Système électoral… Kamto à Biya: les réformes ou les armes !

DOUALA - 23 OCT. 2013
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager

Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), le Pr. Maurice Kamto a donné une conférence de presse hier mardi 22 octobre 2013 au siège de son parti au quartier Odza à Yaoundé pour dresser la bilan de la participation de son parti au double scrutin. Au finish, le leader du Mrc propose au régime Biya de doter le pays d’un système électoral crédible ou de procéder à l’achat massif des armes, pour affronter le peuple le moment venu.

Les résultats définitifs des élections législatives du 30 septembre dernier ont été rendus publics jeudi 17 octobre courant par la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel. En attendant le sort réservé aux recours introduits par les différents partis politiques auprès de la Chambre administrative, pour ce qui est des municipales, Maurice Kamto le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a tenu à faire le bilan de la participation de son parti à ce double scrutin. C’était à l’occasion d’un échange avec les hommes de médias, organisé dans la salle de conférence de l’immeuble siège de cette formation politique situé au quartier Odza à Yaoundé. Globalement, l’on peut retenir que le parti de la renaissance était en compétition dans cinq des dix régions du pays que sont le Littoral, l’Ouest, le Centre, l’Est et le Nord-Ouest.

Pour ce qui est des élections législatives, le parti du 30 septembre 2012 a présenté des candidats dans sept circonscriptions électorales, et dans dix sept circonscriptions aux municipales. En attendant la décision de la Chambre administrative, le parti de Maurice Kamto se frotte les mains. Car au total, il s’en sort avec un siège de député à l’Assemblée nationale et 19 sièges de conseillers municipaux répartis dans cinq communes à savoir Bafoussam 1er (5 conseillers), Douala 1er (1 conseiller), Douala 3 (7 conseillers), Douala 4 (2 conseillers) et Douala 5 (4 conseillers).

Un résultat plutôt encourageant pour un jeune parti politique qui n’a même pas eu le temps d’asseoir sa représentation nationale et de répandre son idéologie. Cette participation est d’autant plus significative que même dans certaines zones parfois considérées comme des chasses gardées du parti dominant (Monatélé, Yaoundé et Yokadouma), le Mrc a su imprimer sa marque. D’où la marque de reconnaissance du leader du parti à ses électeurs et camarades. « Sachez-le, nous avons écrit une page glorieuse de l’histoire politique du Cameroun à l’occasion de ces élections. En attendant l’issue du contentieux des municipales, je puis vous dire, en effet, que nous avons gagné dans le Mfoundi, à Yaoundé, siège des institutions de la République ; nous avons gagné dans les Hauts-Plateaux, dont chacun connaissait le poids symbolique dans ces élections. Nous avons gagné même si l’on nous a déclaré perdants. Mais il y a une chose que l’on ne peut changer : Nous avons gagné l’avenir », a indiqué Maurice Kamto qui soutient qu’au cours de ces élections, « nous avons assisté à la barbarie électorale, alors qu’Elecam avait promis aux Camerounais une ère nouvelle dans le processus électoral ».


Achat d’armes

Les exemples énoncés par le leader du Mrc pour illustrer cette « barbarie électorale » sont légion : votes multiples, bureaux de votes comptant plus de votants que d’inscrits, vote de personnes non inscrites sur les listes, vote sous haute surveillance dans les casernes, désignation par Elecam des candidats Rdpc comme présidents des commissions locales de vote, installation des bureaux de vote dans les domiciles des candidats du Rdpc, confiscation des procès-verbaux par les candidats du Rdpc, achat des bulletins du Mrc, décompte des voix à huis-clos…

« Au total, c’est toute la puissance étatique qui a été mise en branle pour empêcher que la mobilisation populaire observée en faveur du Mrc le 30 septembre 2013 ne se traduise en sièges gagnés par notre parti », observe Maurice Kamto qui regrette que les observateurs aient tressé des couronnes au pouvoir pour célébrer la bonne qualité du double scrutin. Il prend à témoin le peuple camerounais et la communauté internationale sur les fraudes électorales au Cameroun et prévient que « lors du prochain scrutin dans notre pays, à la barbarie électorale du Rdpc et du pouvoir, nous opposerons, jusqu’à notre dernier souffle, une résistance citoyenne et républicaine ». Maurice Kamto pense que le seul espoir des millions de victimes d’injustice du système Biya, à la fois orgueilleux et hautin, qui se contente du verbe là où l’action est urgente, se trouve dans le changement par les urnes.

Pour cet agrégé de droit, « le pouvoir est désormais placé devant un choix crucial pour l’avenir politique du pays : engager très rapidement des discussions politiques sérieuses en vue de doter notre nation d’un système électoral crédible, garantissant le respect scrupuleux de l’expression de la volonté populaire ainsi que les engagements internationaux de notre pays, ou procéder à l’achat massif des armes pour affronter le peuple »



16/11/2013
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