STRIP-TEASE À YAOUNDÉ : Les autorités de la ville complices des proxénètes :: CAMEROON


Cameroun - STRIP-TEASE À YAOUNDÉ  : Les autorités de la ville complices des proxénètes::CameroonRebaptisée sous le terme plus familier de « 100 K-leçon », la pratique s’observe depuis peu dans certains lieux de détente de la capitale camerounaise. Ceci au vu et au su des autorités de la ville.

"Le Printemps", snack bar situé au carrefour de l’Intendance, en longeant vers le marché central, se trouve dorénavant très fréquentée à la faveur des spectacles de strip-tease offerts à la clientèle. La réputation et l'attraction de ce bistrot de la joie, est telle que des étrangers, de passage à Yaoundé, y viennent. Ici, c’est l’argent qui a le pouvoir. C’est le temple du sexe et la joie de vivre de la jeunesse yaoundéenne. 

Minuit est l’heure de pointe de cet établissement. A 23 heures, les clients arrivent plus nombreux et s'installent. On peut voir des jeunes femmes déambuler avec des accoutrements pour le moins affriolants faire des va et vient dans la salle éclairée par une lumière sombre. Une façon pour elles de “chauffer la salle’’. Des baffles éparpillés dans la salle balancent des décibels en vrac qui se mélangent tant et si bien que bientôt, il devient impossible de suivre une seule musique à la fois. Outre le seul penchant pour l’exhibitionnisme qui pourrait motiver la pratique, un spectacle particulièrement au gout des voyeurs, les stripteaseurs y tirent profit. En effet, dans ce maudit snack bar, on organise des actions pendant lesquelles la danseuse se déshabille jusqu’à arborer la tenue d’Adam et Eve, dans un rythme musical traduisant la montée de l’homme au “septième ciel’’. L’offre qui, aux yeux de plusieurs, peut paraître très alléchante est assortie d’une exigence et de principes. La danseuse qui sera déclarée en fin de soirée meilleure, est celle qui aura poussé l’audace jusqu’à se défaire de ses dessous. 

Il s’agit du soutiengorge et slip. Il y a tout un prélude pour en arriver là. C’est souvent dans une atmosphère particulière que se tient la séance de striptease. Le laps de temps entre le passage d’une chanson à une autre est le moment propice. En effet, le DJ qui est aussi le MC attend que s’installe une ambiance torride. A 23h, la fièvre monte. Le Dj arrête la musique et annonce la fameuse « séquence 100 Kleçon », profitant ainsi de la belle ardeur de la clientèle mise en condition. 

Les filles qui joignent le podium s’y affrontent. La règle du jeu énoncée, stipule que si à la fin de la chanson plus d’une personne est complètement nue, sera proclamée gagnante celle qui aura recueillie la plus bruyante approbation de l’assistance. Tout le monde vient ici. Du petit désoeuvré qui n'a pas de boulot au fonctionnaire qui vient pour chasser le stress. Les étudiants sont plus nombreux et déclarent qu’ils viennent décompresser, sans oublier les bourgeois des quartiers huppés de Yaoundé. Ce marketing d’un nouveau genre tend à se propager dans les bistrots de la ville de Tsimi Evouna au grand dam des parents et autres adultes peu enclins à faire la noce. 

Il n’a donc pas l’assentiment de tous les habitants de la capitale. La majeure partie de la population ne voit pas d’un bon oeil cette pratique qu’elle tient pour une grave atteinte aux bonnes moeurs. Elles décrient l’ampleur que prend ce nouveau phénomène qu’elle apparente ni plus ni moins à une sérieuse dépravation des moeurs. Voilà donc chers lecteurs de votre journal La Nouvelle Vision, un nouveau sujet d’inquiétude qui nous emmène à nous s’en remettre aux autorités de la ville en plus des « chats diurnes» qui y font la loi. En effet, on se souvient qu’il y a encore peu, le carrefour Intendance figurait dans la liste noire de la police nationale. Et pas loin du Printemps se trouve un poste de police.

Les policiers qu'on y trouve veillent visiblement sur la sécurité des prostituées du coin. Au regard de l’affluence observée dans ces établissements où se pratiquent ce strip-tease à outrance, on peut déduire que c'est un marché porteur. Une distraction jugée pourtant malsaine dont plusieurs veulent la fin dans les plus brefs délais. Ces lieux de sorcellerie obscène sont tenus par des proxénètes, malfaiteurs. 

Des hommes qui s’enrichissent et qui ont trouvé ainsi le moyen de gonfler leur chiffre d’affaires en profitant de la misère des jeunes filles innocentes qui ne demandent qu’à survivre. Interrogés, certains détenteurs de ces lieux malsains indiquent qu'ils travaillent en étroite collaboration avec les forces de l'ordre et la Communauté urbaine de Yaoundé. Selon eux, chaque partie a sa part dans le "deal" et c'est la raison pour laquelle cette exposition du sexe à ciel ouvert ne peut être stoppée. 

"chaque soir, des policiers viennent chercher leur "gombo" et boivent également chacun une bière tandis que la Communauté urbaine prend sa part à a fin du mois", déclare sous anonymat un tenancier de ces lieux lugubres. À la question de savoir combien donnent-ils souvent à la police et à la Communauté urbaine, notre homme nous indique que "la police prend 10 000 frs tous les soirs et il verse 150 000 à la Communauté tous les mois". Nous avons voulu allez plus loin en lui demandant à quel responsable de la Communauté verse-t-il l'argent, le proprio du snack bar à strip-tease nous indique qu'il nous a déjà trop dit et ne souhaite pas "foirer" son bussness. Nous y reviendrons ! 

© La Nouvelle Vision : Patrick Aroga


17/04/2014
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