Le capitaine des Lions indomptables, ballon d’or de 1988 et ¼ de finaliste de la coupe du monde historique de 1990, fait un étalage des insuffisances et des nombreux mensonges accouchés par JOSEPH ANTOINE BELL dans sa parution « vu de ma cage- mon long voyage de footballeur » dans les Editions du Schabel. Une analyse critique des faits écrits qui ont l’allure d’un scénario de film, une concertée fiction autobiographique où Jojo se joue de la réalité des faits, entame une incursion dans le monde onirique pour révéler les actes manqués de son parcours et les contre sens de son histoire. A lire TATAW Stephen, on ajouterait au titre du livre l’expression « le livre mensonge ». il était temps que quelqu’un réponde à Bell. C’est un livre à lire à tout prix du bas vers le haut.
Chrono : Tataw Stephen, quel état d’esprit après avoir lu cet ouvrage de votre coéquipier Joseph Antoine BELL ?
Tataw Stephen : je vous remercie tout d’abord de m’accorder cette
interview. Parce qu’il fallait que j’intervienne et surtout que je
restitue la vérité en tant que le capitaine de l’équipe nationale de
football du Cameroun : les Lions indomptables à cette époque historique
dont parle Joseph Antoine BELL dans son livre, parce qu’ il faut avouer,
ce que Bell dit est un tissu de mensonge à 500%. Je suis désolé de le
dire sans retenue à un coéquipier qui s’acharne sur l’inestimable destin
que notre génération a offert au football africain et mondial. C’est
dommage que 21 ans après, alors que nous avions bâti ensemble une œuvre
que le monde entier continue d’apprécier c’est l’un de nôtres qui
veuille la détruire par des propos diffamants et insultants.
Commençons par la préparation du mondial 90 en Italie, comment s’est-elle déroulée ?
La préparation du mondial italien de 1990 nous a tour à tour, conduits à
Bordeaux en France où tout s’est déroulé avec une grande satisfaction
et une seconde phase en Yougoslavie. C’est là que nous avons rencontrés
de petits problèmes de matériels qui somme toute perturbaient ;
cependant le gouvernement camerounais nous avait garanti que des
solutions étaient envisagées et que tout serait réglé à très court
terme. C’est d’ailleurs ce que j’ai tout ce temps essayé de répercuter
auprès de mes coéquipiers, mais le nommé Joseph Antoine Bell était
tellement mécontent qu’il agitait sensiblement le groupe. Cela troublait
la tranquillité et la sérénité que nous étions tenus de contenir à une
telle phase j’allais dire névralgique de la préparation du mondial.
Pourtant à ce que je sache et peut-être qu’il serait utile, opportun de
le rappeler, joseph Antoine BELL était comme les autres membres du
groupe, un joueur ordinaire donc sans aucune responsabilité. Pour finir
sur cet aspect du matériel manquant, nous avons eu une assise et c’est
après que le matériel manquant est arrivé.
Et en Yougoslavie il y a l’arrivée de Roger Milla et les remous de J.A.BELL ?
C’est en Yougoslavie que le ministre Joseph FOFE paix à son âme,
m’appelle et m’informe que Roger Milla rejoint le groupe 24h plus tard.
Malgré le fait que ce fut une décision de souveraineté de la république
du Cameroun, propriétaire des Lions indomptables, Bell a manifesté toute
sa désapprobation, d’ailleurs il le répète dans son livre comme si son
opinion eut été si importante que ça, mais à cette époque et pendant le
stage cela nous a perturbés. Bell a estimé que Milla avait mis fin à sa
carrière ? C’est ce Milla là, qui nous a conduits en quart de finale par
son talent. Pour Bell, tout cela ne compte pas, Milla ne devait pas
être là. En tout cas Milla a rejoint le groupe et il fut exemplaire en
toute circonstance. Aux entrainements, lors des matchs, ses performances
étaient excellentes. On avait l’impression qu’il venait de naître et
cela explique clairement qu’il a marqué de ses empreintes ce mondial
italien de 1990.
Que se passe t-il à votre arrivée en Italie ?
