Succession de Paul Biya en 2018: Le plan des hommes de Maurice Kamto
YAOUNDÉ - 19 Mars 2012
© Marlyse Sibafo | La Nouvelle
Quand il démissionne du gouvernement le 3 novembre 2011, celui qui était encore ministre délégué auprès du vice-Pm ministre de la Justice Garde des Sceaux avait certes adressé un communiqué au peuple camerounais qui aurait pu laisser libre cours sur ses véritables intentions. Seulement, de nombreux observateurs, même les plus pointilleux, étaient loin d'imaginer que cet éminent universitaire était déjà à la tête d'une gigantesque et impressionnante machine électorale qui peut faire bouger les lignes en 2018. Lisez et vous serez édifiés.
«(...) après la menace de déstabilisation politique entretenue par la nébuleuse politico-ésotérique baptisée «G11» dont les principaux ténors étaient Jean Marie Atangana Mebara, Polycarpe Abah Abah et Marafa Hamidou Yaya, une nouvelle menace politico-économique pointe à l'horizon en prélude à 2018. En effet, il s'agit du lobby bamiléké qui se prépare activement sur le plan politique et économique pour la prise du pouvoir coûte que vaille, estimant qu'après les Nordistes (Peulhs), les Sudistes (Bétis), c'est au tour des Bamilékés d'accéder à la magistrature suprême (....) les principaux concepteurs de ce projet sont identifiés: - André Siaka: directeur général de la Sabc. — Fondateur de Taft Invest Group. Président du club Medias Ouest - Paul Fokam Kanmogne, Pdg Afriland First Bank, plus de 30 entreprises. Pour l'élection présidentielle 2018, leur candidat est Maurice Kamto, ancien ministre délégué au Minjustice». Ce sont les termes d'une note de renseignements dont nous avons une copie, aujourd'hui sur la table du président Paul Biya. Pour une version plus longue, le rédacteur de cette note dont la sécheresse des informations ne prête à aucune ambiguïté, indique clairement que depuis 2011, ces stratèges bamilékés sont, avec méthode et parcimonie, entrain d'atteindre «petit à petit» les principaux objectifs qu'ils se sont fixés. A savoir: le limogeage de l'ancien ministre des Finances Essimi Menye; l'élection d'un de leurs féaux à la tête du Gicam; le contrôle de la Bourse de Douala; le financement de leurs Pmi et Pme; le contrôle du ministère des Finances; l'infiltration du sérail; le projet de rachat de Chanas Assurances; l'infiltration des services des renseignements et de sécurité; et le projet d'adhésion des opérateurs économiques au plan de conquête du pouvoir.
En s'en tenant aux généralités de cette note de renseignements aujourd'hui sur la table du chef de l’Etat Paul Biya, l'on apprend que Lazare Essimi Menye aurait pratiquement commis de nombreuses maladresses dans son obstination à vouloir fermer les micro-finances et certains établissements bancaires appartenant aux ressortissants de la région de l'Ouest. Cette obstination aura suffi à servir de prétexte an stratèges bamilékés pour rédiger et adresser au président Paul Biya, un mémorandum à travers lequel ceux-ci réclamaient le départ de Lazare Essimi Menye, au profit d'un ministre des Finances plus enclin à sauvegarder les intérêts des opérateurs économiques de l'Ouest. Pas besoin d'invoquer les grands sentiments pour penser que si Alamine Ousmane Mey, à l'époque Dg de Afriland First Bank, a été récemment nommé ministre des Finances, c'était sûrement pour donner une réponse concrète à ces réclamations des stratèges bamilékés. Pour le rédacteur de la note de renseignements, ce n'est pas moins la première, ni la dernière indication que des choses se trament dans les officines des hommes de l'Ouest. La preuve?
Gicam
«Lorsqu'en 2007 André Siaka, ancien président du Gicam démissionne de la présidence, indique la note comme si le diable se cache toujours dans les détails, il a espoir grâce à des réseaux franco-camerounais d'être nommé ministre des Finances, tremplin pour son ambition cachée de conquête du pouvoir politique. Pour cela, il avait l'appui des réseaux économiques français (Groupe Lafarge — Groupe Cfao - Groupe Castel). Mais mal lui en a pris puisque finalement, c'est l'ancien directeur des Impôts, Polycarpe Abah Abah qui sera nommé ministre des Finances avec le soutien d'Edouard Akame Mfoumou et feu Ferdinand Léopold Oyono. «Il ne s'en remettra jamais.» Seulement, le rédacteur de la note pense qu'il n'est pas facile pour un homme déterminé comme André Siaka de faire le deuil d'un rêve aussi important: conquérir le pouvoir au Cameroun. C'est pourquoi selon lui, il change de cheval au milieu du gué en jetant son dévolu sur le Gicam. Tenez! «Pour reconquérir le Gicam afin d'avoir un instrument de contrôle du secteur économique, précise la note pour démontrer comment André Siaka, malgré sa démission, s'est réservé le beau rôle pour trouver son remplaçant, il va donc utiliser son prête-nom, le gestionnaire de ses entreprises André Fotso, président directeur général de Taft Invest Group (Cometal — Ecobank — 3T — Fme Gaz) qui ne peut justifier l'origine des fonds ayant permis d'acheter ou d'acquérir des actions majoritaires dans ces entreprises. Lors des négociations pour la candidature en 2008, André Siaka opte pour une rotation ethnique entre l'Ouest et le Littoral, le choix est d'abord porté sur Jean David Bile Massouké, directeur général de Aes-Sonel, mais celui-ci refusera à cause de son indisponibilité au regard des missions de résorption de la crise énergétique qui sévit au Cameroun. Jean David Bile Massouké va donc proposer de rencontrer Raphaël Titi Mania-ka qui venait tout juste de démissionner de son poste de directeur général d'Alucam pour la retraite, celui-ci aussi va refuser. C'est ce brouillage qui poussera André Siaka à coopter la candidature de Olivier Behle, modeste directeur général d'un cabinet d'audit comptable (Cabinet Behle et Associés). Il sera donc élu président du Gicam en 2008 avec l'appui d'André Siaka et le soutien de Laurent Esso à l'époque secrétaire général de la présidence de la République, qui ne voulait pas voir Charles Metouck, président du Gicam. Entre temps, André Siaka s'arrange à faire de son bras séculier André Fotso, vice-président du Gicam pour surveiller étroitement le président du Gicam Olivier Behle.» Le rédacteur de la note nous apprend de ce fait que malgré l'unanimisme de façade qui est observé au sein de ce groupement patronal, sous le règne d'Olivier Behle, la réalité est bien autre. Voici pourquoi.
