Subventions des carburants: Les prix en sursis à la pompe
YAOUNDÉ - 04 Juillet 2012
© Pierre Célestin Atangana | Mutations
Après la visite de l’émissaire de la banque mondiale, les autorités du pétrole sont plus que jamais tournées vers l’affichage de la vérité des prix.
«Les subventions des prix du carburant vont se poursuivre au cours de l’année 2012 et la réflexion se poursuit pour la recherche des solutions relatives à la réduction desdites subventions et le moment venu, les partenaires sociaux seront informés des résultats obtenus», ainsi parlait Ibrahim Talba Malla, directeur général de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), le 15 décembre 2011 à l’issue d’une session du conseil d’administration de cette entreprise. Depuis la semaine dernière, cette déclaration du Dg semble être prise au sérieux dans les milieux gouvernementaux. En fait, à la faveur du séjour d’un émissaire de la banque mondiale au Cameroun, et qui a eu des entretiens serrés avec le Premier ministre et le secrétaire général de la présidence de la République sur les ressources de l’Etat et notamment sur sa capacité à mener à bien le vaste chantier des projets structurants, les échanges ont tourné autour des subventions qu’accordent le gouvernement aux prix des carburants à la pompe.
Pour Shantayanan Devarajan, économiste en chef pour la région Afrique de la Banque mondiale, venu parler des prix du carburant et de l’amélioration du rendement de l’agriculture, la subvention de l’Etat «pèse sur le trésor public». Aussi, l’expert de Banque mondiale estime-t-il que la nécessaire réforme de la tarification doit trouver un équilibre entre le souci de «protéger les pauvres» et celui de soulager la charge de l’Etat. Une situation qui, si elle perdure, plombe la marge de manœuvre des pouvoirs publics, dans la réalisation de ces chantiers porteurs de croissance et à haute intensité de main d’œuvre, à en croire certaines sources autorisées.
D’après Jean Tchoffo, secrétaire général du ministère des Finances qui présidait un atelier sur le soutien des prix à la pompe, ces coûts commencent à devenir insupportables pour le pays. «L’année dernière, le budget de l’Etat a supporté à hauteur de 323 milliards de Fcfa les subventions du carburant. Cette année 2012, compte tenu de la flambée des prix du pétrole sur le marché international, on pourrait dépenser les 400 milliards de Fcfa». Selon des responsables de la Csph qui annonçaient déjà en décembre dernier que le soutien des prix actuel est humainement insupportable dans la durée, le discours de l’émissaire de la banque mondiale qui n’a jamais marqué son accord pour cette option prise par les pouvoirs publics en mars 2008 à la faveur des émeutes de la faim, accélère le processus de réduction de la subvention.
«Cette année nous avons les projets structurants à réaliser, et si nous devons les financer, il faut qu’on dispose de beaucoup de ressources financières ou de provisions pour leur conduite. Or, actuellement, les bailleurs de fonds de ces projets qui viennent ici au Cameroun ces derniers temps sont inquiets quant à la capacité du gouvernement à tenir ses engagements et du coup, on n’a pas d’autres choix que de réduire la subvention», confie une source dans cette entreprise.
A la Csph, on indique que la physionomie des réductions est déjà peaufinée. Celles-ci, suivant les experts de cette entreprise, seront ciblées pour permettre à l’Etat de voir le, poids de ce soutien allégé. «On peut commencer par réduire d’au moins un quart parce que nous sommes en train d’atteindre les 400 milliards de Fcfa; et l’un des produits déjà sera le gasoil qui sera très utilisé pour la réalisation des projets structurants; donc si on se met encore à subventionner un produit comme celui-là, c’est qu’on se tire une balle dans le pied. Donc si quelqu’un possède par exemple un véhicule 4x4, il a les moyens de payer, pour l’essence, on va relativiser la réduction et maintenir peut-être pour le pétrole lampant. Il faut dire que cette baisse des subventions va se traduire par une augmentation des prix à la pompe», souligne la source. Ainsi, par exemple, le prix du litre de gasoil actuellement vendu à 520 Fcfa, devrait se situer autour de 767 Fcfa.
La hausse des prix des carburants est d’autant plus irréversible que, les importateurs, d’après la Csph, ne parviennent plus à importer à cause du cumul des retards de paiement dus à ces opérateurs. «Ils refusent d’importer parce que nous leur devons de l’argent; ils demandent qu’on règle d’abord qu’on règle l’ardoise qu’on leur doit avant qu’ils ne se lancent dans de nouvelles importations.» Une situation qui risque d’occasionner des désagréments dans la distribution des produits pétroliers dans les jours à venir. Pour faire face à cette ardoise, nous devons afficher la vérité des prix à la pompe», plaide la source. De 2008 à 2011, l’Etat a investi plus de 700 milliards de milliards de Fcfa dans le soutien des prix à la pompe. Celles-ci ont plafonné l’année dernière en atteignant 323 milliards de Fcfa.
