Télécoms: Eto’o Telecom voit rouge
Écrit par Hervé B.Endong
Vendredi, 12 Octobre 2012 16:11
Source: NOUVELLE EXPRESSION
Vendredi, 12 Octobre 2012 16:11
Source: NOUVELLE EXPRESSION
84 jours après l’entrée en matière de sa marque phare, Set Mobile, l’entreprise peine à véritablement décoller.
D’abord la puce. La Sim Zebra proposée
par Set Mobile coûte 1000 Fcfa, avec deux avantages peu captivants, dans
un environnement fort concurrentiel. Dix minutes d’appels et dix Sms
gratuits. Cette offre n’attire pas grand monde, parce qu’elle largement
moins intéressante que celles des concurrents, toujours dans le même
segment. C’est le cas d’Orange Cameroun, son partenaire, qui vend une
Sim grand public à 300 Fcfa seulement, avec 1000 Fcfa de crédit pendant
six mois et des paquets de Sms gratuits. Ensuite les ventes. Depuis le
lancement le 21 juillet 2012, c’est la catastrophe au niveau des ventes.
Un témoignage d’une «Call-boxeuse» rencontrée ce 10 octobre 2012, à
Douala, donne une idée du mal. «Il y a des jours où je n’arrive pas à
vendre 1000 Fcfa. Les clients ne demandent plus le crédit Set », confie
Mireille, installée non loin du carrefour Arno. «Au début, les clients
demandaient Set, mais depuis quelques semaines, ce n’est plus le cas »,
explique la jeune dame, avant d’enfoncer le clou. «Avec Set Mobile,
c’est vraiment une perte de temps. C’est pourquoi beaucoup de
Call-boxeuses de prennent plus ce crédit ». La même Call-boxeuse dit
vendre par jour au moins 30.000 Fcfa de crédit Orange et autant pour le
crédit Mtn. Soit en moyenne 1.500.000 Fcfa par mois pour les deux
opérateurs de téléphonie mobile, loin, alors très loin devant le Mvno,
Mobile virtual network operator, Set Mobile, avec seulement 30.000 Fcfa.
L’écart est encore très grand chez Marie Chantale, vendeuse de crédit à
Deido, vers le château d’eau. «Alors par mois je me retrouve avec près
de deux millions de Fcfa pour les deux opérateurs de mobile, avec Set je
n’atteins même pas 10.000 Fcfa », déclare-t-elle. «Or, nous recevons 5%
de notre chiffre d’affaires mensuel au titre des commissions. 5% de
10.000 représentent quoi ? C’est ridicule ! C’est pour cette raison que
nous ne rejetons ce crédit désormais ». Que ce soit à Ndokoti,
Bonamoussadi, Bonaberi ou Bonanjo, les vendeuses de crédit rencontrées
sont unanimes dans ce sens. Enfin l’accompagnement des partenaires.
Eto’o Telecom a choisi un schéma de distribution atypique axé
essentiellement sur les partenaires. Ce sont ces partenaires qui ont les
boutiques Set Mobile, huit au total dans le Cameroun en ce moment.
Réunion de crise à Yaoundé
Ces partenaires, apprend-on, on effectué
d’énormes investissements pour ouvrir les boutiques et acheter le
matériel roulant, les motos, les voitures notamment, ainsi que le
matériel informatique. De sources généralement bien informées, certains
de ces partenaires n’ont pas encore reçu leurs retro-commissions, ni les
frais relatifs au remboursement des frais des ameublements. On parle en
moyenne de 60 millions de Fcfa investis par chaque partenaire dans le
cadre de ce projet. Tous ces partenaires sont aux abois depuis quelques
semaines. «Même les frais relatifs à l’activation des puces vendues lors
du concert de décembre 2011 n’ont pas encore été payés jusqu’ici », se
plaint un partenaire, sous le sceau de l’anonymat. Ce dernier confirme
d’ailleurs la mauvaise santé des ventes. « Le mois d’août a permis de
recruter un grand nombre d’abonnés. Mais, depuis lors, la courbe est
descendante. Ils disent (les dirigeants d’Eto’o Telecom :ndlr) avoir
250.000 abonnés. Soit. Mais, combien consomment-ils ? Si un numéro
consomme en moyenne 10.000 Fcfa par mois, cela fait 2,5 milliards de
chiffre d’affaires. Or, en ce moment, ils n’arrivent même pas à faire la
moitié de ce chiffre. Cela veut simplement dire qu’il ne s’agit pas des
Sim actives », commente-t-il, en remettant fortement en cause
l’organisation de cette entreprise.
Toutes ces informations sont relativisées
par le management d’Eto’o Telecom. Le directeur général adjoint de
cette entreprise a refusé de se prononcer en profondeur sur ces plaintes
et complaintes. «Nous attendons les 100 jours de Set Mobile pour donner
d’amples informations sur nos activités », indique George Dooh Collins.
Néanmoins, au sujet des griefs susmentionnés, le Dga d’Eto’o Telecom
pense qu’il est très tôt pour juger Set Mobile. Il demande ainsi aux uns
et autres d’être patients. Il n’hésite pas à démentir les informations
au sujet des ventes de l’entreprise. Tout comme celles concernant le
licenciement de sept employés. Ce dernier parle de six, au lieu de sept.
«Patrick Epée, le directeur des ventes a démissionné. Le chef d’agence
de Douala nous a dit quand on la recrutait qu’elle connaissait conduire,
après, nous nous sommes rendus compte que ce n’était pas le cas. On a
mis fin à son contrat », apprend George Dooh. Aucune nouvelle quant au
cas d’Aaron Maboa, Emmanuel Ngombi et Ngomayack, ex directeurs régionaux
pour le Nord, le Littoral et Sud-ouest et l’Adamaoua. « On a mis fin à
nos contrats, trois mois après, sans préavis et aucune indemnité payée.
Pourtant, les essais étaient de 4 mois renouvelables », affirme Aaron
Maboa, qui est prêt à ester en justice. Selon les informations puisées à
bonne source, Samuel Eto’o, le Pca d’Eto’o Telecom, qui est au pays
depuis quelques jours dans le cadre du match Cameroun-Cap Vert, a tenu
une réunion de crise ce mercredi 10 octobre 2012 à Yaoundé. Y prenaient
part maître Gabriel Parfait Kaldjob, administrateur d’Eto’o Telecom, et
Jean Bosco Massoma, l’ex responsable administratif et financier
parachuté à la tête de cette entreprise, après le départ de Charles
Gueret, l’ex Dg. Le sujet au menu de ce conclave évidement était la
gestion de Set Mobile. Nos sources nous révèlent qu’Eto’o a manifesté
son mécontentement à son équipe. Rien de plus.