Souscription aux trois quarts pour l'emprunt obligataire de 400 millions USD du Cameroun (INTERVIEW)
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Souscription aux trois quarts pour l'emprunt obligataire de 400 millions USD du Cameroun (INTERVIEW)(Xinhuanet 17/12/2010)
Dix jours après le lancement, le 6 décembre à Douala, la métropole économique du pays, les souscriptions à un emprunt obligataire de 200 milliards francs CFA (400 millions USD) entrepris par le gouvernement camerounais s'évaluent à près de 150 milliards (300 millions USD), a révélé le ministre camerounais des Finances Essimi Menye abordé jeudi à Yaoundé.
Destinée au financement de grands projets d'investissement tels que la construction d'un port en eau profonde à Kribi, ville balnéaire du sud, cette opération inédite dans ce pays suscite un grand engouement, a déclaré M. Essimi Menye lors d'une réunion de l'Union africaine (UA) sur la mise en service prévue en 2011 du Fonds monétaire africain (FMA).
Q : Quel est le niveau de souscription à l'emprunt obligataire ?
R : Nous allons dépasser certainement les 75% aujourd'hui. C'est-à-dire que les gens ont déjà souscrit pour près de 150 milliards (de francs CFA) et parmi ces gens-là, il y a beaucoup plus les individus et les entreprises. C'est-à-dire, les banques n'ont pas encore sorti leurs portefeuilles. Nous espérons qu'au 21 décembre on sera certainement au-delà de 200 milliards. Il y a encore beaucoup de gens qui m'écrivent pour demander s'ils peuvent venir. Même des banques internationales.
Q : Vous voulez dire qu'il y a un engouement ?
R : Il y a un engouement. Ça veut dire que la signature du gouvernement est sérieuse. C'est pour cela que les gens souscrivent. On ne fait pas dans la gesticulation. Nous travaillons pour s'assurer d'année en année que l'image du Cameroun en termes de la gestion de ses ressources est une image respectée et respectable. Comme je l'ai déjà dit, ces ressources nous en avons pour poursuivre la plupart des grands projets qui ont été retenus dans le budget de 2010. Nous sommes simplement sereins en ce qui concerne les souscriptions pour l'emprunt obligataire. Vous voudrais rappeler encore que la date du 15 décembre était définie au départ, mais on a repoussé la clôture des souscriptions jusqu'au 20 décembre. Ceux qui n'avaient pas encore souscrits sont invités à le faire diligemment en allant voir le banquier ou juste en lui envoyant un SMS.
Q : Quelles sont les mesures qui ont été prises pour éviter qu'il y ait du blanchiment d'argent ?
R : Nous travaillons à travers le réseau bancaire et le réseau bancaire connaît ses épargnants. Maintenant, est-ce qu'il y a du blanchiment d'argent ? C'est possible. Mais à quel niveau vous êtes inquiets par le blanchiment d'argent ? 300.000, 1 million, 10 millions, 1 milliard ? On verra. Parce que le blanchiment peut devenir inquiétant quand une seule personne va souscrire à 20 milliards. Mais, quand ce sont des petits montants, on peut vivre avec ça.
Q : Quels bénéfices pour les souscripteurs ?
R : Si vous mettez 100 francs, ça vous rapporte 5,60 francs chaque année et sous mettez 1.000 francs, ça rapporte 56 francs. Si vous mettez plus, ça rapporte plus. Mais, vous ne trouverez pas ça ailleurs. Même aux Etats-Unis, les bonds du trésor rapportent 4, 3%. Donc, c'est le meilleur deal. Pour la fin de l'année, c'est une chance pour tout le monde d'aller mettre de l'argent et à la fin de l'année prochaine, vous aurez des intérêts. En décembre 2012, on va vous rembourser le quart de votre argent. Jusqu'en 2015, vous allez prendre votre argent et partir avec. Q : Vous vous réunissez aujourd'hui à Yaoundé avec vos collègues d'autres pays africains en charge de l'Economie et des Finances pour discuter de la mise en service du Fonds monétaire africain. Qu'est-ce que cette institution va apporter à l'Afrique ?
R : Le Fonds monétaire africain, comme le Fonds monétaire international, c'est un Fonds qui va permettre de structurer nos économies en apportant des garanties en termes de commerce extérieur. C'est-à-dire que les pays africains peuvent échanger les marchandises entre eux en utilisant leurs monnaies nationales. En plus du Fonds monétaire international, nous voulons avoir un instrument qui puisse effectivement donner une garantie additionnelle à nos monnaies.
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