Partenaires économique
«En 2011, la Génération 20 (André Siaka, Paul Fokam Kamogne, Atangana Mebara, Marafa Hamidou Yaya, Polycarpe Abah Abah) ayant échoué dans les manœuvres de déstabilisation du régime en place, ont remis en scelle un nouveau plan pour conquête du pouvoir en 2018. Dans ce plan figure en bonne place le contrôle du Gicam à travers la cooptation de la candidature, d'André Fotso à l'élection à présidence du Gicam le 21 décembre 2011. Jusqu'en fin octobre début novembre 2011. André Fotso était indécis quant sa candidature, guidé par André Siaka; finalement à la surprise générale, il annonce sa candidature et sa liste baptisée «Alliance active» en dit long sur leurs réelles intentions dans l'économie camerounaise. Elle est cormposée de: Gérard Bouteloup directeur général adjoint des Brasseries du Cameroun, Charles Metouck, directeur général de la Sonara, Pca de Banque atlantique et président du Syndustricam; Pascal Rebillard directeur général de la Bicec président de Apecam; Henri Foso, directeur général de Croplife Cameroun; Armel François directeur général des Plantations du Haut-Penja Sph-Php; Charles Kooh II, directeur général de Cooper et Lybrand. L'une des difficultés auxquelles fait face André Fotso était l'impopularité, la timidité, le manque d'initiative. De plus, la majorité des membres du Gicam ne lui était pas trop favorable, car estimant qu'il était «un homme écran de André Siaka».
Malgré ce taquet derrière les oreilles qui aurait pu le refroidir, quelle stratégie André Siaka va-t il mettre en marche pour faire élire son homme-lige? La note nous apprend qu'il va promptement payer les cotisations des membres de l'Assemblée générale élective qui n'étaient pas à jour. Il va aussi faire à certains membres des promesses de financement de leurs projets économiques. Tout comme coiffé l'une casquette supplémentaire de «gendarme», il va exercer les pressions de recouvrement forcé à ceux des membres ayant contracté des prêts dans les Banques de leurs réseaux, à savoir Afriland First Bank, EcoBank, Banque Atlantique, Bicec. Même si un halo de mystère continue d'entourer comment d’autres membres au départ réticents seraient par la suite revenus à de meilleurs sentiments, l'on observe à la fin qu'André Fot¬so gagne cette élection avec 112 contre 49. Bien conscient que ce n'est que dans le huis-clos de ce groupement patronal qu'il peut nouer toutes les alliances efficaces pour atteindre ses objectifs, André Siaka peut se frotter les mains, une fois son pantin logé à meilleure enseigne. La note de renseignements indique à cet effet que cette 2ème phase du projet d'André Siaka est très importante. Parce qu'elle peut enfin permettre à la coterie de recevoir des financements pour les entreprises appartenant à ses membres, à travers les partenaires économiques de l'Etat du Cameroun. «C'est dans cette optique que dès le mois prochain, précise-t-on, André Fotso envisage désormais de recevoir les partenaires économiques au Cameroun, non pas au Gicam, mais à Cometal, l'une de ses entreprises, ceci pour inviter ceux-ci au financement de sa structure».
Egalement, la réussite que connait cette phase peut aussi permettre à l'homme-lige d'André Siaka de voyager dans la suite présidentielle au cours des visites officielles, «afin de convaincre leurs partenaires de ce qu'ils contrôlent le pouvoir politique, ceci à travers l'activation des réseaux au niveau de la présidence.»
L'un des objectifs que s'évertue d'atteindre André Siaka, selon la note de renseignements, serait le contrôle de la Bourse de Douala. «Depuis la nomination du nouveau ministre des Finances, indique le rédacteur de la note, André Siaka et Paul Fokam Kanmogne sont entrain d'entreprendre une vaste campagne silencieuse de lobbying pour faire nommer un bamiléké à la tête de la Douala Stock Exchanges (Bourse de Douala) où trône l'actuel directeur général Pierre Ekoule Mouangue qui a eu le mérite de bien restructurer l'entreprise, faire adhérer quelques sociétés à la cotation en bourse et hisser l'entreprise sur les cimes de la performance». Que recherchent donc André Siaka et Paul Fokam Kanmogne? Le contrôle du marché financier camerounais. La note précise d'ailleurs que «/e lobby bamiléké a déjà les banques, les assurances, les micro-finances, il ne leur manque plus que la bourse de Douala»
Pour ce qui concerne le financement des Pmi et Pme appartenant aux opérateurs bamiléké, la note de renseignements des services spéciaux est sans ambages: «Récemment André Siaka, directeur général de la Sabc a réussi par réseaux interposés à monter un projet avec la Sfi (Société financière international.) Filiale de la Banque mondiale, ce projet consiste au financement des Pmi — Pme pour les booster». Et comment? La note indique que ces Pmi — Pme mettront de l'argent «pour lever des fonds à la Bourse de Douala afin de financer l'économie». La note ajoute par ailleurs un détail important: «Entre temps, André Siaka et Paul Kanmogne se sont arrangés à sélectionner les Pmi — Pme qui adhèrent à leurs idéaux, dont les responsables se recrutent dans l'informel ou les couches sociales défavorisées de la société camerounaise, à mettre un des leurs à la tête du Conseil d'administration du fond de garantie, afin d'être sûr que tous ceux qui ont accès aux fonds soient dans leur logique». Comme le casting des Pmi — Pme est essentiellement fait dans les cercles bamiléké, la note fait aussi découvrir que «pour ce projet comme la garantie peut être bancaire ou au sein d'une structure d'assurance, André Siaka a choisi la société d'assurance Activa Assurances que dirige Richard Lowe et où il est actionnaire influent». Dans la même foulée, la note explique qu'un tel projet avec des adhérents qui seront des milliers, sera, pour sûr, un véritable vecteur de tensions sociales si jamais ces adhérents sont instrumentalisés à des fins politiques.