En Italie, le problème des primes s’est posé et d’avantage de
contestations ont été entendues dans le groupe. Je suis alors parti
consulter Milla, NKONO et KUNDE sur les assurances du Minjes que tout
serait bientôt finalisé et que nous devions rester concentrés sur la
préparation du match, que nous soyons galvanisés parce que le chef de
l’état assistera en personne au match d’ouverture qu’il est impossible
que nos problèmes ne soient pas résolus même à la dernière heure. Et
chaque fois d’ailleurs qu’il s’est posé un problème, je les ai toujours
consultés parce qu’ils étaient les plus anciens. Ils étaient d’accord
qu’on attende. Même si, le premier montant des primes avait été contesté
et fut par la suite révisé avec satisfaction pour le groupe. Pendant ce
temps vous dites que Bell organisait des réunions pour perturber le
groupe et créer la révolte des jeunes ?
Pendant ce temps, Bell n’est pas de cet avis d’ailleurs je ne sais à
quel jeu il joue et objectif final il veut atteindre quand on sait que
la coupe du monde est le sommet des compétitions d’un footballeur, il
doit en profiter au maximum et donner le meilleur de lui. Bell faisait
des petites réunions nocturnes et manipulait les plus jeunes, leur
demandant de se révolter et de tout arrêter si le gouvernement ne marche
pas et ne paie pas les primes immédiatement. Il avait toujours cette
petite manie de montrer que l’Etat ne veut rien faire, qu’on perd notre
temps et tout ça ! Régulièrement, lors du petit déjeuner on était mis au
courant qu’il a à nouveau réuni les gars pour déstabiliser le groupe.
Et ce sont les coéquipiers concernés qui revenaient le dire. J’étais le
capitaine et j’avais besoin de retenue et de pédagogie. Je peux vous
dire que chaque fois que BELL prenait la parole, il laissait couler de
sa langue un venin d’égoïsme sans égale. Il n’avait pas d’état d’âme.
Pour lui la coupe du monde pouvait s’arrêter là, avant le match
d’ouverture ; c’était pour lui la meilleure façon de monter à la face du
monde que nous avons des problèmes de primes. A ses yeux, seul le
scandale était approprié et il ne manquera pas de le démontrer. Les
coéquipiers avaient besoin d’argent certes mais étaient en outre
partagés entre l’envie de jouer une coupe du monde dans leur vie et de
poser un acte historique dans leur carrière et dont le monde se
souviendra toujours. Je crois que c’est cette deuxième volonté qui l’a
emporté. En tant que capitaine, j’ai dû au bout d’un certain temps,
informer le MINJES que BELL tenait des réunions parallèles.
Le vrai clash a lieu la veille du match d’ouverture, Bell met
les Lions à nu et déstabilise définitivement le groupe. De quoi
s’agit-il ?
La veille du match d’ouverture contre l’Argentine de Maradona,
championne du monde, c’était le 7 juin 1990 à Milan. Nous revenions de
la dernière séance d’entrainement ce matin là. Nous avons déjeuné et le
Minjes m’a appelé pour me dire « Monsieur le capitaine, vous n’êtes pas
au courant de ce qui se passe dans l’équipe ? Nous croyions que vous
formiez un groupe. Lisez ce journal où votre coéquipier mal parle du
Cameroun. C’est quoi ça. C’est cela être patriote pendant que le
Président de la République est là, un joueur insulte le Cameroun ? »
J’ai regardé le journal et j’ai vu BELL. Mon sang a fait un tour. J’ai
lu et je suis resté K.O debout. J’étais choqué. Notre coéquipier
estimait que c’était le sommet de l’humiliation qui attendait les Lions
indomptables à cette phase du mondial. Que le match d’ouverture serait
un chaos. Que pour lui c’était normal, rien n’avait été fait par les
autorités, que la préparation n’en était pas une. Qu’il tachera lui, de
limiter les dégâts au goal. BELL critiquait jusqu’aux schémas tactiques
des entraineurs sans aucune retenue. En bon dieu, il avait vu, bien vu.
Dieu merci, il ne sera dieu que dans son esprit de petit égoïste tout
imbu de lui.
C’était si grave que ça ?
C’est une interview qui aurait pu faire perdre confiance à tout le
groupe. C’est grave. son interview a fait boum ! Le match devait se
jouer dans quelques heures. A vrai dire, nous étions d’abord
décontenancés. C’est plus tard que nous avons repris confiance et choisi
d’aller mourir au front sur le drapeau du cameroun. Et vous avez vu la
bataille du lendemain sur Maradona. Nous voulions montrer au Président
Biya dans la tribune et aux camerounais du monde entier, que BELL ne
nous avait pas fondu, qu’il ne nous avait pas fragilisé, qu’il n’en
était pas capable, que son plan était petit. Que c’est Dieu qui est le
plus fort.
