Succession: Biya place son dauphin

Douala, 02 avril 2013
© James Mbouma | L'Indépendant

Le Chef de l’Etat sera-t-il en sécurité après les élections sénatoriales du 14 avril prochain?

S'il faut s'en tenir à la Constitution, Paul Biya aura un dauphin connu de tous quand sera nommé le Président du futur Sénat. Si tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, cette perspective met un peu d'ordre dans les mécanismes d'une succession qui aiguise des appétits, il n'en demeure pas moins qu'elle réveille les ambitions parmi les clans qui se battent pour la conquête du fauteuil présidentiel. L'agitation qu'on observe actuellement autour de la Présidence du Sénat n'est pas gratuite. Elle ne relève pas, comme nous l'avons démontré dans nos précédentes éditions, seulement de la soif de bénéficier des honneurs et avantages pour ceux qui se battent pour occuper le perchoir de la Chambre Haute.


Les vieux démons

Si le poste de Premier Ministre qui désignait le potentiel dauphin sous l'ère Ahidjo et les dix huit premiers mois de celle de Biya a été supprimé après les tristes événements d'avril 1984, c'est parce que du coup, ce qui semblait comme un précieux acquis pour l'alternance était devenu dangereux pour le Chef de l'Etat dont le successeur désigné n'était autre que celui qui se considère comme l'héritier légitime d'Ahidjo, à savoir Bello Bouba Maigari.

Le climat politique malsain de l'époque avait contraint le régime actuel à ne pas désigner un dauphin, au risque de by Text-Enhance">voir l'heureux élu utiliser tous les moyens pour évincer Paul Biya. Peut-on croire que près de trois décennies après et au vu du climat délétère qui règne depuis le déclenchement de l'Opération Epervier et la mise aux arrêts de plusieurs hauts dignitaires du régime dont les connexions sont insondables, ce danger soit écarté par le Chef de l'Etat? Rien ne permet de le croire. Quand on voit la hargne et la détermination qui animent les postulants au poste de Président du futur Sénat, on ne peut pas dire que leurs motivations se limitent seulement à la volonté de servir modestement le pays.

Avec un Président du Sénat dauphin désigné, le départ de Paul Biya prendra plus une signification que son bail prolongé au sommet de I ' Etat.
Il faudrait espérer que ce futur dauphin et son clan ne soient pas pressés, au risque de plonger pour des intérêts personnels, le pays dans une longue période d'instabilité politique...

La guerre de succession devrait prendre une autre envergure après le 14 avril prochain et il ne fait pas l'ombre d'un doute que Paul Biya qui a un flair aiguisé des bons et mauvais coups, soit en train de placer ses pions pour éviter des mauvaises surprises.


07/04/2013
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