Projets d'investissement
La note de renseignements aujourd'hui sur la table du président Paul Biya va dans des explications plus précises, au-delà de la réalité pelliculaire, pour comprendre pourquoi le lobby de l'Ouest a fait du contrôle du ministère des Finances une priorité. C'est ainsi qu'on apprend qu'avec le départ de l'ancien ministre des Finances, «le lobby économique bamiléké avait espoir de canaliser le nouveau ministre des Finances, mais le nouveau ministre Alamine Ousmane Mey hésite entre servir son ancien employeur et servir l'Etat. Toujours est-il que l'objectif recherché est la rédaction chaque année d'une loi des Finances taillée à la mesure des opérateurs économiques et l'octroi des facilités et privilèges fiscalo-douaniers qui généralement sèvrent l'Etat des ressources financières pouvant financer les projets de développement socio-économiques».
Passé un haut-le-cœur bien légitime, la même note de renseignements nous apprend dans la même foulée comment le lobby de l'Ouest entend infiltrer le sérail. «A coup de millions, ils sont mobilisés pour corrompre certains fonctionnaires de la présidence de la République pour avoir des renseignements sur le président de la République, ses mouvements, ses décisions en vue, la température dans son cabinet ainsi que l'obtention de certains rapports des services spéciaux portés à son attention». C'est ainsi que pour faire grandir leur force d'attraction, une liste de personnalités de premier plan a récemment été concoctée (voir listes en page...) D'ailleurs, des liens avec certains de ces dignitaires du régime sont déjà perceptibles à travers de projets d'investissement communs. De quoi s'en frotter les yeux en découvrant des noms insoupçonnés... Il n y a pas que cette infiltration du serail, il y a aussi un plan bien précis d'infiltration des services des renseignements et de sécurité. Ce plan s'articule autour du secrétaire d'Etat à la Défense. Et pourquoi? La note indique tout de même que, c'est parce que Jean Baptiste Bokam est également le président du Conseil d'administration de la Bicec «dont le directeur général n'est autre que Pascal Rebillard» qui fait partie de la liste des hommes d'André Siaka à l'élection du président du Gicam, à l'Assemblée générale élective. «La stratégie vise à contrôler les intentions du régime -en place afin d'anticiper à l'avantage de leurs intérêts économiques et de leur ambition politique», précise la note.
En outre, l'autre objectif prioritaire du lobby de l'Ouest est le projet de rachat de Chanas assurances. La note indique à cet effet qu'après, avoir obtenu il y a quelques années 2% dans l'actionnariat de la société Chanas assurances, «André Siaka dans le cadre de ses ambitions politiques veut depuis 2010 racheter toutes les actions de la société Chanas Assurances, après s'être heurté au refus de Madame Jacqueline Casalegno, directeur général qui elle-même a refusé de vendre ses actions propres (300 000 000 FCFA), lui conseillant d'aller voir l'actionnaire majoritaire Adolphe Moudiki, administrateur directeur général de la Snh. Celui-ci a refusé catégoriquement à André Siaka le rachat de Chanas assurances».
Réunion secrète
Seulement, la note estime que le Dg des Brasseries du Cameroun n'est pas resté les bras croisés après avoir essuyé ces différents refus cinglants. «Actuellement il est en chantier pour les manœuvres de déstabilisation visant à fragiliser l'entreprise et la récupérer au franc symbolique», indique le rédacteur de la note avant d'ajouter que «heureusement que l'arrivée au sein de l'entreprise de Martin Abega, ancien secrétaire exécutif du Gicam qui connait bien les méthodes d'André Fotso et de André Siaka saura faire face à cette manœuvre»… Pour réussir ces différentes manœuvres, le lobby avait à cœur de se créer, comme nous l'avons vu un no man's land opaque, uniquement réservé à la coterie. (Voir les différentes listes). C'est bien dans les marges de ce no man's land où doivent se nouer toutes les alliances et doivent se tisser les réseaux les plus tentaculaires qui rendent les stratégies infaillibles. Mais pour que tout ceci tienne davantage, le lobby de l'Ouest a urgemment besoin de l'adhésion de tous les opérateurs économiques. A cet effet la note est encore plus éloquente: «Estimant que 2018 n'est plus loin pour la conquête du pouvoir par les Bamilékés, André Siaka et Paul Kanmogne sont actuellement en plein chantier pour ce projet, ils veulent à partir de avril-mai 2012 fédérer certains opérateurs économiques ressortissants de l'Ouest et même du septentrion pour une synergie d'action pour faire échec à votre stratégie d'alternance au pouvoir. Le but est le financement de leur candidat Maurice Kamto, ancien ministre délégué auprès du ministère de la Justice. Au cours d'une réunion secrète tenue à Baham ou à Bandjoun ce mois-ci après la fête de la Jeunesse 2011. Ils ont concocté la liste des opérateurs économiques qu'ils vont contacter pour la grande réunion qui leur permettra de passer à l'action». Sans commentaire.
Présidentielle 2018: La «grande offensive» de l'ouest
Pour conquérir le pouvoir en 2018, les stratèges du ministre démissionnaire ont également pensé à la mise sur pied d'un socle de réflexion à l'instar du Laakam qui doit se réunir en permanence pour adopter les plans d'action et les coordonner.
Ce socle de réflexion s'appelle l'Apesc (Association pour la promotion économique, sociale et culturelle du département des Hauts-Plateaux). Il a adopté pour son lancement officiel comme nom de baptême: la «Grande offensive». En bref, voici la composition des 3 instances que sont le comité exécutif, le comité permanent et le noyau dur.
