Succession au Cameroun: Paul Biya peut-il placer son fils en orbite?
En recevant le fils du défunt président OMAR BONGO, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 août 2009, sans se soucier des multiples conséquences sur la stabilité de la sous région, Paul BIYA semble envoyer un message clair au Camerounais : il entendrait peser de tout son poids pour s’assurer en temps opportun de la succession éventuelle de Frank BIYA à la tête de l’Etat au Cameroun, à défaut d’un membre proche de la famille. Nous voilà donc situer. L’expérience gabonaise nous-en dit long. Dans ses multiples interventions depuis son arrivée à la tête du MINCOM donne l’impression que le débat au Cameroun aujourd’hui se situe, au niveau de l’image du pays, pourtant en fin politicien et tacticien qu’il feint d’ignorer que tout ce qui se passe au Cameroun actuellement, a pour toile de fond la problématique de la succession.
Succession au Cameroun
Entre OWONA NGUINI et Frank BIYA qui gagnera
Dans
ses multiples interventions depuis son arrivée à la tête du Ministère
de la communication, M. ISSA TCHIROMA donne l’impression que le débat
au Cameroun aujourd’hui se situe, au niveau de l’image du pays, celle
de son chef de l’Etat et du patriotisme des camerounais. Pourtant en
fin politicien et tacticien qu’il est, nous ne doutons pas un seul
instant qu’il maîtrise parfaitement les enjeux mais, met volontiers en
oeuvre une stratégie de distraction de l’opinion. Il faut dire qu’il
feint d’ignorer que tout ce qui se passe au Cameroun actuellement, a
pour toile de fond la problématique de la succession.
La
manière avec laquelle les événements qui alimentent l’actualité
sociopolitique sont traités, révèle, à défaut d’une incompétence
criarde une réelle volonté d’occulter la vérité sur les perspectives
possibles d’une monarchisation de la République du Cameroun à travers
l’expérience gabonaise. Voici notre lecture.
I- Cacophonie communicationnelle
Je
comprends la frilosité qui habite tous ceux qui interviennent dans les
« affaires » concernant le citoyen Biya depuis un moment. Il faut
préserver à tout prix ses intérêts. L’appréhension est si grande
qu’elle frise la schizophrénie ; à moins que l’on ne se trouve face à
de parfaits comédiens, qui ont décidé de noyer Paul Biya une fois pour
toute. C’est le lieu de se demander dans cette nébuleuse où sont les
vrais ennemis. On sait que pour justifier le déblocage de gros crédits,
les responsables de la sécurité n’hésitent pas de temps à autre à
créer de toute pièce quelque coup d’Etat ; peut être est-ce une
stratégie des civils, d’aller agiter des épouvantails, de multiplier
des occasions d’apparaître dans les médias, pour avoir le plaisir de
s’entendre défendre la cause du citoyen / président Paul Biya. A
moins qu’ils ne veulent se positionner eux-mêmes. A ce rythme, Issa
TCHIROMA n’est plus loin de l’overdose communicationnel. Le profil
bas est pourtant parfois un mode de communication hyper efficace.
Une chose est certaine, il se passe des choses pas très religieuses autour du chef de l’Etat et je pense que le mal n’est pas exogène. Et ces mêmes gens qui donnent l’impression de le soutenir et le poussent à mépriser le peuple seront les premiers à s’opposer grossièrement à Frank et Chantal Biya à la prochaine occasion désormais attendue. Le cas du Gabon. Depuis l’affaire des biens mal acquis, jusqu’à celle des vacances dispendieuses, en passant par le livre de François Mattei et les déraillements /incendies des trains. Je pense que le ver est dans le fruit.
a- Dans l’affaire des vacances dispendieuses
Pourquoi se pose t-on les plus mauvaises questions qui soient dans cette affaire ? Issa TCHIROMA : « pourquoi le présent séjour du chef de l’Etat camerounais à la Baule fait-il problème ? notre réponse : parce que les camerounais sont un peu plus vigilants et que la technologie permet de démocratiser l’information. Les camerounais ne réagissaient pas autrefois parce qu’ils croyaient encore au régime en place. Maintenant toute la vérité est dehors. Autres questions du MINCOM : « serait-il à sa première expérience en France et de manière générale en occident ? Le président Biya serait-il le seul chef d’Etat à passer des vacances hors de son pays ? Ces questions, triviales au demeurant n’apportent rien au débat. Elles démontrent au mieux la carence d’argumentaire d’un ministre de la communication, au pire une intention manifeste de biaiser le débat et de nuire davantage à l’image du chef de l’Etat qu’il prétend défendre». Pour apporter une riposte médiatique à cette information, les stratèges en communication ont choisi de faire confiance à un journal gratuit et à un scribouillard dénommé Yannick Urrien que l’on affuble volontiers de l’élogieux titre d’éditorialiste. Tous les professionnels savent bien ce que c’est qu’un gratuit.
Ils ont fait fort cette fois-ci, jusqu’à donner une interview de notre chef de l’Etat à un « chiffon » en guise de droit de réponse. Face à Ouest France et France inter, ça ne pèse pas lourd. Je comprends que M. TCHIROMA qui est un brave cheminot n’est pas à sa place. Par contre l’attitude de professionnels tels que Jacques FAME NDONGO et Marie Claire NNANGA me laisse pantois. Il y a une fois de plus une intention manifeste de discréditer le chef de l’Etat. Dans l’affaire des accidents de trains où il y a eu des centaines de blessés et mort d’hommes, le chef de l’Etat a fait parvenir au peuple camerounais depuis la Baule un message laconique, impersonnel autant que le ferait le Président Tchétchène. Les mêmes moyens que nous lui donnons pour aller se dorer à la Baule - encore qu’il y a plus de soleil à KRIBI ou WAZA- aurait pu servir à un retour précipité au chevet de ces camerounais éplorés, victimes d’une politique de privatisation mal goupillée. Comme le font souvent ses homologues en pareille circonstance.
