Téléphonie: Camtel cherche un partenaire pour lancer le mobile
YAOUNDÉ - 07 Février 2012
© Brice R. Mbodiam | Mutations
L’avis d’appel d’offre a été publié vendredi dernier, l’opérateur public de téléphonie semble vouloir profiter du probable lancement d’un appel d’offres pour l’ouverture du marché à de nouveaux opérateurs pour effectuer son entrée dans le segment de la téléphonie mobile
«Avis d’appel d’offres international ouvert 001 du 23/01/2012 pour la fourniture, l’installation et la mise en service d’un réseau de mobile cellulaire». Tel est l’intitulé d’une annonce publiée par Camtel sur deux pages dans le quotidien gouvernemental, Cameroon Tribune, édition de vendredi dernier.
A ceux qui se posent encore des questions sur la finalité de cet avis d’appel d’offres, le chef du département Marketing de la Cameroon Telecommunications (Camtel), Benjamin Gérard Assouzo’o, répond qu’à travers cet appel d’offres, l’opérateur publique de téléphonie prépare son entrée dans le segment du mobile, par le biais du lancement des activités de sa filiale Cameroon Mobile Telecommunications (Cmt), créée en 2006, mais dont on s’est à nouveau souvenu le 20 janvier dernier, dans un communiqué invitant les artistes à participer à un concours pour la conception du logo de cette entreprise.
Ainsi, comme nous l’indiquions la semaine dernière au sujet de l’ouverture du marché de la téléphonie mobile au Cameroun pour lequel une short-list de trois opérateurs (Airtel, Monaco Telecoms et Viettel) a été transmise à la primature, l’opérateur public de téléphonie semble vouloir profiter du probable lancement d’un appel d’offres pour l’ouverture du marché à de nouveaux opérateurs, tel que suggéré au gouvernement par le comité interministériel en charge du dossier, pour effectuer son entrée dans le segment de la téléphonie mobile. A cette observation, le chef du département Marketing de Camtel répond par un «non» catégorique. Et Benjamin Gérard Assouzo’o de préciser: «Nous n’avons plus besoin de compétition pour obtenir une licence d’exploitation du mobile, parce que la loi sur la communication électronique (promulguée en 2010) fait de Camtel un opérateur d’office éligible à l’acquisition d’une licence du mobile».
Selon des sources autorisées, Camtel est effectivement éligible à l’acquisition d’une licence d’exploitation de téléphonie mobile. Mais, éclaire une source proche du dossier de l’ouverture du marché de la téléphonie mobile au Cameroun, «il faut effectivement avoir cette licence-là avant de se prévaloir de quoi que ce soit. Le Dg de Camtel a introduit une demande de licence à l’Art, mais on leur a clairement répondu que l’interlocuteur du régulateur qu’est l’Art, dans ce cas, doit être le Dg de Cmt et non le Dg de Camtel. Et justement, la Cmt n’a pas encore d’organes sociaux (Dg, conseil d’administration). Comment peut-on délivrer une licence à une entreprise qui n’a pas de dirigeants ? Maintenant, Camtel lance un appel d’offres. Le préalable pour ce partenaire qui est recherché est de lui montrer la licence d’exploitation. Or, la licence n’est pas encore là, encore moins les fréquences».
Défiance?
A Camtel, on n’en démord pas pour autant. «Cmt est prête. C’est une entreprise qui a été créée depuis 2006, et qui aurait commencé à fonctionner depuis 2009 comme l’avait souhaité le chef de l’Etat, n’eût été les contingences et autres interprétations divergentes de la loi. Chacun essaye de s’aménager les avantages», indique le chef du département Marketing de Camtel, qui précise que bientôt la Cmt va à nouveau ouvrir son capital pour accueillir de nouveaux actionnaires publics tels que la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), qui va ainsi rejoindre d’autres actionnaires publics tels que la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) et la Société nationale d’investissements (Sni).
A propos justement de l’actionnariat de cette filiale de Camtel, une source autorisée révèle que le schéma indiqué par le gouvernement pour un fonctionnement efficace de la Cmt est de rechercher un partenaire stratégique devant apporter 66% du capital, contre 34% pour l’Etat du Cameroun. Si les 34% de l’Etat semblent acquis avec l’arrivée dans le capital de la Sni, de la Cnps et de la Csph, le partenaire stratégique demeure inconnu.
De ce point de vue, selon des informations puisées à très bonnes sources, le chef de l’Etat a interpellé le Premier ministre il ya deux semaines, pour s’enquérir de l’Etat d’avancement de la mise en place de la Cmt. Le chef du gouvernement aurait alors reçu l’instruction de faire lancer un appel d’offres international pour la recherche d’un partenaire stratégique. Le Dg de Camtel vient de le court-circuiter. Certaines sources n’hésitent d’ailleurs pas à y voir un acte de défiance.
