Succession au sommet de l’Etat: L’axe Ouest/Sud prend corps à Bafoussam
DOUALA - 20 Février 2012
© Guy Modeste DZUDIE | Le Messager
© Guy Modeste DZUDIE | Le Messager
Madeleine
Tchuinté, Jacques Fame Ndongo, Emmanuel Nganou Djoumessi et Dieudonné
Samuel Ivaha Diboua au cœur de la manœuvre. Victor Fotso, le sultan
Ibrahim Mbombo Njoya et Marcel Niat Njifendji boudent le meeting.
Fait inédit. Pour la première fois, un
meeting du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (Rdpc) se
tenant en région a été retransmis en direct sur la chaîne de télévision
Canal 2 International. Il s'agit du «rallye» de remerciement des
populations de la région de l'Ouest à «Son Excellence, Monsieur le
président de la République Paul Biya», à la suite de la désignation ou
de la reconduction des fils originaires de la contrée à des postes
ministériels importants. Mais surtout pour saluer la promotion de Jean
Nkueté au poste de secrétaire général du comité central du Rassemblement
démocratique du peuple camerounais (Rdpc).
Le regroupement qui s'est tenu à la place des fêtes de Bafoussam samedi, 18 janvier dernier a connu la participation de plusieurs milliers de militants du parti des flammes. Une mobilisation menée par Madeleine Tchuinté et les cinq autres membres du gouvernement originaires de la région pour montrer que la démission du Pr Maurice Kamto et la «Renaissance» annoncée de l'ex ministre délégué auprès du ministre de la Justice ne les perturbent point. Et surtout, comme le soulignent les observateurs du landerneau politique national, pour établir de rapports solides avec le pouvoir en place et envisager la constitution d'un axe Ouest/Sud en cas d'alternance au sommet de l'Etat. Question aussi de montrer, d'après les mêmes analystes, que le poste de secrétaire général du parti au pouvoir qu'occupe un fils de la région devrait être capitalisé pour la reconstitution du pacte politique au Cameroun. Une façon de répondre solennellement à l'appel lancé en 1992 par Paul Biya à Bafoussam qu'il disait: «Le Cameroun se fera avec l'Ouest ou ne se fera pas»? Faut-il donc souligner que le Dr Madeleine Tchuinté (ministre de la Recherche scientifique et de l'Innovation), Emmanuel Nganou Djoumessi (ministre de l'Economie, de la planification et de l'aménagement du territoire), Jean Claude Mbwentchou (ministre du Développement urbain et de l'habitat), Pr Luc Sindjoun (ministre, conseiller spécial du chef de l'Etat), Mefiro Oumarou (ministre délégué aux Transports) ont exprimé la fidélité des fils de la région de l'Ouest derrière «les grandes réalisations» de Paul Biya. Jacques, le fameux témoin Seulement, certains gros pontes du régime étaient absents au meeting de Bafoussam. Il s'agit du milliardaire maire de Bandjoun, Fotso Victor, du sultan, Roi des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya, du patriarche de Bangangté, Marcel Niat Njifendji. Par contre, le ministre de l'Enseignement supérieur, membre du bureau politique du Rdpc et originaire de la région du Sud comme le chef de l'Etat, Paul Biya, Pr Jacques Fame Ndongo, lui, était là. Il a été ainsi pris à témoin lors de l'expression de «la fidélité des fils de l'Ouest» au locataire du palais d'Etoudi. Dieudonné Samuel Ivaha Diboua, gouverneur de la région de l'Ouest et originaire de la région du Sud a été aussi «impliqué sérieusement», dans l'organisation du meeting en question. D'ailleurs, sous sa houlette tous les délégués régionaux des administrations publiques dans la région de l'Ouest ont été sensibilisés et mobilisés pour apporter leur soutien à l'organisation du meeting en question. «Il faut continuer de faire bloc dans la région de l'Ouest derrière le Rdpc», exhorte Madeleine Tchuinté. Dans la même logique, elle invite les populations des différents départements de cette unité sociologique et administrative à s'inscrire massivement sur les listes électorales à l'occasion de la refonte initiée par Elecam (Election's Cameroon). Pour elle, il faut que les électeurs de la région de l'Ouest soient prêts pour les élections municipales et législatives prochaines. Même si elle ne l'affirme pas, tout porte à croire que cette préparation pourrait servir au cas où, au sommet de l'Etat, la question d'une éventuelle alternance arriverait à se poser. |
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