L'article paru dans « Jeune Afrique », montrant le « Renouveau » sous son plus hideux visage, met en cause la DGRE dirigée par Maxime. Eko Eko, les commissaires Thierry André Mathé et James Elong Lobé. Ces derniers risquent gros, d'autant plus que les faits peuvent être portés un jour devant la Cour pénale internationale.Jeune Afrique » de Béchir Ben Yamed a décidément jeté un gros pavé dans la marre dans sa dernière parution. On n'en est qu'au début mais, il apparait clair que de nombreux acteurs, ou supposés tels, vont passer des moments difficiles dans les jours, les mois ou les années à venir.
Maxime Eko Eko, Thierry André Mathé et James Elong Lobé au, cœur du scandale
Jamais article de ce type, décrivant ce qui s'apparente à un crime d'Etat, n'aura été aussi détaillé, aussi précis. Lorsque notre confrère décrit l'arrivée de Guérandi à l'aéroport international de Douala, inconscient suite à l'injection d'un produit chimique, il dit exactement ceci : « C'est là qu'intervient Thierry André Mathé, le commissaire de l'aéroport. Il leur trouve une discrète porte de sortie. Toujours sous l'effet du sédatif, Guérandi est remis à une équipe de la DGRE dirigée par le commissaire James Elong Lobé ». On ne peut être plus clair et envahi de certitudes; d'autant plus que rien, n'obligeait l'auteur de l'article à citer tous ces noms, l'article étant déjà potentiellement aussi dommageable qu'une bombe à fragmentation.
Qui peut croire que ces deux pauvres commissaires ont agi sans un ordre précis de la hiérarchie? Bien que son nom n'apparaisse pas dans l'article, l'ombre du patron de la DGRE (Service des renseignements extérieurs) y transpirait de manière particulièrement «bruyante».
Un silence coupable de gens qui risquent pourtant gros
Cité par ce même article, bien que de manière subsidiaire, l'archevêque de Douala Samuel Kléda a rapidement éteint l'incendie en disant sa part de vérité. Qui, pour des accusations aussi graves, le pouvoir n'ait pas communiqué ou autorisé les services de renseignements à publier « la bonne parole » est un aveu incontestable. Cela prouve bien que quelque chose d'extrêmement dommageable est arrivé au célèbre capitaine.
Bien sûr qu'il serait trop facile de faire porter un chapeau aussi large à nos trois compatriotes. Mais le fait est qu'ils sont au cœur du scandale et risquent désormais gros, très gros. Détenant vraisemblablement les secrets de cette opération, il ne serait pas étonnant qu'ils se « suicident involontairement » dans les jours qui suivent pour protéger les vrais commanditaires de ce véritable scandale politique.
De plus, en livrant leurs noms au grand public, on les a livrés à la vindicte populaire. Il va désormais de soi que lorsque l'inévitable changement de régime qui aura lieu, quoi qu'en pensent les thuriféraires et idéologues du Rdpc, dans les mois ou les années à venir, difficile de vendre chèrement leur peau.
Mais à leur décharge, il faut reconnaitre que si une telle opération a véritablement eu lieu, ils n'étaient certainement pas à l'initiative. Dans ce pays où aucune règle n'est respectée, même le patron de la DGRE peut ne pas être au courant d'une telle opération dans laquelle certains de ses agents sont pourtant engagés.
A titre personnel, nous pouvons citer un exemple édifiant: pendant les années de braises, à l'Ambassade du Cameroun aux Etats-Unis, un « petit malin » avait préparé «scientifiquement » une liste d'étudiants anglophones, qu'il avait pris soin d'envoyer à la présidence de la République, sous la couverture de l'Ambassade. Il accusait tous ces jeunes gens d'être des membres du parti de Fru Ndi, ce qui, à l'époque, était un véritable « crime » pour le régime.
C'est en lisant la presse et surtout face à la colère des étudiants, que le défunt commissaire Pondy, alors Ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis, a découvert la supercherie. Nous l'avons eu à l'époque au téléphone: c'est un homme particulièrement dépité qui reprouvait alors ce type de procédés.
La Cour pénale internationale
Plus grave pour nos trois « mousquetaires », est la menace d'une comparution devant le Tribunal pénal international. On sait désormais que lorsqu'un dictateur africain perd le pouvoir, cela devient presqu'une « coutume » de le retrouver devant ce tribunal avec ses plus zélés serviteurs. Avec des notions aussi floues que « crime de guerre », « crime contre l'humanité »...on arrive toujours à garder tout ce beau monde au trou pour longtemps. D'autant plus que cette affaire risque de s'ajouter aux assassinats des missionnaires de Djoum, l'Abbé Bassi, Monseigneur Plumey...