Comité exécutif de l'Apesc
Président: Emmanuel Mukam (Pdg Cacoco Btp-maire de Bamendjoun)
1er vice-président: Richard Maga (Dga de Camtel)
2ème vice-président: Benjamin Sonke (député à l'Assemblée nationale)
Secrétaire exécutif: Théodore Datouo (Député à l'Assemblée nationale)
Trésorier: Jean Pierre Nguessi (Pdg du Groupe Somatel hôtel)
Coordination: Pr. David Simo
Chargé de la communication: Dr Nkwuimo Jacques
Membres : Dr Justin Bomda; André M. Kuatche
Chargé de la mobilisation: Didier Kamdem
Comité permanent de l'Apesc
Président d'honneur: Joseph Tchoupe (opérateur économique)
Vice-président d'honneur: Paul Fokam Kanmogne (Pdg Afriland First Bank)
Membre d'honneur: Emmanuel Nzete (délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bafoussam)
Noyau dur de l'Apesc/Prn
-Paul Fokam Kanmogne
-André Siaka
-Emmanuel Nzete
-Joseph Tchoupe
-Jean Pierre Nguessi
-Emmanuel Mukam
-Roland Mambou Deffo
Recrutements tous azimuts: La liste des personnalités ciblées
De même, dans la stratégie arrêtée par André Siaka, il est question d'infiltrer le sérail, les services de renseignements et de sécurité, et tous les milieux politiques et sociaux camerounais afin de fédérer le maximum de forces vives à leur stratégie de conquête du pouvoir. Les personnalités dont les noms figurent sur cette liste el d'autres dont les noms ont été expressément omis pour des raisons diverses de stratégies, doivent faire l'objet d'une cour assidue, si elles ne le sont pas déjà, pour entrer dans la danse.
1 - Paul Atanga Nji: Secrétaire permanent Conseil national de sécurité
2 - Jean Baptiste Bokam: Pca Bicec-Sed
3 - Madeleine Tchuente: Minresi — Pca Mipromalo
4 - Emmanuel Nganou Djoumessi: Minepat — Pca Ins
5 - Peter Agbor Tabi: Sg/Prc 1
6 - Marafa Hamidou Yaya: ancien Minatd
7 - Inoni Ephraïm: ancien Pm
8 - Calvin Foinding: vice président Assemblée nationale
9 - Alamine Ousmane Mey: actuel Minfi, ex-Dg Afriland First Bank
10 - Jean Tchoffo: Sg Minfi
11- Bikele: directeur protocole d'Etat
12- Roland Mambou Deffo: Pdg Gecefic Bank
13 - Baba Souley: général-chef d'Etat major de l'Armée de terre
14 - Mendjongo Abanda: commissaire divisionnaire
15 - Victor Ndocki: Sg Dgsn
16 - Nwhela: Lt Colonel Sed
17 - Tchinda: Lt Colonel-Cdi en second Légion Centre
18 - Gambo Haman: ex-gouverneur Nord
19 - Lele Lafrique Soffo: actuel gouverneur du Nord-Ouest
20 - Jean Michel Mbella: chef cellule Banque Mondiale
Adhésion générale: Liste des opérateurs économiques à contacter
A l'issue d'une réunion sécrète tenue récemment à l'Ouest par André Siaka et ses stratèges, cette liste des opérateurs économiques ressortissants de la région de l'Ouest a été concoctée pour être approchés dans les prochains jours afin d'adhérer à la stratégie de conquête du pouvoir en 2018.
Stratégie qui a pour candidat Maurice Kamto. Ceux-ci doivent assister à une autre réunion secrète qui doit en principe se tenir avant le mois de juin 2012. Voici l'intégralité de cette liste.
1 - Albert Kouinche: Pdg Express Union
2 - Sylvestre Ngounchingue: Pdg Congelcam
3 - Bernard Fokou: Pdg Groupe Fokou
4 - David Manfouo: Pdg Elegance pressing
5 - François Simo: Pdg Conect Bank
6 - Thomas Bouopda Fodouop: Pdg Afric Construction
7 - Claude Feutheu: Pdg Groupe Feutheu
8 - Elie Saker Tsouogang: Pdg Groupe Saker
9 - Christophe Eken: Président Ccima
10 - Nana Esaïe: Pdg Cotafric — Sfic
11 - Paul Eric Djomgoue: Député Rdpc Yaoundé II
12 - Format: Pdg Fomat Btp
13 - Celestin Tawamba: Pdg Cadyst Invest
14 - Jean Ketcha: Pdg Groupe Ketcha
15 - Dieudonné Kamdem: Dg Cofinest
16 - Pierre Kwemo: Pdg Groupe César
17 - Claude Juimo Monthe: Actionnaire majoritaire Socapalm
18 - Seme Noungon: Pdg Groupe Seme
19- Meli René: Pdg Groupe Majestic
20 - Pierre Sime: Député Rdpc Moungo
21 - El-Hadji Oumarou Danjouma: Dg Bgft Mintrans
22 - Emmanuel Nzete: Délégué C.U. Bafoussam
23 - Foning Françoise: Présidente Rdpc Wouri 5
24 - Ousmanou Ngam: Dg Transimex
25 - Charles Metouck: Pca Banque Atlantique
26 - Roger Kamdem: Pdg Samiris Assurance
27 - Victor Djimeli: Pdg Socsuba
28 - Nana Bouba: Pdg Soacam
29 - Ahmadou Baba Danpoulo: Pdg Cte-Dbs TV
30 - Wembe Samuel: Pdg AssaPpsm
31 - Fossi Jacob: Pdg Safric
32 - Dongho Clément: Député Rdpc Menoua
33 - Pascal Monkam: Pdg Groupe La Falaise
34 - Samuel Mbou: Pca Scecoc
35 - Fifen Soule: Pdg Camoco
36 - René Mbayen: Pdg CamshipClg
37 - Mpacko Kotto: Pdg Socadhy oïl
38 - Dieudonné Bougnie: Pdg Bocom Petroleum
39 - Richard Lowe: Dg Activa
40 - Jean Paul Lowe: Pdg Enem Construction
41 - Célestin Ketchanga: Député Rdpc Wouri 5
Franck Joseph Essomba
© Marlyse Sibafo | La Nouvelle
Quand il démissionne du gouvernement le 3 novembre 2011, celui qui était encore ministre délégué auprès du vice-Pm ministre de la Justice Garde des Sceaux avait certes adressé un communiqué au peuple camerounais qui aurait pu laisser libre cours sur ses véritables intentions. Seulement, de nombreux observateurs, même les plus pointilleux, étaient loin d'imaginer que cet éminent universitaire était déjà à la tête d'une gigantesque et impressionnante machine électorale qui peut faire bouger les lignes en 2018. Lisez et vous serez édifiés.
