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La Une - La Meteo - 14/08/2012
Photo: © CIN

Elles sont nombreuses, les dizaines de personnes conviées à la conférence de presse de ce lundi, 10h à l'hôtel Hilton de Yaoundé, à ne pas avoir une idée claire de l'objet de l'invitation qui leur a été adressée. Le billet servi à cet effet évoque la "première sortie officielle" du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Pour l'ordre du jour, mystère et boule de gomme. "Vous le saurez sur place", indique le président de cette formation, Alain Fogue Tedom.

Bizarre, ce subit réflexe du secret, venant d'un homme qui n'a pas arrêté, ces dernières années, d'agonir le président Biya de tous les maux. Enseignant d'université, M. Fogue fait en effet partie des "opposants" les plus virulents envers le régime de Yaoundé. Et que le sujet de ses échanges avec la presse, en particulier, et le grand public, en général, relève simplement de l'insolite. La curiosité s'épaissit davantage lorsqu'il parle de la "première sortie officielle" du Mrc, une formation qui, aime-t-il à proclamer, a obtenu son autorisation d'existence (n°000221) du ministère de l’Administration territoriale depuis le 25 juillet 2008.


Ombres chinoises.

Les raisons du mystère entretenu autour des assises de ce matin tiennent, à la réalité, d'une stratégie ourdie depuis des mois, et qui est portée par une demi-dizaine de petits partis. En quête de reconnaissance publique, et donc de légitimité, ils ont vainement multiplié les contorsions pour sortir la tête de l'eau. Et ils semblent aujourd'hui s'être convaincus de tenir le bon cheval.

Dans la salle de l'hôtel Hilton de Yaoundé, on devrait en effet retrouver en bonne place Maurice Kamto, qui ne manquera certainement pas de prendre la parole. Mais ceux qui s'attendent à de fracassantes révélations seront sans doute déçus, car le suspense devrait durer quelques semaines encore. La fameuse "Renaissance nationale pour un Cameroun qui gagne", qu'il appelait de ses vœux au lendemain de sa démission du 30 novembre 2011 comme ministre délégué auprès du ministre de la Justice (2004-2011), semble s'être heurtée à la dure réalité du terrain. Dans ces mêmes colonnes en effet, votre journal s'est régulièrement fait l'écho de la recherche effrénée des soutiens engagée par le Pr Kamto, aussi à l'intérieur du pays qu'à l'étranger. Décidé dans un premier temps à faire légaliser une formation de son cru, il a très vite déchanté face à l'âpreté de la tache. Il s'est alors tourné vers quelques figurants de la scène politique afin d'obtenir son adoubement à moindres frais. Après la conférence de presse de Yaoundé, Maurice Kamto prévoit, apprend-on de source introduite, la tenue en septembre prochain à Bafoussam, d'une Convention au terme de laquelle ses petits amis, sans assise populaire, vont enfin l'introniser comme leader de parti politique afin de traduire (dans la réalité?) ses illusions de grandeur et de magistrature suprême.


Débauchage au sommet.

La forme du regroupement à venir reste toutefois inconnue à ce jour. Pendant que certains annoncent une fusion de plusieurs formations-kleenex, d'autres misent sur la formation d'une coalition dont le caractère hétéroclite semble toutefois difficile à manager.

Sur un tout autre plan, votre journal a reçu, de source généralement bien informée, une liste de membres de gouvernement et de Dg d'entreprises publiques convaincus de collusion avec le Pr Maurice Kamto. La Météo se réserve le droit de rendre public ces noms. Comble de surprise: un ministre totalisant près de dix ans au gouvernement figure en bon place dans cette liste, aux côtés de moins anciens. Est-ce une option prise sur l'avenir? On peut être tenté de répondre par l'affirmative, quand on sait qu'ils sont nombreux dans le sérail à tenir Paul Biya pour un homme du passé. Mais l'histoire nous l'a appris l'homme-lion n'a jamais été aussi fort que quand on le croit fini.