Sud Cameroun: Au cœur du trafic des produits pétroliers
DOUALA - 18 Septembre 2012
© Souley ONOHIOLO | Le Messager
De hauts cadres en service à la délégation du ministère de l'Eau et de l'énergie pour le Sud, défilent depuis quelques jours dans les services du Sed, à Yaoundé, soupçonnés d'être trempés dans une vaste mafia bien huilée autour de la pollution et la distribution des produits pétroliers frelatés,
© Souley ONOHIOLO | Le Messager
De hauts cadres en service à la délégation du ministère de l'Eau et de l'énergie pour le Sud, défilent depuis quelques jours dans les services du Sed, à Yaoundé, soupçonnés d'être trempés dans une vaste mafia bien huilée autour de la pollution et la distribution des produits pétroliers frelatés,
De hauts cadres en service à la
délégation du ministère de l'Eau et de l'énergie pour le Sud, défilent
depuis quelques jours dans les services du Sed, à Yaoundé, soupçonnés
d'être trempés dans une vaste mafia bien huilée autour de la pollution
et la distribution des produits pétroliers frelatés, Le pot-aux-roses a
été découvert après le renversement d'un camion citerne, ayant provoqué,
la perte d'une cargaison de 36,000 litres de gasoil.
1.- Collusion
Les relations sont tendues en ce moment entre les marqueteurs et les responsables en service à la délégation régionale du ministère de l'Eau et de l'énergie du Sud. Les premiers se plaignent d'être l'objet d'arnaque de la part des seconds. La tension est montée à la suite d'un contrôle inopiné des produits pétroliers, instruit par le délégué régional du Sud, en date du 14 août 2012, dans les départements de la Vallée du Ntem, de la Mvila et du Dja et Lobo. A la tête de l'équipe, se trouve, l'ingénieur et inspecteur assermenté, chef service des produits pétroliers du Sud, Abolo Mfe'e Jacques (chef de mission), qu'accompagnent, les inspecteurs : Sandjo Sandjo Aurelien et Sontseupieu Mafo Steven Paul. L'équipe a pris en filature un camion citerne immatriculé Ce-Sr 462-Ab, transportant des produits pétroliers (une cargaison de 36.000 litres de gasoil), appartenant à la société de distribution des produits pétroliers, «Green oil Sarl», à destination de la banlieue de Djoum.
Dans un procès verbal que la mission dresse à l'attention de sa hiérarchie, l'inspecteur assermenté, affirme que le camion est en infraction pétrolière, parce que transportant des produits frelatée. Des mesures conservatoires qu'il prend, il y a celles de la sécurisation de la cargaison à ta compagnie de gendarmerie de Mbalmayo ; la saisie du bon de livraison, la saisie du bordereau signé de la Scdp et l'émission d'une amende administrative d'un montant de 19. 368.000 FCFA. Dans les services de «Green oil», l'on affirme que le chauffeur dudit camion citerne, nouveau sur cet axe routier, n'a pas voulu débourser la somme d'argent requise, dans «le poste de péage créé et géré par l'inspecteur Abolo». Toujours est-il qu'à la suite de cette chasse, le conducteur du camion perd le contrôle de son engin qui se renverse.
Or, le projet d'amende administrative relative audit contrôle n'a toujours pas encore été signé par le délégué régional du Sud, Mamoudou Ousmanou. L'ingénieur Abolo y voit uni complicité entre sa hiérarchie (le délégué régional et le directeur des produits pétroliers) et les sociétés en charge de la distribution de produits pétroliers. «Ma hiérarchie est de mèche avec les responsables des sociétés œuvrant dans cette mafia pétrolière. Ils ont décidé de me réduire au silence, parce que j’ai arrêté le camion d'un intouchable. Depuis lors, je suis intimidé, muselé et interdit de tout contrôle. Le délégué régional m'a suspendu de tout contrôle et ne veut plus signer mes programmes de travail» explique Abolo.