«(...) après la menace de déstabilisation politique entretenue par la nébuleuse politico-ésotérique baptisée «G11» dont les principaux ténors étaient Jean Marie Atangana Mebara, Polycarpe Abah Abah et Marafa Hamidou Yaya, une nouvelle menace politico-économique pointe à l'horizon en prélude à 2018. En effet, il s'agit du lobby bamiléké qui se prépare activement sur le plan politique et économique pour la prise du pouvoir coûte que vaille, estimant qu'après les Nordistes (Peulhs), les Sudistes (Bétis), c'est au tour des Bamilékés d'accéder à la magistrature suprême (....) les principaux concepteurs de ce projet sont identifiés: - André Siaka: directeur général de la Sabc. — Fondateur de Taft Invest Group. Président du club Medias Ouest - Paul Fokam Kanmogne, Pdg Afriland First Bank, plus de 30 entreprises. Pour l'élection présidentielle 2018, leur candidat est Maurice Kamto, ancien ministre délégué au Minjustice». Ce sont les termes d'une note de renseignements dont nous avons une copie, aujourd'hui sur la table du président Paul Biya. Pour une version plus longue, le rédacteur de cette note dont la sécheresse des informations ne prête à aucune ambiguïté, indique clairement que depuis 2011, ces stratèges bamilékés sont, avec méthode et parcimonie, entrain d'atteindre «petit à petit» les principaux objectifs qu'ils se sont fixés. A savoir: le limogeage de l'ancien ministre des Finances Essimi Menye; l'élection d'un de leurs féaux à la tête du Gicam; le contrôle de la Bourse de Douala; le financement de leurs Pmi et Pme; le contrôle du ministère des Finances; l'infiltration du sérail; le projet de rachat de Chanas Assurances; l'infiltration des services des renseignements et de sécurité; et le projet d'adhésion des opérateurs économiques au plan de conquête du pouvoir.
En s'en tenant aux généralités de cette note de renseignements aujourd'hui sur la table du chef de l’Etat Paul Biya, l'on apprend que Lazare Essimi Menye aurait pratiquement commis de nombreuses maladresses dans son obstination à vouloir fermer les micro-finances et certains établissements bancaires appartenant aux ressortissants de la région de l'Ouest. Cette obstination aura suffi à servir de prétexte an stratèges bamilékés pour rédiger et adresser au président Paul Biya, un mémorandum à travers lequel ceux-ci réclamaient le départ de Lazare Essimi Menye, au profit d'un ministre des Finances plus enclin à sauvegarder les intérêts des opérateurs économiques de l'Ouest. Pas besoin d'invoquer les grands sentiments pour penser que si Alamine Ousmane Mey, à l'époque Dg de Afriland First Bank, a été récemment nommé ministre des Finances, c'était sûrement pour donner une réponse concrète à ces réclamations des stratèges bamilékés. Pour le rédacteur de la note de renseignements, ce n'est pas moins la première, ni la dernière indication que des choses se trament dans les officines des hommes de l'Ouest. La preuve?
Gicam
«Lorsqu'en 2007 André Siaka, ancien président du Gicam démissionne de la présidence, indique la note comme si le diable se cache toujours dans les détails, il a espoir grâce à des réseaux franco-camerounais d'être nommé ministre des Finances, tremplin pour son ambition cachée de conquête du pouvoir politique. Pour cela, il avait l'appui des réseaux économiques français (Groupe Lafarge — Groupe Cfao - Groupe Castel). Mais mal lui en a pris puisque finalement, c'est l'ancien directeur des Impôts, Polycarpe Abah Abah qui sera nommé ministre des Finances avec le soutien d'Edouard Akame Mfoumou et feu Ferdinand Léopold Oyono. «Il ne s'en remettra jamais.» Seulement, le rédacteur de la note pense qu'il n'est pas facile pour un homme déterminé comme André Siaka de faire le deuil d'un rêve aussi important: conquérir le pouvoir au Cameroun. C'est pourquoi selon lui, il change de cheval au milieu du gué en jetant son dévolu sur le Gicam. Tenez! «Pour reconquérir le Gicam afin d'avoir un instrument de contrôle du secteur économique, précise la note pour démontrer comment André Siaka, malgré sa démission, s'est réservé le beau rôle pour trouver son remplaçant, il va donc utiliser son prête-nom, le gestionnaire de ses entreprises André Fotso, président directeur général de Taft Invest Group (Cometal — Ecobank — 3T — Fme Gaz) qui ne peut justifier l'origine des fonds ayant permis d'acheter ou d'acquérir des actions majoritaires dans ces entreprises. Lors des négociations pour la candidature en 2008, André Siaka opte pour une rotation ethnique entre l'Ouest et le Littoral, le choix est d'abord porté sur Jean David Bile Massouké, directeur général de Aes-Sonel, mais celui-ci refusera à cause de son indisponibilité au regard des missions de résorption de la crise énergétique qui sévit au Cameroun. Jean David Bile Massouké va donc proposer de rencontrer Raphaël Titi Mania-ka qui venait tout juste de démissionner de son poste de directeur général d'Alucam pour la retraite, celui-ci aussi va refuser. C'est ce brouillage qui poussera André Siaka à coopter la candidature de Olivier Behle, modeste directeur général d'un cabinet d'audit comptable (Cabinet Behle et Associés). Il sera donc élu président du Gicam en 2008 avec l'appui d'André Siaka et le soutien de Laurent Esso à l'époque secrétaire général de la présidence de la République, qui ne voulait pas voir Charles Metouck, président du Gicam. Entre temps, André Siaka s'arrange à faire de son bras séculier André Fotso, vice-président du Gicam pour surveiller étroitement le président du Gicam Olivier Behle.» Le rédacteur de la note nous apprend de ce fait que malgré l'unanimisme de façade qui est observé au sein de ce groupement patronal, sous le règne d'Olivier Behle, la réalité est bien autre. Voici pourquoi.
