Témoignage: André Ndjappa que j’ai connu
DOUALA - 16 JAN. 2013
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager
L’homme
à tout faire de la Cameroon radio télévision (Crtv) antenne de l’Ouest à
Bafoussam a été terrassé par la mort le lundi 14 janvier 2013 à
Yaoundé, des suites d’un arrêt cardiaque.
L’homme à tout faire de la Cameroon
radio télévision (Crtv) antenne de l’Ouest à Bafoussam a été terrassé
par la mort le lundi 14 janvier 2013 à Yaoundé, des suites d’un arrêt
cardiaque. Je garde de l’illustre disparu le souvenir d’un travailleur
infatigable, toujours disponible et ouvert à tous. J’ai particulièrement
connu tonton André, c’est ainsi que je l’appelais, dès les années 95,
j’étais alors élève au Ces de Kena à Bamougoum, dans le cadre de
l’émission « La république », diffusée de lundi à vendredi sur les
antennes de radio Bafoussam. Créée par Paul Ngounou quelques années
avant, cette émission avait pour objectif de moraliser la société
camerounaise, en dénonçant sans complaisance les maux qui la minent,
sans sacrifier tout plaisir esthétique. En dehors de ses occupations
quotidiennes au sein de la rédaction de cette radio, tonton André avait
pris l’engagement de « faire tout ce qui est en son pouvoir pour que
vive « la République », à l’occasion de son baptême de feu dans cette
tranche très écoutée à l’Ouest. Sa première tâche dans l’émission
consistait à lire la « lettre de la République ». Il s’agit des lettres
des auditeurs qui écrivent pour dénoncer les fléaux qui entravent le
développement de la société. Mais sa finesse, son allocution, son art de
bien dire finissent par convaincre plus d’un à contribuer à la vie de
cette émission dont j’étais l’un des contributeurs les plus fideles.
A l’affectation de Paul Ngounou comme chef de station régional de la Crtv à Ngaoundéré, tonton André prend définitivement les commandes de la très délicate émission « La République ». Certains pensent que le départ de son créateur va sonner le glas de la tranche la plus écoutées de la station. Que non ! Tonton André réussit à maintenir le cap, et même à innover en dénonçant avec véhémence la corruption en milieu scolaire à l’Ouest-Cameroun, dans la rubrique intitulée « La bourse des valeurs de la République », qui consistait à mettre en baisse les personnes s’étant distinguées par un comportement antisocial. Cette innovation lui vaut d’ailleurs beaucoup de coups des victimes de ses dénonciations. Mais sachant ce qu’il fait, il tient bon.
« Tonton André »
Tonton André avait un autre visage. Certains auditeurs le taxaient de sorcier. Parce que dans une autre émission qu’il présentait nuitamment, et intitulée « Ombres et lumières », tonton André donnait des conseils aux auditeurs qui se disent possédés par le démon, ou menacés au quotidien par des esprits malveillants. C’est à cette occasion que j’ai d’ailleurs découvert le caractère altruiste de l’homme. En 1997, tonton André me sollicite pour l’aider dans le cadre de la présentation de cette émission, au regard de mes nombreuses productions dans l’émission citée plus haut. J’accepte volontiers de l’accompagner, en lisant les lettres des auditeurs avant les conseils à ce dernier. Mais très tôt, des voix s’élèvent pour m’accuser de faire partie d’une secte dont tonton André serait le promoteur. Heureusement, il réussit à convaincre ma famille de me laisser poursuivre l’aventure avec lui. Je me souviens que c’est pendant cette période que ce grand frère découvrit en moi un talent. Et grâce à ses conseils, je me suis orienté vers le journalisme que je pratique depuis bientôt 11 ans. Je n’oublierai pas que lorsque j’étais défaillant financièrement, tonton André me raccompagnait chez moi sur sa vieille moto en pleine nuit, avant de rejoindre sa résidence. Le brave journaliste, l’homme à tout faire a quitté la scène lundi dernier. Travailleur, tonton André l’était. L’univers étant un grand cimetière où chacun attend son tour d’être égorgé comme l’écrivait Pascal Bouki, préfacier de Victor Hugo dans son livre intitulé « le dernier jour d’un condamné ». Que la terre de nos ancêtres lui soit légère.
A l’affectation de Paul Ngounou comme chef de station régional de la Crtv à Ngaoundéré, tonton André prend définitivement les commandes de la très délicate émission « La République ». Certains pensent que le départ de son créateur va sonner le glas de la tranche la plus écoutées de la station. Que non ! Tonton André réussit à maintenir le cap, et même à innover en dénonçant avec véhémence la corruption en milieu scolaire à l’Ouest-Cameroun, dans la rubrique intitulée « La bourse des valeurs de la République », qui consistait à mettre en baisse les personnes s’étant distinguées par un comportement antisocial. Cette innovation lui vaut d’ailleurs beaucoup de coups des victimes de ses dénonciations. Mais sachant ce qu’il fait, il tient bon.
« Tonton André »
Tonton André avait un autre visage. Certains auditeurs le taxaient de sorcier. Parce que dans une autre émission qu’il présentait nuitamment, et intitulée « Ombres et lumières », tonton André donnait des conseils aux auditeurs qui se disent possédés par le démon, ou menacés au quotidien par des esprits malveillants. C’est à cette occasion que j’ai d’ailleurs découvert le caractère altruiste de l’homme. En 1997, tonton André me sollicite pour l’aider dans le cadre de la présentation de cette émission, au regard de mes nombreuses productions dans l’émission citée plus haut. J’accepte volontiers de l’accompagner, en lisant les lettres des auditeurs avant les conseils à ce dernier. Mais très tôt, des voix s’élèvent pour m’accuser de faire partie d’une secte dont tonton André serait le promoteur. Heureusement, il réussit à convaincre ma famille de me laisser poursuivre l’aventure avec lui. Je me souviens que c’est pendant cette période que ce grand frère découvrit en moi un talent. Et grâce à ses conseils, je me suis orienté vers le journalisme que je pratique depuis bientôt 11 ans. Je n’oublierai pas que lorsque j’étais défaillant financièrement, tonton André me raccompagnait chez moi sur sa vieille moto en pleine nuit, avant de rejoindre sa résidence. Le brave journaliste, l’homme à tout faire a quitté la scène lundi dernier. Travailleur, tonton André l’était. L’univers étant un grand cimetière où chacun attend son tour d’être égorgé comme l’écrivait Pascal Bouki, préfacier de Victor Hugo dans son livre intitulé « le dernier jour d’un condamné ». Que la terre de nos ancêtres lui soit légère.