Souvenirs politiques…21 années passées,que sont devenus les leaders politiques de 1990?

Souvenirs politiques…21 années passées,que sont devenus les leaders politiques de 1990?

Opposition:Camer.beNombreux sont les leaders de partis politiques de l’opposition camerounaise qui ont animé la rue entre 1990 et 1992, réclamant la “liberté” à travers le multipartisme, la tenue d’une conférence nationale souveraine, l’amnistie générale, le retour au bercail de tous les exilés politiques de la première heure des indépendances…Toutes ces revendications devraient  déboucher sur le changement tant attendu. Quatorze années plus tard, le multipartisme est là. Mais pas de changement. Que  sont  –ils devenus, ces leaders qui parcouraient le pays du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest et qui étaient considérés à l’époque comme des sauveurs ? Camer.be est allé dans leur jardin secret pour vous fournir des informations sur ces derniers à la veille de l’élection présidentielle probable au Cameroun en cette année.

Les affaires  Yondo-Monga-Njawé auront été les détonateurs de ces  années  90 au Cameroun qui ont fait rêver des millions de Camerounais aspirant au vrai changement.

C’est plus précisément le 19 février 1990, devant le tribunal militaire  de Yaoundé que commence  l’affaire Yondo 

Avec la Tripartite d’octobre 91,  certains leaders de l’opposition se sont  tassé et les meneurs du printemps rêvé ont connu des fortunes diverses.

Gustave Essaka de la Dic, le fameux professeur d’Allemand,  a trouvé un point de chute à la communauté urbaine de Douala où il a travaillé comme cadre jusqu’à  son décès  au mois de juin de l’année 2006.

Me Douala Moutomè, un des défenseurs de Me Yondo a fait un tour dans le gouvernement (Même s’il estimait à l’époque qu’il était un Ministre Indépendant) avant de retrouver son cabinet à Douala où il peine pour avoir de la clientèle à cause de son passé dans la « mangeoire ».

Me Bernard Muna, parti du Sdf  et aujourd’hui président de Le Président de l'Alliance des forces progressistes, (AFP), a également  officié dans la justice internationale.

Augustin Kontchou Kouomengni, alias ‘’zéro mort’’ qui a remplacé Henri Bandolo au ministère de l’Information et de la Culture en 1990 est parti du gouvernement après y avoir roulé sa bosse pendant 11 ans. A ce jour, le « prof » a également oublié de prendre avec lui ses barres de craie et ses notes de cours oublié dans sa soutane du parti des flammes. Qui y cru qu’un jour « un bon joueur » manquerai ‘’d’équipe’’ ?

Koumbin Bilitik est aujourd’hui aux oubliettes,le président de l’Union des républicains du Cameroun a rendu l’âme le  26 septembre  2006 à l’hôpital Laquintinie de Douala. Ernest Koumbin Bilitik était un politique qui s’est fait connaître dans les années 1990. Il a été un caillou dans la chaussure de l’Union pour le changement.

Ils sont nombreux. Certains ont créé des partis ou des groupuscules politiques sans influence. D’autres encore sont portés disparus.

Nous avons  a pu retrouver quelques-uns  21 ans après. 

Yondo Black:Camer.beMe Yondo Mandenguè Black . Retraité politique  sans grande turbulence à Douala ?
 
L’ancien  bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun n’est plus qu’un fruit des oubliettes de l’histoire du multipartisme au Cameroun. C’est bel et bien lui qui en 1989 rassembla quelques proches pour réfléchir sur le multipartisme. En février 1990, trahi par l’un de ses proches, la police est mise au parfum, Me Yondo  sera  arrêté. Ses compagnons aussi. Ils ont pour noms, Anicet Ekanè, Francis Kwa Moutomè, Henriette Ekwè, Djon Djon, etc. Le motif de leur arrestation n’est pas clair. Atteinte à sûreté de l’Etat ou création d’un parti politique? Rien pourtant n’interdit au Cameroun la création d’une formation politique autre que celle qui exerce le pouvoir.
Toujours au courant de la même année et plus précisément  le 26 mai à Bamenda, une marche pour le multipartisme sous la houlette de Ni John Fru Ndi est durement réprimée par une cohorte de  forces de l’ordre. Bilan: 6 morts. Ce fut les premiers martyrs des années 90 après les émeutes des années soixante.

Des marches diverses se succèdent dans tous le pays aux premiers rangs des marcheurs, Jean-Jacques Ekindi, Emah Basile, respectivement président départe-mental du Rdpc dans le Wouri et délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé. Au premier congrès du Rdpc (parti au pouvoir) à Yaoundé en juillet 1990, Biya  demande à son parti de se préparer pour “une éventuelle concurrence”. C ‘est l’histoire.

Sorti de prison, Me Yondo lance le Mouvement Social pour la Nouvelle Démocratie (Msnd). Il revendique également la présidence du directoire de la coordination des partis de l’opposition. Mais, lui seront préférés Samuel Eboua, Jean-Jacques Ekindi et d’autres pour animer l’opposition naissante au Cameroun sous le Renouveau.
Le cabinet de Maître YONDO Black est  fermé depuis 1996. Mais, il ne le regrette pas. Les malheurs sont arrivés alors que ses enfants étaient déjà grands. Un d’eux qui a suivi son chemin dans le métier d’avocat s’est vu refuser l’accès dans la profession au Cameroun. Il exerce en France.

Le Mnsd a mis du temps pour être légalisé. Quand il l’a été finalement, il a fait long feu. Ses transfuges sont allés grossir les rangs du Sdf. Si ce parti existe encore, ce n’est que sur du papier. Me Yondo Mandenguè Black passe à ce jour  sa retraite politique  sans grande turbulence à Douala.

© Camer.be : Hugues SEUMO


06/03/2012
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