Stratégie - Campagne électorale unitaire de l'opposition: Le Cpp, l'Udc et l'Afp élaborent une plate-forme électorale

Douala, 06 Septembre 2013
© Eyangoh Ekolle (stagiaire) | Aurore Plus

 

Cette forme d'alliance établie entre les formations politiques, expose leur stratégie de soutien réciproque dans le cadre des futures consultations électorales.

 

 

Les prochaines élections couplées, législatives et municipales du 30 septembre prochain, constitueront un champ d'expérimentation d'une nouvelle forme de soutien politique. C'est celle que la coalition de formations politiques, constituée du Cpp, de l'Upc, de l'Udc et de l'Afp a appelé: la plate-forme électorale. Par ce pacte, lesdites formations politiques s'engagent à se soutenir mutuellement lors des prochaines consultations électorales. Cette alliance s'est établie de deux manières: d'une part, elles ont constitué des listes mixtes, c'est-à-dire constituées des militants provenant de ces différents partis politiques. 

Par consensus, les dirigeants se sont entendus sur la forme de constitution de ces listes. L'entente portait surtout sur la détermination des têtes de listes aussi bien pour les élections municipales que législatives. Cela, semble-t-il, a pu se réaliser sans heurt. Pour preuve, ces partis politiques présentent fièrement leur alliance et appellent leurs militants respectifs à respecter les consignes de vote qui portent sur le soutien mutuel. D'autre part, ces partis politiques recommandent à leurs militants de voter les partis de la plateforme partout où certains d'entre eux ont présenté des candidats. Cette plateforme s'est établie pour les circonscriptions électorales des départements du Wouri dans la région du Littoral et La Mifi dans la région de l'Ouest. 

Pour Sam Mbaka, vice-président de l'Udc «il est question pour les formations politiques impliquées de taire leurs égoïsmes, de surpasser leurs divergences, pour faire prévaloir l'intérêt supérieur qui est le contrôle des municipalités et de l'assemblée nationale». C'est dire que l'objectif recherché par les divers acteurs, est de changer les résultats des trois dernières consultations qui ont vu l'écrasante victoire du Rdpc sur l'ensemble des partis de l'opposition. Quant à Edith Kah Walla, présidente du Cpp «la coalition de ces partis en vue des prochaines échéances électorales vise à dire trop c'est trop, et que l'heure est venue de balayer le Cameroun», martèle-t-elle. 

Toutefois, un petit tour dans l'histoire des élections dans ce pays l'ère du retour du multipartisme, nous rappelle que de cette initiative n'est pas la première du genre. La plus marquante dans cet esprit est celle initiée lors de l'élection présidentielle d'octobre 1997 au Cameroun. Malheureusement, non seulement cette coalition qui entendait constituer une candidature unique de l'opposition a connu la défection du Sdf à la dernière minute, mais aussi le score obtenu par ce candidat au cours de cette élection, était peu honorable pour l'ensemble des partis qui le soutenaient. 

De même, au lendemain de la proclamation des résultats de l'élection présidentielle d'octobre 2011, on a vu naitre une coalition de sept formations politiques appelée G7. Ces partis politiques entendaient établir une stratégie commune afin de mettre fin à ce qu'ils considéraient comme étant la mascarade électorale orchestrée par le parti au pouvoir. On se souvient que ceux-ci avaient fait entendre leurs récriminations à travers une déclaration commune qu'ils avaient produite, appelée: «déclaration de Yaoundé», du nom de la ville où ils s'étaient réunis pour la circonstance. Les membres du G7 s'étaient alors proposé de se retrouver régulièrement, ce qui était le cas. Sauf que très rapidement on a enregistré les premières défections et à ce jour, nul ne peut dire avec exactitude ce que ce G7 est devenu. Pourtant les dirigeants de ces formations politiques sont convaincus de l'effet qu'une telle coalition peut produire sur les électeurs qui, selon Sam Mbaka, «ont toujours appelé les partis de l'opposition à s'unir». Ces dirigeants soutiennent d'ailleurs que ce processus doit se prolonger après les échéances électorales à venir. Espérons seulement, que comme le dit l'adage, «les évènements se suivent et ne se ressemblent pas». On ne perd donc rien à attendre et à voir ce que produira cette autre entente électorale.



06/09/2013
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