Supervision des inscriptions électorales: Le Rdpc consacre le tribalisme
DOUALA - 02 NOV. 2012
© Frédéric BOUNGOU | Le Messager
Le feu couve dans la maison Rdpc. A l’orée de la célébration du trentième anniversaire de l’accession du président Paul Biya à la magistrature suprême, l’ambiance n’est pas sereine dans les rangs. En l’espace d’une semaine, le Rdpc, à travers son secrétariat général, a été contraint de corriger la composition de certaines commissions régionales, départementales et communales « d’appui à la participation du Rdpc à l’opération de refonte des listes électorales », selon le terme de la circulaire signée le 24 octobre dernier.
Quelques exemples tirés du cru: dans la commission communale de Bafia, le nom du président nommé le 24 octobre dernier, Robert Moute Ambassa, a été changé sous la pression de quelques apparatciks et remplacé par celui de Charles Booto à Ngon qui était jusque-là l’un de ses vices présidents. Idem à Messondo où Denis Ntamack a finalement pris la place du président précédemment nommé, Jean Tjonog. Ces deux exemples démontrent la fébrilité qui s’est emparée de quelques baronnies déchues ou oubliées par la hiérarchie du parti au profit de certains jeunes méritants.
Délinquants politiques
Jusque-là, rien d’anormal quand on connaît le marigot politique camerounais et ses magouilles. Là où le bât blesse, c’est la méthode qui a été employée et les raisons qui sous-tendent dans certains cas, la mise à l’écart de ces personnalités (lire aussi texte ci-dessous). A Bafia, la nomenklatura locale n’a pas hésité à faire du tribalisme. « Dans une lettre adressée à Jean Nkuété, ils s’offusquent notamment de ce que Robert Mouté Amabassa qui a été porté à la présidence de la commission communale de Bafia est de père Yambassa. », explique une source rapportant les confidences d’un haut cadre du Rdpc au sujet de cette affaire.
Son crime serait donc de ne pas être un Bafia pur-sang. Pis, ces délinquants politiques parmi lesquels on compte des ministres de la République et des directeurs généraux de sociétés d’Etat, « dans une lettre adressée au secrétaire général du Rdpc, ont menacé d’organiser une contremarche le 6 novembre prochain dans les rues de Bafia si la hiérarchie du parti ne revoyait pas sa copie». Jean Nkuété se serait fondé sur cette menace pour expliquer son revirement à des proches. En toile de fond de cette bataille, se joue l’organisation des festivités autour de l’an 30 du magistère de Paul Biya.
Véritable leadership
Sous cape, il se dit que les élites locales sont outrées qu’une telle responsabilité, qui offre un gros potentiel d’exposition au maître des cérémonies, soit donnée à une « allogène », un véritable crime de lèse-majesté pour les Koung à Bessike et autre Camille Mouthé à Bidias, initiateurs de la démarche… Et c’est là tout le problème. Car en cédant ainsi, de façon tout à fait irraisonnée à ce vil chantage, Jean Nkuété et le Rdpc consacrent tout simplement le règne du tribalisme au sein du parti là où devrait prévaloir avant toute chose le seul militantisme.
Ce faisant, l’actuel secrétaire général du Rdpc vient confirmer que le parti des flammes est un parti administratif dans lequel le militantisme se mesure au niveau du poste occupé au sein de la Fonction publique ou dans le gouvernement. Et, en se laissant aller à un si vil chantage, les élites locales concernées se sont complètement décrédibilisées aux yeux des militants de base, qui eux, savent reconnaître le véritable leadership. Celui qui ne se décrète pas, et se gagne sur le terrain, non pas en distribuant des prébendes souvent issues de fonds publics, mais en parlant le langage de la vérité. Mais, venant du Rdpc, une telle démarche peut-elle encore étonner ?
© Frédéric BOUNGOU | Le Messager
Sous
la pression de certaines élites qui n’ont pas hésité à faire chanter le
parti, Jean Nkuété corrige sa copie et sacrifie le vrai militantisme à
l’autel du trafic d’influence...
Le feu couve dans la maison Rdpc. A l’orée de la célébration du trentième anniversaire de l’accession du président Paul Biya à la magistrature suprême, l’ambiance n’est pas sereine dans les rangs. En l’espace d’une semaine, le Rdpc, à travers son secrétariat général, a été contraint de corriger la composition de certaines commissions régionales, départementales et communales « d’appui à la participation du Rdpc à l’opération de refonte des listes électorales », selon le terme de la circulaire signée le 24 octobre dernier.
Quelques exemples tirés du cru: dans la commission communale de Bafia, le nom du président nommé le 24 octobre dernier, Robert Moute Ambassa, a été changé sous la pression de quelques apparatciks et remplacé par celui de Charles Booto à Ngon qui était jusque-là l’un de ses vices présidents. Idem à Messondo où Denis Ntamack a finalement pris la place du président précédemment nommé, Jean Tjonog. Ces deux exemples démontrent la fébrilité qui s’est emparée de quelques baronnies déchues ou oubliées par la hiérarchie du parti au profit de certains jeunes méritants.
Délinquants politiques
Jusque-là, rien d’anormal quand on connaît le marigot politique camerounais et ses magouilles. Là où le bât blesse, c’est la méthode qui a été employée et les raisons qui sous-tendent dans certains cas, la mise à l’écart de ces personnalités (lire aussi texte ci-dessous). A Bafia, la nomenklatura locale n’a pas hésité à faire du tribalisme. « Dans une lettre adressée à Jean Nkuété, ils s’offusquent notamment de ce que Robert Mouté Amabassa qui a été porté à la présidence de la commission communale de Bafia est de père Yambassa. », explique une source rapportant les confidences d’un haut cadre du Rdpc au sujet de cette affaire.
Son crime serait donc de ne pas être un Bafia pur-sang. Pis, ces délinquants politiques parmi lesquels on compte des ministres de la République et des directeurs généraux de sociétés d’Etat, « dans une lettre adressée au secrétaire général du Rdpc, ont menacé d’organiser une contremarche le 6 novembre prochain dans les rues de Bafia si la hiérarchie du parti ne revoyait pas sa copie». Jean Nkuété se serait fondé sur cette menace pour expliquer son revirement à des proches. En toile de fond de cette bataille, se joue l’organisation des festivités autour de l’an 30 du magistère de Paul Biya.
Véritable leadership
Sous cape, il se dit que les élites locales sont outrées qu’une telle responsabilité, qui offre un gros potentiel d’exposition au maître des cérémonies, soit donnée à une « allogène », un véritable crime de lèse-majesté pour les Koung à Bessike et autre Camille Mouthé à Bidias, initiateurs de la démarche… Et c’est là tout le problème. Car en cédant ainsi, de façon tout à fait irraisonnée à ce vil chantage, Jean Nkuété et le Rdpc consacrent tout simplement le règne du tribalisme au sein du parti là où devrait prévaloir avant toute chose le seul militantisme.
Ce faisant, l’actuel secrétaire général du Rdpc vient confirmer que le parti des flammes est un parti administratif dans lequel le militantisme se mesure au niveau du poste occupé au sein de la Fonction publique ou dans le gouvernement. Et, en se laissant aller à un si vil chantage, les élites locales concernées se sont complètement décrédibilisées aux yeux des militants de base, qui eux, savent reconnaître le véritable leadership. Celui qui ne se décrète pas, et se gagne sur le terrain, non pas en distribuant des prébendes souvent issues de fonds publics, mais en parlant le langage de la vérité. Mais, venant du Rdpc, une telle démarche peut-elle encore étonner ?