Qu’a dit le Ministre Joseph Fofé face à ce drame ?
Le Ministre a dit « BELL est radié, il a trahi son pays ! » il a répété
en syllabes « R.A.D.I.E ! » qu’il prenne ses affaires et qu’il rentre
chez lui. Je ne veux plus le voir » par la suite, nous avons été
informés que le même Ministre avait été convoqué dans la suite du
président de la république à Milan pour rendre compte au sujet de cette
affaire. Par ailleurs après moi, le MINJES avait convoqué les
entraineurs.
Que fut la réaction des coéquipiers ?
Je suis allé à la rencontre des joueurs, individuellement. Tous étaient
abattus mais ont réaffirmé leur engagement de ne pas conduire le pays à
l’humiliation en mondo vision. J’ai moi-même analysé la situation et je
me suis rendu compte à quel point Bell pouvait être diabolique,
antipatriotique. C’est sa vraie nature si vous parcourez sa vie de
footballeur des choses de ce type se sont répétées. En parlant de
limiter les dégâts, j’ai le sentiment que, comme il se dit sage et
malin, il anticipait, craignant Maradona si le match tournait au
désastre, il entrerait dans le livre des records Guinness comme le
gardien qui aura encaissé le plus de buts dans une phase finale d’une
coupe du monde au cours d’un seul match.
Et le restant de la journée de veille du match, quelle était l’ambiance ?
BELL avait plombé l’ambiance par ses déclarations à la presse. C’était
consommé mais pas digéré. Après le repas du soir, toujours ce soir du 7
juin à Milan, nous avons eu une dernière réunion en présence du MINJES.
Les primes ont été payées. Il nous a transmis les encouragements du chef
de l’Etat. Après cela, les joueurs sont allés se consulter, les
entraineurs sont restés en réunion avec le Ministre FOFE. Puis, ce
dernier m’a appelé et m’a redit en quelques mots « Monsieur le
capitaine, votre élément a déstabilisé le groupe, il a humilié le
drapeau du Cameroun devant le monde ; ce comportement est
antipatriotique et mérite une sanction exemplaire comme je vous l’ai dit
cet après midi. Monsieur BELL est exclu et doit quitter le groupe. »
J’ai compris que BELL ne serait pas titulaire le lendemain. A la réunion
technique du lendemain, BELL était officiellement hors jeu. Comment
a-t-il réagit ? Je crois qu’il avait réussi un grand coup. Le diable ne
dort pas. Vous voyez qu’il écrit son livre 21 ans après et n’a aucun
remords à la suite de cet incident qui aurait pu nous faire passer à
côté d’un moment important de l’histoire de notre pays. Il dit « avoir
rempli son devoir. » un joueur a pour devoir de jouer mais pas de faire
la politique ou de tuer le moral de ses compatriotes. BELL n’a rien dit,
il avait honte. Alors il est allé dans sa chambre. Il avait cru que son
poste de titulaire était inattaquable même en cas de haute trahison.
Il écrit avoir été exclu parce qu’il se battait pour ses coéquipiers dont il exprimait les désidératas.
C’est faux ! Ce sont ses déclarations. C’est son comportement qui l’a
fait exclure. Il a trahi le Cameroun. Il a insulté le Cameroun et tout
le groupe dans la presse. C’est cela se battre pour ses coéquipiers,
c’est ça le devoir d’un gardien de but la veille du match d’ouverture
d’une coupe du monde ? C’est parce que nous avons plaidé devant le
Ministre de le laisser parmi nous, qu’il a pu séjourner dans le groupe
pendant la coupe du monde. Nous avons sollicité qu’il touche toutes ses
primes. Nous avions été solidaires malgré l’ampleur de ses bêtises et
son acharnement à gâcher notre coupe du monde. Heureusement il n’y est
pas parvenu. Et c’est cette rancœur là qui l’habite jusqu’aujourd’hui
d‘avoir été hors jeu dans une coupe du monde, la plus belle de toutes
nos carrières respectives. Il porte probablement ces regrets là à tout
jamais et je vous dirais pourquoi… savez-vous ce qu’il avait posé comme
acte durant le cinquantenaire du Cameroun lors du match d’exhibition au
stade Omnisports l’année dernière ? Qu’est ce qu’il a fait ?