© Pierre Célestin Atangana | Mutations
Après la visite de l’émissaire de la banque mondiale, les autorités du pétrole sont plus que jamais tournées vers l’affichage de la vérité des prix.
«Les subventions des prix du carburant vont se poursuivre au cours de l’année 2012 et la réflexion se poursuit pour la recherche des solutions relatives à la réduction desdites subventions et le moment venu, les partenaires sociaux seront informés des résultats obtenus», ainsi parlait Ibrahim Talba Malla, directeur général de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), le 15 décembre 2011 à l’issue d’une session du conseil d’administration de cette entreprise. Depuis la semaine dernière, cette déclaration du Dg semble être prise au sérieux dans les milieux gouvernementaux. En fait, à la faveur du séjour d’un émissaire de la banque mondiale au Cameroun, et qui a eu des entretiens serrés avec le Premier ministre et le secrétaire général de la présidence de la République sur les ressources de l’Etat et notamment sur sa capacité à mener à bien le vaste chantier des projets structurants, les échanges ont tourné autour des subventions qu’accordent le gouvernement aux prix des carburants à la pompe.
Pour Shantayanan Devarajan, économiste en chef pour la région Afrique de la Banque mondiale, venu parler des prix du carburant et de l’amélioration du rendement de l’agriculture, la subvention de l’Etat «pèse sur le trésor public». Aussi, l’expert de Banque mondiale estime-t-il que la nécessaire réforme de la tarification doit trouver un équilibre entre le souci de «protéger les pauvres» et celui de soulager la charge de l’Etat. Une situation qui, si elle perdure, plombe la marge de manœuvre des pouvoirs publics, dans la réalisation de ces chantiers porteurs de croissance et à haute intensité de main d’œuvre, à en croire certaines sources autorisées.
D’après Jean Tchoffo, secrétaire général du ministère des Finances qui présidait un atelier sur le soutien des prix à la pompe, ces coûts commencent à devenir insupportables pour le pays. «L’année dernière, le budget de l’Etat a supporté à hauteur de 323 milliards de Fcfa les subventions du carburant. Cette année 2012, compte tenu de la flambée des prix du pétrole sur le marché international, on pourrait dépenser les 400 milliards de Fcfa». Selon des responsables de la Csph qui annonçaient déjà en décembre dernier que le soutien des prix actuel est humainement insupportable dans la durée, le discours de l’émissaire de la banque mondiale qui n’a jamais marqué son accord pour cette option prise par les pouvoirs publics en mars 2008 à la faveur des émeutes de la faim, accélère le processus de réduction de la subvention.
«Cette année nous avons les projets structurants à réaliser, et si nous devons les financer, il faut qu’on dispose de beaucoup de ressources financières ou de provisions pour leur conduite. Or, actuellement, les bailleurs de fonds de ces projets qui viennent ici au Cameroun ces derniers temps sont inquiets quant à la capacité du gouvernement à tenir ses engagements et du coup, on n’a pas d’autres choix que de réduire la subvention», confie une source dans cette entreprise.
A la Csph, on indique que la physionomie des réductions est déjà peaufinée. Celles-ci, suivant les experts de cette entreprise, seront ciblées pour permettre à l’Etat de voir le, poids de ce soutien allégé. «On peut commencer par réduire d’au moins un quart parce que nous sommes en train d’atteindre les 400 milliards de Fcfa; et l’un des produits déjà sera le gasoil qui sera très utilisé pour la réalisation des projets structurants; donc si on se met encore à subventionner un produit comme celui-là, c’est qu’on se tire une balle dans le pied. Donc si quelqu’un possède par exemple un véhicule 4x4, il a les moyens de payer, pour l’essence, on va relativiser la réduction et maintenir peut-être pour le pétrole lampant. Il faut dire que cette baisse des subventions va se traduire par une augmentation des prix à la pompe», souligne la source. Ainsi, par exemple, le prix du litre de gasoil actuellement vendu à 520 Fcfa, devrait se situer autour de 767 Fcfa.
La hausse des prix des carburants est d’autant plus irréversible que, les importateurs, d’après la Csph, ne parviennent plus à importer à cause du cumul des retards de paiement dus à ces opérateurs. «Ils refusent d’importer parce que nous leur devons de l’argent; ils demandent qu’on règle d’abord qu’on règle l’ardoise qu’on leur doit avant qu’ils ne se lancent dans de nouvelles importations.» Une situation qui risque d’occasionner des désagréments dans la distribution des produits pétroliers dans les jours à venir. Pour faire face à cette ardoise, nous devons afficher la vérité des prix à la pompe», plaide la source. De 2008 à 2011, l’Etat a investi plus de 700 milliards de milliards de Fcfa dans le soutien des prix à la pompe. Celles-ci ont plafonné l’année dernière en atteignant 323 milliards de Fcfa.