Téléphonie mobile: Le Cameroun à la traîne de la croissance africaine et mondiale
YAOUNDE (Xinhua) - 31 OCT. 2012
© XINHUA
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Plus de dix ans après l' attribution
de ses premières licences de concession en 1999 à Orange-Cameroun et
2000 à Mtn-Cameroun, le Cameroun continue d' occuper une place de queue
de peloton dans la croissance africaine et mondiale du marché de la
téléphonie mobile en voie d' élargissement avec l'entrée en scène
annoncée de nouveaux opérateurs.
Le dernier classement de l'Indice de développement des TIC publié dans l'édition 2011 du rapport "Mesurer la société de l' information" de l'Union internationale des télécommunications (UIT) le place à 136e place sur 152 pays du monde, loin derrière d' autres pays africains comme le Gabon (112e), la Namibie (113e), les Comores (128e), Djibouti (129e), le Swaziland (118e), la Gambie (126e), le Togo (133e), le Bénin (135e), etc.
Avec un IDI de 1,53, le Cameroun perd trois places par rapport à 2008 où il se logeait au 133e rang avec un IDI de 1,40. Il fait figure de nain face aux pays du Top 5 africain constitué de Maurice (69e), des Seychelles (71e), de l'Afrique du Sud (97e), du Cap-Vert (104e) et du Botswana (109e).
Pour le panier des prix TIC, il s'inscrit à la 148e position, encore une fois à plusieurs longueurs de Maurice (47e), des Seychelles (77e), du Botswana (85e), du Cap-Vert (118e). Même le Tchad (137e), son voisin longtemps déchiré par des crises sociopolitiques depuis les années 80, lui dame le pion.
D'après l'UIT, dans les pays où les prix des TIC sont relativement élevés, les niveaux d'accès aux TIC et d'utilisation de ces technologies sont relativement bas. "Tandis que les Européens dépensent en moyenne 1,6% de leur revenu mensuel pour le sous-panier téléphonie mobile, les Africains vont jusqu'à dépenser en moyenne 24,6%", souligne l'organisation dans son rapport.
Ces taux sont de 20,2% au Cameroun en 2010, soit malgré tout une amélioration par rapport à 2008 qui enregistrait 31,1%.
Sur le continent, les prix de la téléphonie fixe ont chuté de 10%, ce qui, laisse penser l'UIT, pourrait traduire une réaction à la concurrence très vive du marché du mobile. Un marché qui "est en permanence maintenu par une évolution constante depuis plus de dix ans", a remarqué à Xinhua le représentant de la zone UIT pour l'Afrique centrale à Yaoundé, Jean-Jacques Massima Landji.
Conjugués aux efforts d'investissement des Etats respectifs, explique celui-ci, les taux de pénétration ont obligé les opérateurs du secteur à aller là où le téléphone n'arrive pas. Même si qualité du service relève cependant d'une autre paire de manches, puisque dans bien des cas l'efficacité du réseau diminue généralement en fonction quand on s'éloigne des milieux urbains.
"Nous constatons que dans la plupart des pays il y a une déviation de l'usage des fonds, les recettes qui devaient servir à poursuivre le travail de développement de ce qu'on appelle l'accès au service universel, c'est-à-dire l'accès de tous au moins, à moins d'un kilomètre d'un point de TIC, de communication, que ce soit un poste de téléphonie, une cabine téléphonique ou un centre polyvalent", relève Massima Landji.
Selon lui, "si les Etats continuent à amender des opérateurs pour financer d'autres choses que les services de téléphonie sous prétexte de la péréquation, les lois quand elles sont prévues, elles doivent taxer de manière unique. Il ne faut pas de double imposition dans un régime commercial".
Dans certains pays, poursuit-il, "on a facturé 10% du chiffre d' affaires des opérateurs pour financer la caisse-maladie, pour résoudre un problème de société. On ne refuse pas, mai là n'est pas le problème. Les opérateurs de téléphonie n'ont pas vocation à venir combler les déficits du secteur de la santé. Au lieu de finir la croissance dans ce secteur, on la dépouille."
Au Cameroun, dominé par la téléphonie mobile (9,7 millions d' abonnés en 2010 sur une population de 20 millions d'habitants), le secteur des télécommunications représente 4% du produit intérieur brut (PIB), selon les estimations officielles.
En plus des impôts, les opérateurs de téléphonie mobile sont astreints au paiement d'une contribution au Fonds spécial de développement des télécommunications à hauteur de 3% de leur chiffre d'affaire annuel.
La fourniture des infrastructures clés reste le domaine exclusif de l'opérateur étatique Cameroon Telecomunications ( CAMTEL). "La plupart des opérateurs de téléphonie mobile se plaignent de ce que les transmissions qu'ils pourraient utiliser sont chères. Evidemment, puisque CAMTEL a bénéficié des services de fournisseur qui sont très chers", rappelle le représentant de l' UIT.