© Brice R. Mbodiam | Mutations
L’avis d’appel d’offre a été publié vendredi dernier, l’opérateur public de téléphonie semble vouloir profiter du probable lancement d’un appel d’offres pour l’ouverture du marché à de nouveaux opérateurs pour effectuer son entrée dans le segment de la téléphonie mobile
«Avis d’appel d’offres international ouvert 001 du 23/01/2012 pour la fourniture, l’installation et la mise en service d’un réseau de mobile cellulaire». Tel est l’intitulé d’une annonce publiée par Camtel sur deux pages dans le quotidien gouvernemental, Cameroon Tribune, édition de vendredi dernier.
A ceux qui se posent encore des questions sur la finalité de cet avis d’appel d’offres, le chef du département Marketing de la Cameroon Telecommunications (Camtel), Benjamin Gérard Assouzo’o, répond qu’à travers cet appel d’offres, l’opérateur publique de téléphonie prépare son entrée dans le segment du mobile, par le biais du lancement des activités de sa filiale Cameroon Mobile Telecommunications (Cmt), créée en 2006, mais dont on s’est à nouveau souvenu le 20 janvier dernier, dans un communiqué invitant les artistes à participer à un concours pour la conception du logo de cette entreprise.
Ainsi, comme nous l’indiquions la semaine dernière au sujet de l’ouverture du marché de la téléphonie mobile au Cameroun pour lequel une short-list de trois opérateurs (Airtel, Monaco Telecoms et Viettel) a été transmise à la primature, l’opérateur public de téléphonie semble vouloir profiter du probable lancement d’un appel d’offres pour l’ouverture du marché à de nouveaux opérateurs, tel que suggéré au gouvernement par le comité interministériel en charge du dossier, pour effectuer son entrée dans le segment de la téléphonie mobile. A cette observation, le chef du département Marketing de Camtel répond par un «non» catégorique. Et Benjamin Gérard Assouzo’o de préciser: «Nous n’avons plus besoin de compétition pour obtenir une licence d’exploitation du mobile, parce que la loi sur la communication électronique (promulguée en 2010) fait de Camtel un opérateur d’office éligible à l’acquisition d’une licence du mobile».
Selon des sources autorisées, Camtel est effectivement éligible à l’acquisition d’une licence d’exploitation de téléphonie mobile. Mais, éclaire une source proche du dossier de l’ouverture du marché de la téléphonie mobile au Cameroun, «il faut effectivement avoir cette licence-là avant de se prévaloir de quoi que ce soit. Le Dg de Camtel a introduit une demande de licence à l’Art, mais on leur a clairement répondu que l’interlocuteur du régulateur qu’est l’Art, dans ce cas, doit être le Dg de Cmt et non le Dg de Camtel. Et justement, la Cmt n’a pas encore d’organes sociaux (Dg, conseil d’administration). Comment peut-on délivrer une licence à une entreprise qui n’a pas de dirigeants ? Maintenant, Camtel lance un appel d’offres. Le préalable pour ce partenaire qui est recherché est de lui montrer la licence d’exploitation. Or, la licence n’est pas encore là, encore moins les fréquences».
Défiance?
A Camtel, on n’en démord pas pour autant. «Cmt est prête. C’est une entreprise qui a été créée depuis 2006, et qui aurait commencé à fonctionner depuis 2009 comme l’avait souhaité le chef de l’Etat, n’eût été les contingences et autres interprétations divergentes de la loi. Chacun essaye de s’aménager les avantages», indique le chef du département Marketing de Camtel, qui précise que bientôt la Cmt va à nouveau ouvrir son capital pour accueillir de nouveaux actionnaires publics tels que la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), qui va ainsi rejoindre d’autres actionnaires publics tels que la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) et la Société nationale d’investissements (Sni).
A propos justement de l’actionnariat de cette filiale de Camtel, une source autorisée révèle que le schéma indiqué par le gouvernement pour un fonctionnement efficace de la Cmt est de rechercher un partenaire stratégique devant apporter 66% du capital, contre 34% pour l’Etat du Cameroun. Si les 34% de l’Etat semblent acquis avec l’arrivée dans le capital de la Sni, de la Cnps et de la Csph, le partenaire stratégique demeure inconnu.
De ce point de vue, selon des informations puisées à très bonnes sources, le chef de l’Etat a interpellé le Premier ministre il ya deux semaines, pour s’enquérir de l’Etat d’avancement de la mise en place de la Cmt. Le chef du gouvernement aurait alors reçu l’instruction de faire lancer un appel d’offres international pour la recherche d’un partenaire stratégique. Le Dg de Camtel vient de le court-circuiter. Certaines sources n’hésitent d’ailleurs pas à y voir un acte de défiance.