Le premier Ministre PHILEMEON YANG présidait le match d’exhibition du
cinquantenaire qui opposait au stade Omnisports, les héros de 1990 au
reste du monde. Nous étions en train de nous habiller dans les
vestiaires quand BELL se leva et dit « les gars j’ai envie de dire
quelque chose ! » nous avions le sentiment qu’il voulait peut-être dire
être fier des retrouvailles 21 ans après autour d’un match de foot. Et
que par la grâce de Dieu nous sommes tous vivants ce qui n’est pas
donné. Malheureusement il prit la parole et fonça droit dans le décor : «
je ne suis pas content de toi MASSING parce que c’est toi qui déclarait
partout que j’organisais des réunions parallèles en 1990 au mondial. »
nous étions abasourdis, scandalisés. D’où sort une si vieille histoire
plus de 20 ans après. Donc BELL n’a jamais oublié ce mondial ? Ça le
ronge qu’il ne dort plus. BELL n’a pas fini de parler que MASSING
Benjamin s’est levé, a foncé sur lui pour le rouer de coups de poings.
C’était grave ! L’Ambassadeur Roger MILLA s’est interposé et nous autres
calmions MASSING qui voulait en découdre avec BELL. On était passé à
côté d’une tragédie pour la grande gueule. L’Ambassadeur Roger MILLA a
alors prie la parole pour demander à BELL pourquoi vient-il sortir cette
affaire de 1990, 20 ans après, le jour du cinquantenaire de
l’indépendance du Cameroun. Un jour où le pays nous rend sa
reconnaissance. Que c’était mal pensé. On crut qu’il s’était assagi
qu’il rebondît dans son livre calamités. Je restitue cette anecdote pour
vous dire que BELL n’aime pas que les gens soient en paix. Il a
toujours été l’homme de la déstabilisation. Je pense que c’est après
cette tentative manquée, de nous déstabiliser après 20 ans lors du
cinquantenaire, qu’il lui vint l’idée d’écrire ce livre fiction à
l’allure d’un scénario. Son livre est un règlement de comptes. C’est
aussi par cette anecdote, l’occasion de dire aux camerounais qui ne
connaissent pas BELL que le mondial de 1990 continue de le hanter.
Il dit avoir toujours été le porte parole de l’équipe.
C’est lui qui le dit. Il n’y a jamais eu deux capitaines, j’étais le
seul qui parlait au nom de l’équipe. Je suis capitaine, nommé par arrêté
ministériel. Ce n’est pas une désignation de rue, tribale ou je ne sais
pas trop quoi… je vais vous dire que lorsque BELL parlait, c’était au
moment où l’on donnait la parole aux anciens pas et jamais en tant que
porte parole des joueurs. Il portait la parole de quoi ? celle de
l’évangile ? La preuve, il a porté la parole du désastre au mondial de
1990 mais nous avons ému le monde par notre prestation. C’est un menteur
! Son objectif était de provoquer la déchirure. Il n’aime pas la paix !
J’ajouterais que durant six ans de 1988 à 1994 où je fus capitaine des
Lions indomptables, il ne me revient pas d’avoir demandé conseil à Bell.
J’ai vite compris qu’il n’était pas utile au progrès.
Et le ministre ne l’appelait pas pour avoir son point de vue ?
Je ne pense pas que le ministre l’a appelé pour quoi que ce soit. Un
monsieur qui veut la mort du Cameroun, comment le ministre peut pactiser
avec lui. Tout le monde savait que c’était un type dangereux, un homme à
problèmes. Il fallait l’éviter.
Il dit avoir déterminé les schémas tactiques auprès du staff technique ?
Je pense que BELL veut se donner une valeur qu’il n’a pas. De nous tous,
une vingtaine d’excellents footballeurs, avec des coaches comme MANGA
ONGUENE, JULES NYONGHA, c’est BELL qu’on consulte pour donner le schéma
tactique du mondial de 1990, lui qui avoue qu’on va limiter les dégâts ?
Est ce qu’il y a une logique dans ce qu’il dit. BELL n’a jamais été
consulté par qui que ce soit pour les choix tactiques du mondial. C’est
un tissu de mensonge qu’il fait éditer pour tromper le public.