Partenaires économique
«En 2011, la Génération 20 (André Siaka, Paul Fokam Kamogne, Atangana Mebara, Marafa Hamidou Yaya, Polycarpe Abah Abah) ayant échoué dans les manœuvres de déstabilisation du régime en place, ont remis en scelle un nouveau plan pour conquête du pouvoir en 2018. Dans ce plan figure en bonne place le contrôle du Gicam à travers la cooptation de la candidature, d'André Fotso à l'élection à présidence du Gicam le 21 décembre 2011. Jusqu'en fin octobre début novembre 2011. André Fotso était indécis quant sa candidature, guidé par André Siaka; finalement à la surprise générale, il annonce sa candidature et sa liste baptisée «Alliance active» en dit long sur leurs réelles intentions dans l'économie camerounaise. Elle est cormposée de: Gérard Bouteloup directeur général adjoint des Brasseries du Cameroun, Charles Metouck, directeur général de la Sonara, Pca de Banque atlantique et président du Syndustricam; Pascal Rebillard directeur général de la Bicec président de Apecam; Henri Foso, directeur général de Croplife Cameroun; Armel François directeur général des Plantations du Haut-Penja Sph-Php; Charles Kooh II, directeur général de Cooper et Lybrand. L'une des difficultés auxquelles fait face André Fotso était l'impopularité, la timidité, le manque d'initiative. De plus, la majorité des membres du Gicam ne lui était pas trop favorable, car estimant qu'il était «un homme écran de André Siaka».
Malgré ce taquet derrière les oreilles qui aurait pu le refroidir, quelle stratégie André Siaka va-t il mettre en marche pour faire élire son homme-lige? La note nous apprend qu'il va promptement payer les cotisations des membres de l'Assemblée générale élective qui n'étaient pas à jour. Il va aussi faire à certains membres des promesses de financement de leurs projets économiques. Tout comme coiffé l'une casquette supplémentaire de «gendarme», il va exercer les pressions de recouvrement forcé à ceux des membres ayant contracté des prêts dans les Banques de leurs réseaux, à savoir Afriland First Bank, EcoBank, Banque Atlantique, Bicec. Même si un halo de mystère continue d'entourer comment d’autres membres au départ réticents seraient par la suite revenus à de meilleurs sentiments, l'on observe à la fin qu'André Fot¬so gagne cette élection avec 112 contre 49. Bien conscient que ce n'est que dans le huis-clos de ce groupement patronal qu'il peut nouer toutes les alliances efficaces pour atteindre ses objectifs, André Siaka peut se frotter les mains, une fois son pantin logé à meilleure enseigne. La note de renseignements indique à cet effet que cette 2ème phase du projet d'André Siaka est très importante. Parce qu'elle peut enfin permettre à la coterie de recevoir des financements pour les entreprises appartenant à ses membres, à travers les partenaires économiques de l'Etat du Cameroun. «C'est dans cette optique que dès le mois prochain, précise-t-on, André Fotso envisage désormais de recevoir les partenaires économiques au Cameroun, non pas au Gicam, mais à Cometal, l'une de ses entreprises, ceci pour inviter ceux-ci au financement de sa structure».
Egalement, la réussite que connait cette phase peut aussi permettre à l'homme-lige d'André Siaka de voyager dans la suite présidentielle au cours des visites officielles, «afin de convaincre leurs partenaires de ce qu'ils contrôlent le pouvoir politique, ceci à travers l'activation des réseaux au niveau de la présidence.»
L'un des objectifs que s'évertue d'atteindre André Siaka, selon la note de renseignements, serait le contrôle de la Bourse de Douala. «Depuis la nomination du nouveau ministre des Finances, indique le rédacteur de la note, André Siaka et Paul Fokam Kanmogne sont entrain d'entreprendre une vaste campagne silencieuse de lobbying pour faire nommer un bamiléké à la tête de la Douala Stock Exchanges (Bourse de Douala) où trône l'actuel directeur général Pierre Ekoule Mouangue qui a eu le mérite de bien restructurer l'entreprise, faire adhérer quelques sociétés à la cotation en bourse et hisser l'entreprise sur les cimes de la performance». Que recherchent donc André Siaka et Paul Fokam Kanmogne? Le contrôle du marché financier camerounais. La note précise d'ailleurs que «/e lobby bamiléké a déjà les banques, les assurances, les micro-finances, il ne leur manque plus que la bourse de Douala»
Pour ce qui concerne le financement des Pmi et Pme appartenant aux opérateurs bamiléké, la note de renseignements des services spéciaux est sans ambages: «Récemment André Siaka, directeur général de la Sabc a réussi par réseaux interposés à monter un projet avec la Sfi (Société financière international.) Filiale de la Banque mondiale, ce projet consiste au financement des Pmi — Pme pour les booster». Et comment? La note indique que ces Pmi — Pme mettront de l'argent «pour lever des fonds à la Bourse de Douala afin de financer l'économie». La note ajoute par ailleurs un détail important: «Entre temps, André Siaka et Paul Kanmogne se sont arrangés à sélectionner les Pmi — Pme qui adhèrent à leurs idéaux, dont les responsables se recrutent dans l'informel ou les couches sociales défavorisées de la société camerounaise, à mettre un des leurs à la tête du Conseil d'administration du fond de garantie, afin d'être sûr que tous ceux qui ont accès aux fonds soient dans leur logique». Comme le casting des Pmi — Pme est essentiellement fait dans les cercles bamiléké, la note fait aussi découvrir que «pour ce projet comme la garantie peut être bancaire ou au sein d'une structure d'assurance, André Siaka a choisi la société d'assurance Activa Assurances que dirige Richard Lowe et où il est actionnaire influent». Dans la même foulée, la note explique qu'un tel projet avec des adhérents qui seront des milliers, sera, pour sûr, un véritable vecteur de tensions sociales si jamais ces adhérents sont instrumentalisés à des fins politiques.