Il fait mention d'une campagne de sabotage de son travail et la conspiration mise sur pied avec la complicité des chauffeurs de camions; mécontents du constat d'infraction pétrolière; sous l'instigation du Dg de la société «Green oil». Résultats des courses, l'inspecteur Abolo, ses collègues de la mission et bien d'autres acteurs concernés par cette affaire, ont été auditionnés les 27 août et le 11 septembre du mois courant, au Sed, par les services du Lieutenant-colonel, Bamkoui.
2- 100.000 FCFA par camion
De leur côté, des chauffeurs de camion opérant dans la région du Sud entendus au Sed dans le cadre de cette affaire pointent un doigt accusateur sur l'inspecteur Abolo Mfe’e Jacques, qui est à leurs-yeux le premier mafioso de l'affaire et pas la victime qu'il prétend. Selon eux, c'est bien lui qui mouvemente la corruption, pour avoir créé des mécanismes et des poches de contrôle apparents, qu'il entretient à visage découvert et qui lui permettent de ponctionner une somme de 100.000 FCFA pour chaque camion qui opère une livraison dans le Sud. «Tous les chauffeurs savent que l'ingénieur Abolo est coutumier du fait. Pour éviter les tracasseries d l'arrivée, on est obligé d partir de Yaoundé, le point de départ, de lui faire des transferts dans les agences d'Express union sinon, on ne traverse pas. Il a des espions et des éclaireurs, qui le renseignent, sur les mouvements des marqueteurs et leurs camions», affirme un des chauffeurs.
Alors que des nombreuses plaintes des marqueteurs qui se disent spoliés, abusés et victimes de rackets de la part d'Abolo affluent au Sed, l'incriminé qui ne cesse de dénoncer la cabale reconna5t avoir perçu lesdites sommes d'argent. Mais il évoque le fait que ces versements viennent en récompense du service de prospection des marchés et selon la nécessité de sa tâche d'intermédiaire entre les sociétés forestières installées dans les profondeurs de la forêt et les marqueteurs. «Je suis consulté et sollicité, en clientèle privée, par les sociétés fournisseurs des produits pétroliers, nouvellement implantées, afin que je leur trouve des clients qui veulent s'approvisionner en gasoil. Mes états de services sont payés 5 FCFA le litre. Comme les livraisons se font par des citernes d'une capacité de 20.000 litres, c'est ce qui justifie les bordereaux des envois Express union d'un montant chacun de 100.000 FCFA» conclut-il.
3.- L'étau se resserre...
La querelle est née en 2006, lorsque dans un rapport portant sur une proposition d'une nouvelle approche sur la lutte contre la fraude des produits pétroliers au ministère de l'Eau et de l'énergie, rédigé par l'inspecteur assermenté Abolo Mfe’e Jacques, l'on apprend comment les acteurs évoluant dans la chaîne du transport, la distribution et l'approvisionnement en produits pétroliers, procèdent à des mélanges de gasoil et de pétrole lampant, dans le but de se faire de gros bénéfices sur le dos des consommateurs. Selon certains, grâce à ce rapport, l'inspecteur Abolo a été promu chef service des produits pétroliers dans la région du Sud.. Contre toute attente, cet ingénieur s'est noyé dans la mafia pétrolière, en devenant le véritable organisateur et metteur en scène du trafic qu'il prétendait éradiquer. Défiant toute sa hiérarchie administrative, il arnaque tous les camionneurs qui font la ligne du Sud; au mépris de la réglementation en vigueur», s'indigne un des responsables de la société «Green oil».