Par quelle magie reste t-il dans le groupe au mondial 90 ?
Nous avons supplié le ministre de ne pas jeter BELL dehors. Nous avons
(MILLA, KUNDE et moi) supplié le MINJES de le laisser parmi nous et de
lui payer ses primes alors que les autorités voulaient qu’il prenne son
sac et qu’il s’en aille loin, très loin. Finalement et malgré lui, le
ministre nous a accordé cette demande. Et BELL est resté parmi nous
jusqu’à la fin de la coupe du monde. Il a touché toutes ses primes y
compris la prime spéciale du président de la république. Il ne peut même
pas en être reconnaissant. C’est lamentable qu’un homme soit nourrit de
l’instinct de haine jusqu’à sa vieillesse.
De votre brassard, BELL dit que ce ne fut jamais un mérite mais
un cadeau pour le Cameroun anglophone dont vous tirez vos origines ?
Mon brassard n’a jamais été qu’une consécration. J’ai été capitaine du
TKC pendant plus de 10 années durant, j’ai été ballon d’or en 1988, j’ai
gagné la coupe d’Afrique. Qui peut douter de mon talent ? Je ne parle
pas mais j’ai fait aimer le poste de latéral à plusieurs jeunes. Je
crois avoir montré qu’il y a du plaisir à jouer défenseur et à faire des
merveilles. J’ai obtenu le brassard par reconnaissance. Ce fut une
affaire de confiance. On venait de rentrer de la Can de 1988 d’où j’ai
été la révélation. J’ai toujours été discipliné. Je suis resté capitaine
durant deux phases finales de coupe du monde. C’est inédit et je suis
l’unique cas au Cameroun.
Bell affirme que Nkono a bénéficié des soutiens claniques pour être titulaire au sein des Lions. Est-ce vrai ?
On voit bien que monsieur Bell n’a aucun respect des autres. Il prétend
que Nkono a bénéficié de … je préfère ne pas citer des choses aussi
lamentables. Thomy est et reste le plus grand génie des buts de
l’histoire du football dans notre pays. C’est une légende. Il est calme,
posé.
Il évoque le cas de Milla comme un illettré à qui on faisait une note en
faisant mention de sa femme (Mme Milla) pour qu’elle puisse lui
expliquer le document. Et que par ailleurs Roger Milla avait demandé à
Benjamin Massing en 1990 de casser le pied de Lineker lors du ¼ de
finale. Et que c’est Bell qui a sauvé le pied du redoutable attaquant
anglais en prenant à côté Massing pour lui faire entendre raison ?
Il essaie de faire croire que Milla est un psychopathe ?
C’est Bell qui a besoin d’un psychiatre. Il était où pour venir parler à
Massing pendant qu’il suivait les matches à la tribune. Il essaie de
détruire la renommée de l’Ambassadeur Itinérant. On peut jouer dur,
appuyer souvent mais casser le pied d’un joueur comme consigne de Roger
Milla je n’y crois pas. D’ailleurs tout le monde sait que la défense
camerounaise du mondial 90 ne blaguait pas. Nous étions sévères mais en
même temps, il y a eu des défenseurs qui n’ont pas eu un seul carton
jaune jusqu’en quart de finale de ce mondial. Nous avions plus de
talents que de casseurs de pieds. Nous n’étions pas fous ! Je crois que
personne ne peut avoir le courage de traiter Roger Milla de la sorte.
Nous, ses coéquipiers, savons ce que sa présence parmi nous a pu nous
élever, nous couvrir de gloire et élever le Cameroun et l’Afrique au
sommet dans le football. C’est incroyablement égoïste que lorsque Bell
parle de Milla, il le traite d’illettré. Je me souviens avec quelle
haine il a désapprouvé l’arrivée de Milla en Yougoslavie en 1990. Nous
sommes dans le football, que reproche Bell au talent mondial et
universellement reconnu de Roger Milla ? Bell parle dans son livre de là
où le football l’a emmené. Il a eu des problèmes de mœurs et séjourné
dans un milieu carcéral de 72 à 74 cela laisse des taches mêmes
psychologiques ? Je ne veux pas entrer dans la boue. Que les gens
aillent savoir qui est Bell ! moi je sais qui il est !
Bell a-t-il organisé la manipulation de ses coéquipiers et la
déchirure au sein du groupe pendant le mondial de 1994 aux Etats Unis où
vous étiez toujours capitaine pour la seconde fois consécutive ?