Projets d'investissement
La note de renseignements aujourd'hui sur la table du président Paul Biya va dans des explications plus précises, au-delà de la réalité pelliculaire, pour comprendre pourquoi le lobby de l'Ouest a fait du contrôle du ministère des Finances une priorité. C'est ainsi qu'on apprend qu'avec le départ de l'ancien ministre des Finances, «le lobby économique bamiléké avait espoir de canaliser le nouveau ministre des Finances, mais le nouveau ministre Alamine Ousmane Mey hésite entre servir son ancien employeur et servir l'Etat. Toujours est-il que l'objectif recherché est la rédaction chaque année d'une loi des Finances taillée à la mesure des opérateurs économiques et l'octroi des facilités et privilèges fiscalo-douaniers qui généralement sèvrent l'Etat des ressources financières pouvant financer les projets de développement socio-économiques».
Passé un haut-le-cœur bien légitime, la même note de renseignements nous apprend dans la même foulée comment le lobby de l'Ouest entend infiltrer le sérail. «A coup de millions, ils sont mobilisés pour corrompre certains fonctionnaires de la présidence de la République pour avoir des renseignements sur le président de la République, ses mouvements, ses décisions en vue, la température dans son cabinet ainsi que l'obtention de certains rapports des services spéciaux portés à son attention». C'est ainsi que pour faire grandir leur force d'attraction, une liste de personnalités de premier plan a récemment été concoctée (voir listes en page...) D'ailleurs, des liens avec certains de ces dignitaires du régime sont déjà perceptibles à travers de projets d'investissement communs. De quoi s'en frotter les yeux en découvrant des noms insoupçonnés... Il n y a pas que cette infiltration du serail, il y a aussi un plan bien précis d'infiltration des services des renseignements et de sécurité. Ce plan s'articule autour du secrétaire d'Etat à la Défense. Et pourquoi? La note indique tout de même que, c'est parce que Jean Baptiste Bokam est également le président du Conseil d'administration de la Bicec «dont le directeur général n'est autre que Pascal Rebillard» qui fait partie de la liste des hommes d'André Siaka à l'élection du président du Gicam, à l'Assemblée générale élective. «La stratégie vise à contrôler les intentions du régime -en place afin d'anticiper à l'avantage de leurs intérêts économiques et de leur ambition politique», précise la note.
En outre, l'autre objectif prioritaire du lobby de l'Ouest est le projet de rachat de Chanas assurances. La note indique à cet effet qu'après, avoir obtenu il y a quelques années 2% dans l'actionnariat de la société Chanas assurances, «André Siaka dans le cadre de ses ambitions politiques veut depuis 2010 racheter toutes les actions de la société Chanas Assurances, après s'être heurté au refus de Madame Jacqueline Casalegno, directeur général qui elle-même a refusé de vendre ses actions propres (300 000 000 FCFA), lui conseillant d'aller voir l'actionnaire majoritaire Adolphe Moudiki, administrateur directeur général de la Snh. Celui-ci a refusé catégoriquement à André Siaka le rachat de Chanas assurances».
Réunion secrète
Seulement, la note estime que le Dg des Brasseries du Cameroun n'est pas resté les bras croisés après avoir essuyé ces différents refus cinglants. «Actuellement il est en chantier pour les manœuvres de déstabilisation visant à fragiliser l'entreprise et la récupérer au franc symbolique», indique le rédacteur de la note avant d'ajouter que «heureusement que l'arrivée au sein de l'entreprise de Martin Abega, ancien secrétaire exécutif du Gicam qui connait bien les méthodes d'André Fotso et de André Siaka saura faire face à cette manœuvre»… Pour réussir ces différentes manœuvres, le lobby avait à cœur de se créer, comme nous l'avons vu un no man's land opaque, uniquement réservé à la coterie. (Voir les différentes listes). C'est bien dans les marges de ce no man's land où doivent se nouer toutes les alliances et doivent se tisser les réseaux les plus tentaculaires qui rendent les stratégies infaillibles. Mais pour que tout ceci tienne davantage, le lobby de l'Ouest a urgemment besoin de l'adhésion de tous les opérateurs économiques. A cet effet la note est encore plus éloquente: «Estimant que 2018 n'est plus loin pour la conquête du pouvoir par les Bamilékés, André Siaka et Paul Kanmogne sont actuellement en plein chantier pour ce projet, ils veulent à partir de avril-mai 2012 fédérer certains opérateurs économiques ressortissants de l'Ouest et même du septentrion pour une synergie d'action pour faire échec à votre stratégie d'alternance au pouvoir. Le but est le financement de leur candidat Maurice Kamto, ancien ministre délégué auprès du ministère de la Justice. Au cours d'une réunion secrète tenue à Baham ou à Bandjoun ce mois-ci après la fête de la Jeunesse 2011. Ils ont concocté la liste des opérateurs économiques qu'ils vont contacter pour la grande réunion qui leur permettra de passer à l'action». Sans commentaire.
Présidentielle 2018: La «grande offensive» de l'ouest
Pour conquérir le pouvoir en 2018, les stratèges du ministre démissionnaire ont également pensé à la mise sur pied d'un socle de réflexion à l'instar du Laakam qui doit se réunir en permanence pour adopter les plans d'action et les coordonner.
Ce socle de réflexion s'appelle l'Apesc (Association pour la promotion économique, sociale et culturelle du département des Hauts-Plateaux). Il a adopté pour son lancement officiel comme nom de baptême: la «Grande offensive». En bref, voici la composition des 3 instances que sont le comité exécutif, le comité permanent et le noyau dur.