Entre autres griefs, il est reproché à Abolo d'entretenir un cabinet d'études sur les produits pétroliers (une activité parallèle qui fait de lui, le juge, l'arbitre et le bénéficiaire d'un processus). S'agissant même du contrôle proprement dit, les camionneurs s'indignent contre sa propension à briser les scellés et les, bouchons plombés des compartiments des camions citernes, pourtant effectués par la Société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp). «L'incriminé qu'on accuse d'être régulièrement informé du frelatage, encourage plutôt la mafia au lieu de la combattre ; d'autant que cela lui rapporte au moins 100.000 FCFA par voyage. Il n'est pas qualiticien; il n'a non plus les outils pour exercer quelques contrôle que ce soit. Il est attiré par un enrichissement illicite; car le gasoil frelaté et les autres produits dénaturés génèrent d'énormes bénéfices», avoue une source proche de la direction des produits pétroliers en service au ministère de l'Eau et de l'énergie. Que fait le ministre Basile Atangana Kouna?
1.- Collusion
Les relations sont tendues en ce moment entre les marqueteurs et les responsables en service à la délégation régionale du ministère de l'Eau et de l'énergie du Sud. Les premiers se plaignent d'être l'objet d'arnaque de la part des seconds. La tension est montée à la suite d'un contrôle inopiné des produits pétroliers, instruit par le délégué régional du Sud, en date du 14 août 2012, dans les départements de la Vallée du Ntem, de la Mvila et du Dja et Lobo. A la tête de l'équipe, se trouve, l'ingénieur et inspecteur assermenté, chef service des produits pétroliers du Sud, Abolo Mfe'e Jacques (chef de mission), qu'accompagnent, les inspecteurs : Sandjo Sandjo Aurelien et Sontseupieu Mafo Steven Paul. L'équipe a pris en filature un camion citerne immatriculé Ce-Sr 462-Ab, transportant des produits pétroliers (une cargaison de 36.000 litres de gasoil), appartenant à la société de distribution des produits pétroliers, «Green oil Sarl», à destination de la banlieue de Djoum.
Dans un procès verbal que la mission dresse à l'attention de sa hiérarchie, l'inspecteur assermenté, affirme que le camion est en infraction pétrolière, parce que transportant des produits frelatée. Des mesures conservatoires qu'il prend, il y a celles de la sécurisation de la cargaison à ta compagnie de gendarmerie de Mbalmayo ; la saisie du bon de livraison, la saisie du bordereau signé de la Scdp et l'émission d'une amende administrative d'un montant de 19. 368.000 FCFA. Dans les services de «Green oil», l'on affirme que le chauffeur dudit camion citerne, nouveau sur cet axe routier, n'a pas voulu débourser la somme d'argent requise, dans «le poste de péage créé et géré par l'inspecteur Abolo». Toujours est-il qu'à la suite de cette chasse, le conducteur du camion perd le contrôle de son engin qui se renverse.
Or, le projet d'amende administrative relative audit contrôle n'a toujours pas encore été signé par le délégué régional du Sud, Mamoudou Ousmanou. L'ingénieur Abolo y voit uni complicité entre sa hiérarchie (le délégué régional et le directeur des produits pétroliers) et les sociétés en charge de la distribution de produits pétroliers. «Ma hiérarchie est de mèche avec les responsables des sociétés œuvrant dans cette mafia pétrolière. Ils ont décidé de me réduire au silence, parce que j’ai arrêté le camion d'un intouchable. Depuis lors, je suis intimidé, muselé et interdit de tout contrôle. Le délégué régional m'a suspendu de tout contrôle et ne veut plus signer mes programmes de travail» explique Abolo.
Il fait mention d'une campagne de sabotage de son travail et la conspiration mise sur pied avec la complicité des chauffeurs de camions; mécontents du constat d'infraction pétrolière; sous l'instigation du Dg de la société «Green oil». Résultats des courses, l'inspecteur Abolo, ses collègues de la mission et bien d'autres acteurs concernés par cette affaire, ont été auditionnés les 27 août et le 11 septembre du mois courant, au Sed, par les services du Lieutenant-colonel, Bamkoui.