Oui, comme il avait manqué le mondial historique de 1990 et qui fut une
réussite planétaire pour les Lions Indomptables, il a voulu à tout prix
participer à une phase finale du mondial. N’oubliez pas que jusqu’en
1994 malgré sa grande gueule, Bell n’est pas encore entré sur un terrain
de football durant une coupe du monde de football. Pour lui, c’est
grave. C’est même un désaveu pour sa « brillance carrière. » il gravite
autour d’un mélange salé de torture psychologique, de vengeance et peut
être d’espoirs inavoués. Bell a la chance de connaitre depuis l’Europe,
l’entraineur français qui est sélectionneur des Lions, il espère donc
par des tours de passe-passe me prendre le brassard.
Il est écrit que vous avez organisé un scrutin dans la chambre
de Maboang Kessack pour voter le porte parole de l’équipe au mondial
américain de 1994. Il y avait beaucoup de candidats et c’est Bell qui
gagne le scrutin avec 14 voix. Vous, Milla et les autres êtes déchus,
désavoués par le groupe ?
Comment pouvais-je être si idiot. Je suis le capitaine depuis 1988. J’ai
été nommé par arrêt ministériel. Ce n’est que l’état du Cameroun par
voie officielle qui peut me démettre de mes fonctions. Et ce n’est pas
lorsque la coupe du monde se joue déjà que cela va être fait. Comment
pouvais-je organiser une rencontre dans la chambre de Maboang Kessack
qui est mon petit frère au lieu de le faire dans ma chambre. C’est moi
qui convoque les réunions dans ma chambre ou qui consulte les joueurs
dans leurs chambres, individuellement. Ça n’a pas de sens ce que Bell
écrit dans son livre. Il a savamment écrit un scénario, il est l’acteur
factuel d’un psychodrame dont la tragédie tourne autour de ce qu’il n’a
pas pu réaliser durant sa carrière et qu’il croit avoir réalisé dans les
faits. Ceux qui achètent ce livre doivent savoir que Bell ment. C’est
un scénario de film qu’il a rédigé et qu’il veut réaliser en nous
utilisant comme des personnages réels et non fictifs. Il a une
imagination de serbe parlant du génocide vous voyez…….
Alors que s’est-il passé aux USA ?
La réalité c’est que l’ambassadeur Mendouga du Cameroun aux USA, Inoni
Ephraïm et le ministre Bernard Massoua ils sont venus à la veille du
premier match nous rendre la visite. Je veux prendre la parole que Bell
se lève, me coupe. Je suis dépassé parce que je n’avais pas encore
assisté à une telle situation. J’ai juste le temps de regarder le
ministre afin qu’il dise à Bell « je ne vous ai pas donné la parole,
laissez le capitaine parler. » Il ne le fait pas et moi je n’ai pas
besoin d’organiser un scandale à la veille du match. Moi qu’on connait
comme un homme sans histoire depuis 6 ans que je suis capitaine. A la
fin de la réunion je comprends que le ministre a été vexé quand il
m’appelle et me demande ce qui se passe. Il me dit dans une formule
lapidaire « monsieur le capitaine prenez vos responsabilités ». C’est là
où Abed Négo Messang, vexé envoie un câble sur la radio nationale en
parlant d’un « coup d’état que Bell a tenté aux USA. Comment peut-il
avoir un capitaine nommé par l’état et un autre porte parole dans le
même groupe ? En existe-t-il un exemple similaire dans le monde ? Bell
n’avoue- t-il pas peut-être par lâcheté dans son livre, que c’est le
capitaine qui est le porte parole de l’équipe ? N’est-ce pas une
contradiction ? Henri Michel est donc au courant de ce que Bell
manigance. D’ailleurs s’il n’avait pas voulu de moi comme capitaine de
son équipe il l’aurait obtenu du gouvernement. Mais jamais Henri Michel
n’a demandé ma mise à l’écart. Demandez à tous les journalistes présents
à cette coupe du monde ou encore aux membres de la Fécafoot. Le soir de
cette veille de match contre la Suède, Henri Michel me convoque et me
réitère une fois de plus que je suis et reste le capitaine. Et j’ai joué
tous les matchs. D’ailleurs je voudrais préciser que c’est la seule
fois où Bell m’a arraché la parole devant les autorités et cela ne s’est
pas répété une autre fois. C’est Roger Milla qui était directeur
administratif de l’équipe nationale.
