Soupçon de corruption : Fru Ndi exige 5 millions à chaque candidat du Sdf

Cameroun - Soupçon de corruption : Fru Ndi exige 5 millions à chaque candidat du SdfVexé par des soupçons de corruption des délégués lors des primaires, le chairman choisit de prélever une ‘taxe’ aux corrupteurs candidats à la candidature à la députation.

« J’ai été suffisamment informé de ce que l’argent a circulé lors des primaires. Cela implique que les pauvres ne peuvent pas être conseillers municipaux ou députés. C’est regrettable. Je vais exiger cinq millions à certains de ces députés pour valider leur candidature ». Confidence de John Fru Ndi rapportée par des participants à la réunion du comité exécutif national (Nec). D’ailleurs, le concerné le réitère, pince-sans-rire à des journalistes au cours d’une conversation à bâtons rompus. C’était mardi dernier 9 juillet à sa résidence de Ntarinkon à Bamenda. Les membres de l’instance dirigeante du principal parti de l’opposition camerounaise s’étaient retrouvés pour statuer sur les rapports régionaux des primaires au sein de cette formation politique.

Le point d’achoppement aura été la région du Littoral où le chairman s’est dit indigné au regard du nombre de pétitions parvenues au Nec. D’une part, la requête formulée par le candidat malheureux, Patrice Kadji de Wouri-Est qui conteste avec véhémence la réélection du député sortant, Jean Michel Nintcheu, comme candidat du parti de la balance lors des législatives du 30 septembre prochain. Patrice Kadji fonde son argument sur le fait que douze cellules de cette circonscription de Wouri-Est n’ont pas pris part à ces primaires.

Les débats ont été particulièrement houleux. Pour couper la poire en deux, John Fru Ndi a laissé entendre que même en lui attribuant toutes les voix des douze cellules querellées, Patrice Kadji ne renversera pas la tendance : l’avance prise par son adversaire étant trop grande. L’organe dirigeant du parti a consacré, comme lors du précédent Nec, la prééminence de la commission de supervision des primaires au Littoral, ( présidé par Joshua Osih, premier vice-président national du Sdf) sur celle de la réorganisation de ladite région, dirigée par le secrétaire national à l’organisation, Ferdinand Asapngu.

L’autre point de divergence émanant du Littoral a trait à la contestation de la candidature Joshua Osih et Cie pour les primaires aux législatives dans le Wouri-Centre par le camp du vétéran Léolin Njakwa soutenu par Chantal Kambiwa. Les contestataires recusent le « soi-disant consensus »  du 28 juin dernier, qui « aurait » porté en triomphe le trio Joshua Osih, Adeline Djomgang et Philippe Edimo Samé. Mais le Nec a refusé de les suivre dans cette voie, qualifiant de cavalière leur démarche leurs dossiers de candidature étant « arrivée quelques jours après la liste consensuelle». N’étant pas en odeur de sainteté avec Fru Ndi au sujet de l’Internationale socialiste, l’initiative de Chantal Kambiwa pouvait-elle prospérer ? Rien n’est moins sûr...

A cause de l’absence de certains membres de la cellule des conseillers qui constitue la crème de la commission d’investiture, le Nec a pris sur lui de coopter certains de ses membres pour accélérer les investitures. Ces absents parmi lesquels le bâtonnier Francis Sama Asanga sont pour la plupart hors du pays. Ainsi le Nec a coopté, Donatus Njong (maire de Kumbo) comme représentant des maires, les présidents des groupes parlementaires Joseph Banadzem et Jean Tsoumelou. Tous deux représentent la chambre basse et la chambre haute du Parlement dans cette commission d’investiture des candidats du Sdf à la candidature pour le double scrutin du 30 septembre. Ce n’est qu’hier mercredi que cette commission est entrée en jeu pour veiller sur la régularité des primaires dans les différentes circonscriptions électorales Sdf du triangle national. Elle remettra sa copie demain vendredi.

Focal. La chute de quelques barons

Béatrice Annembom Munjo, secrétaire nationale à la communication postulait aux primaires à la députation dans la Mezam-Nord (Bafut -Tubah). Elle avait en face d’elle trois hommes. Au terme de cet exercice, elle estime avoir été taclée de façon irrégulière. C’est Fusi Namukon, qui a remporté la partie.

La grande humiliation est venue de la circonscription électorale (Ce) de la Menchum-Nord ( Fungom- Bafmen-Furu Awa) où le président de cette Ce, Rex Che Ngong Walter a essuyé une véritable déculottée face au jeune Ndong Larry Hills alias Wum Boy. Ce jeune de 38 ans, néophyte qui milite effectivement au sein du Sdf depuis seulement deux ans a laminé deux gros bonnets du parti de la balance dans la Menchum-Nord. Il a désillusionné par 552 voix ses adversaires Mou Moses Ngong alias Moscou (107 voix) et Rex Che Ngong Walter (19 voix).

Réticent au départ, il dit avoir été encouragé par les jeunes pour rentrer dans cette course à la députation. Déjà, il a annoncé les couleurs et entend demander aux candidats (locaux) du Rdpc de rendre compte à la population de la Menchum-Nord de leur gestion des 104 millions Fcfa contribués par la diaspora pour l’extension de la distribution d’eau dans cette circonscription électorale. Il estime que cet argent a été détourné par l’élite du parti du flambeau. C’est à juste titre qu’il est d’avis que cette histoire de distraction de l’argent de l’eau est un caillou dans la chaussure du parti d’en face. Nul doute que le parti de la balance va capitaliser sur cette histoire pour rebondir au perchoir dans la Menchum-Nord. 

© Le Messager : Donat SUFFO


11/07/2013
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