Cette affaire sent le roussi, dans le droit de réponse du propriétaire de l’hôtel, il n’y a aucun chiffre. Ceux qui s’interposent ont-ils qualité ? Sont-ils comptables des deniers publics ? Sont-ils comptables de la fortune du chef de l’Etat ? En réalité la problématique revêt un caractère éminemment juridique et éthique.
b- Dans l’affaire des biens mal acquis
Dans l’affaire des biens mal acquis par exemple voici quelques questions, qui nous paraissent pertinentes. Paul Biya a-t-il le droit d’avoir de biens ? En a- t-il ? Sont-ils bien ou mal acquis ? Si on est d’accord que Paul Biya est dans la haute administration depuis un demi siècle, on ne saurait l’imaginer pauvre. Par ailleurs, les postes qu’il a occupés : directeur de cabinet civil, secrétaire général à la présidence de la république, premier ministre, chef d’Etat, suggèrent au regard du système, qu’il bénéficie des largesses du budget. Si en plus on sait qu’il est propriétaire d’une grande exploitation agropastorale on peut comprendre qu’il dispose d’une certaine fortune. La fortune est personnelle. Il n’y a que Paul Biya lui-même qui peut se justifier et
il est bon qu’il le fasse maintenant qu’il est aux affaires.
Quant à l’affaire des vacances du président, il n’y a pas lieu de faire des tours d’esprit en prétendant qu’il s’agit d’un débat moyenâgeux sur le sexe des anges. C’est bel est bien un débat cybernétique, dont le contenu n’a rien d’ambigu. Il est plutôt celui de la transparence. Les dépenses des chefs d’Etat dans les républiques démocratiques sont une question très actuelle BARRACK OBAMA, Sarkozy et Angéla MERKEL en font les frais dans leurs pays respectifs, pour ne citer que ceux là que nous essayons de copier.
Autre question : s’il s’agit de vacances privées ou officielles ? Ou les deux à la fois ? Si c’est privé, alors M. Biya doit payer de sa poche. Si c’est officiel, il faut dire que la Présidence de la République dispose d’un budget dit de souveraineté d’un montant de 50.milliards. Si c’est privé/officiel, alors on panache. Il n’y a pas à s’émouvoir outre mesure et à déclencher une pluie de motions de soutien
Autre question : et si c’était de la surfacturation, avec comme à l’accoutumé la complicité de l’entourage, sur le dos de Paul Biya. Quelle foi peut –on accorder à un droit de réponse d’un commerçant sans état financier? Quel gâchis de l’élite intellectuelle. Des attitudes à la fois complaisantes volontairement naïves, des comportements manquant de rigueur analytique et de rationalité scientifique. Manifestement, cette bureaucratie à l’affût du coup d’Etat biologique, pourquoi pas militaire se rend bien compte que le Patriarche d’Etoudi est un vieux sphinx qui a toujours de cartouches dans sa gibecière. Une telle cacophonie augure d’un déficit de stratégie qui préfigure les signes avant coureurs d’un éclatement de la nomenklatura. Quelle vacuité de fidélité et de sincérité.
Ceux
qui couvrent de louanges le Chef de l’Etat aujourd’hui, seront ses
premiers adversaires demain. L’expérience gabonaise nous-en dit long.
Maintenant que tout le monde est hors jeu une nouvelle réflexion
s’impose. Demain ne sera plus comme hier. Nous attendons ce qu’ils nous
dirons encore prochainement face à la candidature attendue de Frank
BIYA. La nouvelle problématique sera : quel mode d’organisation
devons-nous opposer au mécanisme de monarchisaion de la République en
cours, pour une alternative conséquente et résolue ? Que disent à
présent ceux qui ont critiqué notre position concernant Mathias Eric
OWONA NGUINI?
II - L’expérience gabonaise : les enjeux de succession au Cameroun
En recevant le fils du défunt président OMAR BONGO, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle
du 30 août 2009, sans se soucier des multiples conséquences sur la stabilité de la sous région, Paul BIYA semble envoyer un message clair au Camerounais : il entendrait peser de tout son poids pour s’assurer en temps opportun de la succession éventuelle de Frank BIYA à la tête de l’Etat au Cameroun, à défaut d’un membre proche de la famille. Nous voilà donc situer. Le débat que nous espérions se précise et semble désormais clair : Entre OWONA NGUINI et Frank BIYA qui gagnera ? Le Comité National de Lutte contre l’Inertie CONALI est prêt. Les oracles avaient prévu.
Que
les vieux leaders politiques s’abstiennent. Nous affirmons que les dés
sont pipés et que les candidatures multiformes que nous avons vécues au
Cameroun comme au Gabon nous desserviront une fois de plus. Nous
reprenons le débat autour de la question centrale : Pour mener à bien
la transition politique au Cameroun, Mathias OWONA NGUINI ne
représente-t-il pas la forme la plus pertinente de toutes les facettes
à la fois, géopolitique, géostratégique, culturelle et générationnelle
du leadership conquérant ? La question reste ouverte.
Au nom de toute la Société civile, le CONALI fait son travail
C’est tout cela qui nous rassure dans notre démarche vers une victoire certaine de la démocratie.
Joseph Marie ELOUNDOU
Président du Comité National de Lutte contre l’Inertie