Alors selon vous, quel était le but recherché par Joseph Antoine
Bell en écrivant tant d’informations inexactes sur ses coéquipiers dans
un livre ?
Il ne peut pas jeter l’opprobre sur le travail que nous avons abattu en
1990 et qui a fait connaitre le football africain au monde moderne.
L’équipe des Lions Indomptables de 1990 a marqué l’histoire. Tout ce que
Bell fait dans son livre c’est d’essayer de tuer cette renommée de 90
parce qu’il n’a pas joué. C’est un acte manqué qu’il rumine depuis plus
de 20 ans. Il a mal de n’avoir pas joué contre l’Argentine, de n’avoir
pas battu Maradona et les champions du monde, de n’avoir jamais joué un
quart de finale d’une coupe du monde de sa vie. Lui qui voulait tout à
lui ! Lisez son livre, Bell ne reconnait nulle part le talent d’un de
ses coéquipiers chez les Lions Indomptables. Bell a voulu se racheter en
écrivant des choses qui relèvent d’une pure fantaisie romanesque. Je
lui demande au nom de tous les Lions de 1990 de demander pardon à tous, à
tous les Camerounais et à l’état qui a tout fait pour cette équipe
nationale. Tous les mensonges qu’il accouche dans son livre peuvent
faire l’objet de plein de critiques et de plaintes et de procès.
Seulement on connait l’homme et on ne lui fera pas cet honneur là. Vos
rapports avec le Minsep Michel Zoah ?
Le ministre de sport et de l’éducation physique est un travailleur
infatigable. Jour et nuit il cherche les voies et moyens pour
réorganiser le mouvement sportif et donner une vue plus claire à son
entrée à la modernité et au professionnalisme. Je suis sûr que les
réformes amorcées contribueront pour des années encore, à faire du sport
un vaste vivier pour les victoires futures. La charte des sports n’en
est elle pas une illustration patente ?
Vous défendez Roger Milla ?
L’ambassadeur Roger Milla, j’ai beaucoup de respect pour son talent et
son destin. Le monde entier est à ses genoux partout où il va, les
aéroports grouillent se ses fans plus de vingt ans après avoir survolé
le mondial 90. Vous savez, c’est Dieu qui donne les dons aux hommes. Ce
monsieur là a quelque chose de plus que je respecte. C’est par lui que
l’Afrique devait dévoiler le mérite de son sport et l’ampleur de son
talent. Je suis fier d’avoir profité de sa présence parmi nous. Le monde
doit le remercier toute sa vie et lui rendre des honneurs conséquents.
Samuel Eto’o a-t-il un destin particulier ?
Il faut féliciter Samuel Eto’o parce qu’il porte les couleurs
camerounaises dans les plus grands championnats européens. Eto’o est un
capitaine des Lions Indomptables ; je voudrais que les autres fassent
bloc autour de lui et que la fibre patriotique l’emporte toujours
quelque soient les problèmes qu’ils ont entre eux aujourd’hui. Bell a
voulu faire gâcher le mondial 90 mais nous avons été plus forts que les
intrigues. Je lui demande d’être proche de ses coéquipiers et de ramener
la paix et la sérénité dans le groupe. Il est jeune mais c’est un
grand. Je lui souhaite bonne chance pour son nouveau départ en Russie.
Et que Dieu sauve les Lions Indomptables.
Et si on vous demandait de présenter le parcours de Stephen Tataw en quelques mots ?
J’ai gagné la Can de 1988, quart de finaliste de la coupe du monde 1990,
ballon d’or de 1988 après que je fus la révélation de la Can Marocain
le pays organisateur ; demi finaliste de la Can Sénégal 92.
Professionnel et premier africain à jouer au Japon. Capitaine du club de
D2 Tofu futurs de 94 à 97. Au niveau national j’ai été capitaine de
Camark de Kumba pendant 5 ans. Capitaine du TKC pendant 11 ans.
Capitaine d’Olympic de Mvolyé. Champion du Cameroun, vainqueur de la
coupe du Cameroun etc. j’ai un GEC O level, un GEC A level. J’ai
travaillé comme administrateur de la CRTV au Budget de 1986 à 1991 et
j’ai démissionné pour me consacrer au football.