Sosthène Fouda tabassé au parquet
Affaire du bébé volé. L’homme politique doit rencontrer le procureur de la République du tribunal de première instance d’Ekounou ce lundi.
Samedi 10 février 2012. Commissariat central n°1 de Yaoundé. Il est
environ 16h. Vincent-Sosthène Fouda sort d’une cellule pour se rendre à
l’hôpital général de Yaoundé.
Il est acclamé par d’autres gardés à vue qui, toute la nuit, ont scandé
des chansons pour que le bébé de Vanessa lui soit rendu.
Vincent-Sosthène Fouda claudique. Son œil est enflé, son corps a des
hématomes et la paire de lunettes qu’il tient à la main est cassée. A la
demande de l’Ordre national des médecins, précise-t-il, il va faire des
examens médicaux, notamment un scanner, à l’hôpital général de Yaoundé,
afin de vérifier son état de santé. Il est accompagné de son avocat,
maitre Assira, et d’un médecin. Vincent-Sosthène Fouda affirme avoir été
tabassé la veille au parquet du tribunal de Grande instance du Mfoundi.
Vendredi 9 février, Vincent-Sosthène Fouda a été entendu par le
procureur de la République, M. Belinga, dans "l’affaire du bébé volé de
Vanessa". On lui reproche d’avoir organisé une marche illégale à
l’hôpital gyneco-obstétrique de Ngousso, jeudi dernier, de troubler
l'ordre public et de porter atteinte à sécurité de l’Etat. Nous l’y
avons également rencontré. « Je suis entré dans le bureau du procureur à
9 h5mn. Pendant 45 minutes, il m’a interrogé sur la paix et son prix et
m’a fait des observations idiotes du genre, tu es ewondo, Vanessa est
bamiléké. Je me demande pourquoi tu es derrière cette affaire. Au bout
de compte, il m’a signalé que je suis gardé à vue», s’indignait
Vincent-Sosthène Fouda. « Je suis ici depuis 8h et c’est maintenant, à
18h, qu’on me dit que c’est le procureur de la République du tribunal de
première instance d’Ekounou qui est compétent pour m’entendre»,
ajoutait Vincent-Sosthène Fouda à qui, un policier demandait
farouchement de monter dans le car de police.
Vincent-Sosthène Fouda nous a indiqué qu’il a été menotté et encagoulé,
avant d’être jeté de force dans un car de police en direction, il le
saura plus tard, du commissariat central n°1. Les journalistes et des
hommes politiques, comme Alain Fogue, qui faisaient le guet ne verront
pas passer le véhicule à bord duquel M. Fouda a été transféré au
commissariat central. Selon certaines indiscrétions, il est sorti du
côté du musée national. Malgré son insistance, l’avocat de
Vincent-Sosthène Fouda, maitre Assira, ne verra pas non plus son client
ce vendredi.
Hier au moment où nous allions sous presse, les proches de
Vincent-Sosthène Fouda, que nous avons rencontrés, étaient peu disposés à
dire véritablement où il se trouve. On le dit encore à l’hôpital
général. Toutefois, l’homme politique doit rencontrer le procureur de la
République du tribunal de première instance d’Ekounou ce lundi.