"Si la bande passante était donnée à des opérateurs de téléphonie tiers, ça alimenterait CAMTEL d'un minimum de revenus que de laisser des fibres non utilisées", conseille-t-il.
Le dernier classement de l'Indice de développement des TIC publié dans l'édition 2011 du rapport "Mesurer la société de l' information" de l'Union internationale des télécommunications (UIT) le place à 136e place sur 152 pays du monde, loin derrière d' autres pays africains comme le Gabon (112e), la Namibie (113e), les Comores (128e), Djibouti (129e), le Swaziland (118e), la Gambie (126e), le Togo (133e), le Bénin (135e), etc.
Avec un IDI de 1,53, le Cameroun perd trois places par rapport à 2008 où il se logeait au 133e rang avec un IDI de 1,40. Il fait figure de nain face aux pays du Top 5 africain constitué de Maurice (69e), des Seychelles (71e), de l'Afrique du Sud (97e), du Cap-Vert (104e) et du Botswana (109e).
Pour le panier des prix TIC, il s'inscrit à la 148e position, encore une fois à plusieurs longueurs de Maurice (47e), des Seychelles (77e), du Botswana (85e), du Cap-Vert (118e). Même le Tchad (137e), son voisin longtemps déchiré par des crises sociopolitiques depuis les années 80, lui dame le pion.
D'après l'UIT, dans les pays où les prix des TIC sont relativement élevés, les niveaux d'accès aux TIC et d'utilisation de ces technologies sont relativement bas. "Tandis que les Européens dépensent en moyenne 1,6% de leur revenu mensuel pour le sous-panier téléphonie mobile, les Africains vont jusqu'à dépenser en moyenne 24,6%", souligne l'organisation dans son rapport.
Ces taux sont de 20,2% au Cameroun en 2010, soit malgré tout une amélioration par rapport à 2008 qui enregistrait 31,1%.
Sur le continent, les prix de la téléphonie fixe ont chuté de 10%, ce qui, laisse penser l'UIT, pourrait traduire une réaction à la concurrence très vive du marché du mobile. Un marché qui "est en permanence maintenu par une évolution constante depuis plus de dix ans", a remarqué à Xinhua le représentant de la zone UIT pour l'Afrique centrale à Yaoundé, Jean-Jacques Massima Landji.
Conjugués aux efforts d'investissement des Etats respectifs, explique celui-ci, les taux de pénétration ont obligé les opérateurs du secteur à aller là où le téléphone n'arrive pas. Même si qualité du service relève cependant d'une autre paire de manches, puisque dans bien des cas l'efficacité du réseau diminue généralement en fonction quand on s'éloigne des milieux urbains.
"Nous constatons que dans la plupart des pays il y a une déviation de l'usage des fonds, les recettes qui devaient servir à poursuivre le travail de développement de ce qu'on appelle l'accès au service universel, c'est-à-dire l'accès de tous au moins, à moins d'un kilomètre d'un point de TIC, de communication, que ce soit un poste de téléphonie, une cabine téléphonique ou un centre polyvalent", relève Massima Landji.
Selon lui, "si les Etats continuent à amender des opérateurs pour financer d'autres choses que les services de téléphonie sous prétexte de la péréquation, les lois quand elles sont prévues, elles doivent taxer de manière unique. Il ne faut pas de double imposition dans un régime commercial".
Dans certains pays, poursuit-il, "on a facturé 10% du chiffre d' affaires des opérateurs pour financer la caisse-maladie, pour résoudre un problème de société. On ne refuse pas, mai là n'est pas le problème. Les opérateurs de téléphonie n'ont pas vocation à venir combler les déficits du secteur de la santé. Au lieu de finir la croissance dans ce secteur, on la dépouille."
Au Cameroun, dominé par la téléphonie mobile (9,7 millions d' abonnés en 2010 sur une population de 20 millions d'habitants), le secteur des télécommunications représente 4% du produit intérieur brut (PIB), selon les estimations officielles.
En plus des impôts, les opérateurs de téléphonie mobile sont astreints au paiement d'une contribution au Fonds spécial de développement des télécommunications à hauteur de 3% de leur chiffre d'affaire annuel.
La fourniture des infrastructures clés reste le domaine exclusif de l'opérateur étatique Cameroon Telecomunications ( CAMTEL). "La plupart des opérateurs de téléphonie mobile se plaignent de ce que les transmissions qu'ils pourraient utiliser sont chères. Evidemment, puisque CAMTEL a bénéficié des services de fournisseur qui sont très chers", rappelle le représentant de l' UIT.
"Si la bande passante était donnée à des opérateurs de téléphonie tiers, ça alimenterait CAMTEL d'un minimum de revenus que de laisser des fibres non utilisées", conseille-t-il.