Dette astronomique, pertes pharaoniques, flotte dépassée, taux de remplissage bas et autres désagréments constituent les tares de la compagnie.
au cours d’un échange avec la presse vendredi dernier à Douala, la direction générale de la compagnie Camair-Co, dressait le bilan de ses activités et du taux de rentabilité des différentes opérations engagées jusqu’ici. au final, il ressort que, malgré certaines améliorations, la compagnie peine à atteindre ses objectifs. Ceci se traduit en termes de déficit sur le produit qui tarde à s’arrimer aux standards des grandes compagnies, à travers notamment l’absence de vidéos et autres gadgets à bord. D’autres irrégularités comme les retards de by Savings Wave">vols et leurs effets sur les caisses de l’entreprise, viennent compléter le tableau de bord déjà sombre de la compagnie. Pour Christian Perchat, directeur commercial, ce sont des choses qui peuvent arriver à toute compagnie, non sans invoquer «une série d’évènements malheureux» qu’a connus l’entreprise.
mais il est difficile pour Camair-Co, maintenue en vol par les subventions de l’etat qui plafonnent mensuellement à 8 milliards de Fcfa, après les 30 milliards de Fcfa injectés dans le fonctionnement de la compagnie à son lancement en 2011, de soutenir la concurrence internationale. avec une dette estimée à plusieurs milliards de Fcfa, mais dont les créanciers les plus emblématiques sont l’autorité aéronautique (Ccaa) avec plus de quatre milliards de Fcfa, aéroports du Cameroun (adc) 3 milliards de Fcfa, et l’asecna 600 millions de Fcfa, l’entreprise peine à dégager un bénéfice d’exploitation.
Car, selon un rapport d’audit réalisé par le cabinet d’expertise comptable Bekolo&Partners, les charges de l’entreprises ont plafonné à 45 milliards de Fcfa alors qu’elle avait reçu 30 milliards de Fcfa en un an. Ce qui avait amené les députés de la nation en décembre 2012, à s’inquiéter du destin du transporteur national dont «la politique managériale et commerciale approximative (…) ne permet ni d’assurer un taux de remplissage acceptable des avions, encore moins une by Savings Wave">réduction des charges d’exploitation».
D’après ce passager, les passagers de ce vol prévu pour le 16 juin dernier, ont finalement pris l’avion le 23 juin 2013 sous la pression des autorités françaises. «Ils nous ont dit que le Dja était en panne mais n’ont rien prévu pour nous loger et nous nourrir ; ce sont les Français qui nous ont logé, après que certains ont passé des nuits dans des hangars, à Hilton Paris aux frais de Camair-Co», poursuit-il. Ces passagers, 80 au total, (certains ayant choisi de payer de leur poche leur voyage à bord de air France et d’autres s’étant logés à leurs frais), ont coûté chacun 550 euros, repas compris, soit 360 250Fcfa pendant quatre jours. Petite arithmétique : cela fait au total 28 820 000Fcfa que la compagnie doit supporter uniquement pour ce voyage annulé pendant huit jours. Contactés pour apporter des éclairages sur les compensations prévues par le transporteur, les responsables de Camair-Co n’ont pas souhaité s’exprimer sur la question. mais selon les voyageurs, de tels désagréments sont courants tant sur la ligne de Paris que sur les autres lignes internationales. Ce qui peut démultiplier les pertes que subit la compagnie aérienne. au-delà de ces désagréments, Camair-Co est desservie par la vétusté et le caractère limité de sa flotte.
Pour la ligne de Paris par exemple, le Dja, Boeing 767, dont l’entretien, selon le rapport Bekolo&Partners, est très coûteux. Devenu poussif et essoufflé par la surexploitation, il satisfait à peine un vol sur deux au départ du Cameroun comme au retour de Paris. Les lignes internes et africaines sont assurées par deux Boeing 737. Pour les experts, il faut au moins cinq avions sur Paris, une ligne desservie aujourd’hui par un seul aéronef. Ce qui, selon un expert de l’aviation civile, explique les multiples pannes et désagréments que connaissent les voyageurs sur cette ligne. Tout ceci sonne comme le début d’une tempête qui risque d’entraîner une sortie de piste de Camair-Co.