute ma confiance et ma reconnaissance, mais également que je le sais incapable des actes supposés qu'il aurait commis lesquels ont conduit à son arrestation. Et j'espère que le bon Dieu dans sa miséricorde saura éclairer le cœur de nos dirigeants pour qu'ils se rendent compte de cette conspiration pour détruire mon fils et à travers lui, sa famille (sic)».

D’autres par contre voyaient en ce retrait d’Yves-Michel Fotso un simple alignement aux prescriptions de la Cobac en vue de préserver les intérêts du groupe. Car, la Cobac avait également exigé la sortie de la Société financière africaine (Sfa) et de la Capital Financial Holdings Cameroun de l’actionnariat de la banque, afin de se consacrer « uniquement à leur objet social ».

Beaugas-Orain Djoyum


Groupe Fotso: Un empire dans la tourmente

Constitué d’une dizaine de sociétés, le groupe du capitaine d’industrie souffre de querelles intestines.

Le groupe du maire de Bandjoun est au devant de la scène médiatique camerounaise depuis bientôt deux ans. Les tensions au sein de la famille sont intenses. En juillet 2011, des fils de Fotso Victor se sont empoignés à Yaoundé au quartier Elig-Essono. Selon Le Messager qui rapporte les faits, un malentendu entre Eliane Fotso et Roger Fotso a failli s’achever par un mélodrame. « Roger Fotso qui jusque là était maître des lieux, n’a pas supporté les écarts de langage et surtout le fait que sa sœur ait pris trop de liberté dans l’affaire concernant la déchirure entre leur père et le frère Yves Michel Fotso, en détention provisoire à la maison d’arrêt de Kondengui à Yaoundé. Autre pomme de discorde, la controverse née entre le père et Yves Michel Fotso, sur la tentative de confiscation des biens de la famille par Yves Michel. D’après certaines langues, ce dernier se serait identifié comme le seul héritier », écrit le journal. « Eliane Fotso a voulu hausser la tête en prenant le contre-pied de son frère, qui à son tour s’en est offusqué, au point de sermonner sa sœur. Celle-ci, à qui on fait croire depuis quelques temps qu’elle sera propriétaire de la résidence de son père sis au quartier Elig-Essono, s’est emportée et a décidé d’en découdre avec son frère”, rapporte un vigile au Messager. Cette dernière est allée recruter de gros bras pour venir en découdre avec son frère. N’eut été l’intervention de la police, la bataille allait virer au drame.

A côté de ce fait, la détention préventive d’Yves Michel Fotso - autrefois accusé d’avoir changé le testament de son père - à la prison de Kondengui, son retrait du groupe Commercial Bank et la démission de Stéphane Fotso de son poste de Dg de Pilcam pourraient être des sources supplémentaires de tensions. Le 27 mai 2011, lors de l’assemblée générale mixte du « Gie Groupe Commercial Bank », Joseph Fotso a été copté comme administrateur du « Gie GCB ». Il est présenté par Jeune Afrique dans sa dernière livraison comme potentiel futur patron du groupe Fotso.

S'il prenait les rênes du groupe, son travail ne serait pas du tout aisé. « Son premier défi : juguler la baisse d'activité qui menace de ruiner les entreprises du pôle industriel », écrit Jeune Afrique. Pour le magazine, « la contrefaçon et l'invasion du marché par les produits asiatiques ont fragilisé les fleurons comme Pilcam. Cette unité de production de piles électriques, basée à Douala, employait 800 personnes et réalisait 13 milliards de F CFA de chiffre d'affaires en 2007 (son dernier résultat connu). Un chiffre en baisse de 2,4 milliards de F CFA par rapport à 2006 ».

L’autre défi sera d’augmenter l’activité de Safca, leader de la fabrication des cahiers dans la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac), qui a fondu de moitié, à 2 milliards de FCfa. Le groupe Fotso, lui pèserait 500 milliards F Cfa

B-O.D.

Quelques entreprises du groupe Fotso

Entités => DG => CompétencesPilcam => Didier Ghomsi => Fabrication des piles électriques

Safca => Barthélémy Fotso => Fabrication des cahiers, papeterie, imprimerie, emballage

Proleg SA => Martial Fotso => Production et conditionnement du haricot vert vendu en France

Compagnie internationale des services => Lucie Fotso => Location d’immeubles en France

SCI Lydie => Yves Michel Fotso => Secteur de l’immobilier au Cameroun

Groupe Commercial Bank => -- => Secteur bancaire, présent au Tchad, au Cameroun, à Sao Tome et Principe, en Guinée équatoriale, en Rca.