2- 100.000 FCFA par camion
De leur côté, des chauffeurs de camion opérant dans la région du Sud entendus au Sed dans le cadre de cette affaire pointent un doigt accusateur sur l'inspecteur Abolo Mfe’e Jacques, qui est à leurs-yeux le premier mafioso de l'affaire et pas la victime qu'il prétend. Selon eux, c'est bien lui qui mouvemente la corruption, pour avoir créé des mécanismes et des poches de contrôle apparents, qu'il entretient à visage découvert et qui lui permettent de ponctionner une somme de 100.000 FCFA pour chaque camion qui opère une livraison dans le Sud. «Tous les chauffeurs savent que l'ingénieur Abolo est coutumier du fait. Pour éviter les tracasseries d l'arrivée, on est obligé d partir de Yaoundé, le point de départ, de lui faire des transferts dans les agences d'Express union sinon, on ne traverse pas. Il a des espions et des éclaireurs, qui le renseignent, sur les mouvements des marqueteurs et leurs camions», affirme un des chauffeurs.
Alors que des nombreuses plaintes des marqueteurs qui se disent spoliés, abusés et victimes de rackets de la part d'Abolo affluent au Sed, l'incriminé qui ne cesse de dénoncer la cabale reconna5t avoir perçu lesdites sommes d'argent. Mais il évoque le fait que ces versements viennent en récompense du service de prospection des marchés et selon la nécessité de sa tâche d'intermédiaire entre les sociétés forestières installées dans les profondeurs de la forêt et les marqueteurs. «Je suis consulté et sollicité, en clientèle privée, par les sociétés fournisseurs des produits pétroliers, nouvellement implantées, afin que je leur trouve des clients qui veulent s'approvisionner en gasoil. Mes états de services sont payés 5 FCFA le litre. Comme les livraisons se font par des citernes d'une capacité de 20.000 litres, c'est ce qui justifie les bordereaux des envois Express union d'un montant chacun de 100.000 FCFA» conclut-il.
3.- L'étau se resserre...
La querelle est née en 2006, lorsque dans un rapport portant sur une proposition d'une nouvelle approche sur la lutte contre la fraude des produits pétroliers au ministère de l'Eau et de l'énergie, rédigé par l'inspecteur assermenté Abolo Mfe’e Jacques, l'on apprend comment les acteurs évoluant dans la chaîne du transport, la distribution et l'approvisionnement en produits pétroliers, procèdent à des mélanges de gasoil et de pétrole lampant, dans le but de se faire de gros bénéfices sur le dos des consommateurs. Selon certains, grâce à ce rapport, l'inspecteur Abolo a été promu chef service des produits pétroliers dans la région du Sud.. Contre toute attente, cet ingénieur s'est noyé dans la mafia pétrolière, en devenant le véritable organisateur et metteur en scène du trafic qu'il prétendait éradiquer. Défiant toute sa hiérarchie administrative, il arnaque tous les camionneurs qui font la ligne du Sud; au mépris de la réglementation en vigueur», s'indigne un des responsables de la société «Green oil».
Entre autres griefs, il est reproché à Abolo d'entretenir un cabinet d'études sur les produits pétroliers (une activité parallèle qui fait de lui, le juge, l'arbitre et le bénéficiaire d'un processus). S'agissant même du contrôle proprement dit, les camionneurs s'indignent contre sa propension à briser les scellés et les, bouchons plombés des compartiments des camions citernes, pourtant effectués par la Société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp). «L'incriminé qu'on accuse d'être régulièrement informé du frelatage, encourage plutôt la mafia au lieu de la combattre ; d'autant que cela lui rapporte au moins 100.000 FCFA par voyage. Il n'est pas qualiticien; il n'a non plus les outils pour exercer quelques contrôle que ce soit. Il est attiré par un enrichissement illicite; car le gasoil frelaté et les autres produits dénaturés génèrent d'énormes bénéfices», avoue une source proche de la direction des produits pétroliers en service au ministère de l'Eau et de l'énergie. Que fait le ministre Basile Atangana Kouna?