Comité exécutif de l'Apesc
Président: Emmanuel Mukam (Pdg Cacoco Btp-maire de Bamendjoun)
1er vice-président: Richard Maga (Dga de Camtel)
2ème vice-président: Benjamin Sonke (député à l'Assemblée nationale)
Secrétaire exécutif: Théodore Datouo (Député à l'Assemblée nationale)
Trésorier: Jean Pierre Nguessi (Pdg du Groupe Somatel hôtel)
Coordination: Pr. David Simo
Chargé de la communication: Dr Nkwuimo Jacques
Membres : Dr Justin Bomda; André M. Kuatche
Chargé de la mobilisation: Didier Kamdem
Comité permanent de l'Apesc
Président d'honneur: Joseph Tchoupe (opérateur économique)
Vice-président d'honneur: Paul Fokam Kanmogne (Pdg Afriland First Bank)
Membre d'honneur: Emmanuel Nzete (délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Bafoussam)
Noyau dur de l'Apesc/Prn
-Paul Fokam Kanmogne
-André Siaka
-Emmanuel Nzete
-Joseph Tchoupe
-Jean Pierre Nguessi
-Emmanuel Mukam
-Roland Mambou Deffo
Recrutements tous azimuts: La liste des personnalités ciblées
De même, dans la stratégie arrêtée par André Siaka, il est question d'infiltrer le sérail, les services de renseignements et de sécurité, et tous les milieux politiques et sociaux camerounais afin de fédérer le maximum de forces vives à leur stratégie de conquête du pouvoir. Les personnalités dont les noms figurent sur cette liste el d'autres dont les noms ont été expressément omis pour des raisons diverses de stratégies, doivent faire l'objet d'une cour assidue, si elles ne le sont pas déjà, pour entrer dans la danse.
1 - Paul Atanga Nji: Secrétaire permanent Conseil national de sécurité
2 - Jean Baptiste Bokam: Pca Bicec-Sed
3 - Madeleine Tchuente: Minresi — Pca Mipromalo
4 - Emmanuel Nganou Djoumessi: Minepat — Pca Ins
5 - Peter Agbor Tabi: Sg/Prc 1
6 - Marafa Hamidou Yaya: ancien Minatd
7 - Inoni Ephraïm: ancien Pm
8 - Calvin Foinding: vice président Assemblée nationale
9 - Alamine Ousmane Mey: actuel Minfi, ex-Dg Afriland First Bank
10 - Jean Tchoffo: Sg Minfi
11- Bikele: directeur protocole d'Etat
12- Roland Mambou Deffo: Pdg Gecefic Bank
13 - Baba Souley: général-chef d'Etat major de l'Armée de terre
14 - Mendjongo Abanda: commissaire divisionnaire
15 - Victor Ndocki: Sg Dgsn
16 - Nwhela: Lt Colonel Sed
17 - Tchinda: Lt Colonel-Cdi en second Légion Centre
18 - Gambo Haman: ex-gouverneur Nord
19 - Lele Lafrique Soffo: actuel gouverneur du Nord-Ouest
20 - Jean Michel Mbella: chef cellule Banque Mondiale
Adhésion générale: Liste des opérateurs économiques à contacter
A l'issue d'une réunion sécrète tenue récemment à l'Ouest par André Siaka et ses stratèges, cette liste des opérateurs économiques ressortissants de la région de l'Ouest a été concoctée pour être approchés dans les prochains jours afin d'adhérer à la stratégie de conquête du pouvoir en 2018.
Stratégie qui a pour candidat Maurice Kamto. Ceux-ci doivent assister à une autre réunion secrète qui doit en principe se tenir avant le mois de juin 2012. Voici l'intégralité de cette liste.
1 - Albert Kouinche: Pdg Express Union
2 - Sylvestre Ngounchingue: Pdg Congelcam
3 - Bernard Fokou: Pdg Groupe Fokou
4 - David Manfouo: Pdg Elegance pressing
5 - François Simo: Pdg Conect Bank
6 - Thomas Bouopda Fodouop: Pdg Afric Construction
7 - Claude Feutheu: Pdg Groupe Feutheu
8 - Elie Saker Tsouogang: Pdg Groupe Saker
9 - Christophe Eken: Président Ccima
10 - Nana Esaïe: Pdg Cotafric — Sfic
11 - Paul Eric Djomgoue: Député Rdpc Yaoundé II
12 - Format: Pdg Fomat Btp
13 - Celestin Tawamba: Pdg Cadyst Invest
14 - Jean Ketcha: Pdg Groupe Ketcha
15 - Dieudonné Kamdem: Dg Cofinest
16 - Pierre Kwemo: Pdg Groupe César
17 - Claude Juimo Monthe: Actionnaire majoritaire Socapalm
18 - Seme Noungon: Pdg Groupe Seme
19- Meli René: Pdg Groupe Majestic
20 - Pierre Sime: Député Rdpc Moungo
21 - El-Hadji Oumarou Danjouma: Dg Bgft Mintrans
22 - Emmanuel Nzete: Délégué C.U. Bafoussam
23 - Foning Françoise: Présidente Rdpc Wouri 5
24 - Ousmanou Ngam: Dg Transimex
25 - Charles Metouck: Pca Banque Atlantique
26 - Roger Kamdem: Pdg Samiris Assurance
27 - Victor Djimeli: Pdg Socsuba
28 - Nana Bouba: Pdg Soacam
29 - Ahmadou Baba Danpoulo: Pdg Cte-Dbs TV
30 - Wembe Samuel: Pdg AssaPpsm
31 - Fossi Jacob: Pdg Safric
32 - Dongho Clément: Député Rdpc Menoua
33 - Pascal Monkam: Pdg Groupe La Falaise
34 - Samuel Mbou: Pca Scecoc
35 - Fifen Soule: Pdg Camoco
36 - René Mbayen: Pdg CamshipClg
37 - Mpacko Kotto: Pdg Socadhy oïl
38 - Dieudonné Bougnie: Pdg Bocom Petroleum
39 - Richard Lowe: Dg Activa
40 - Jean Paul Lowe: Pdg Enem Construction
41 - Célestin Ketchanga: Député Rdpc Wouri 5
Franck Joseph Essomba