Sopécam: Le Consupe mène l’enquête sur le sort de la nouvelle rotative
DOUALA - 30 NOV. 2012
© Souley ONOHIOLO | Le Messager
Après le staff dirigeant et autres hauts cadres de la bureaucratie administrative de la Société de presse éditrice de « Cameroon Tribune », ce sont 64 agents en service dans ce quotidien national qui défilent depuis mercredi dernier, devant les services du contrôle supérieur de l’Etat, pour d’interminables auditions.
Quelque chose ne tourne pas rond au sein de la Société de presse et d’édition du Cameroun (Sopécam). Depuis un peu plus d’un mois, les services du contrôle supérieur de l’Etat, semblent avoir pris leur quartier, sinon, un état de siège au sein de cette entreprise à capitaux publics, éditrice de plusieurs livres et journaux dont les plus importants sont : le quotidien national « Cameroon Tribune », les magazines « Nyanga », « Weekend Tribune ». Après avoir séjourné à l’agence régionale de Douala, le cap est mis depuis quelques jours au siège à Yaoundé. Les fins limiers du ministre Henri Eyebe Ayissi, que plusieurs personnels en service à la Sopecam, observaient à distance, avec un zeste de curiosité, sans grand intérêt, ont fini par faire tomber le masque. Un peu plus de 64 employés, appartenant tant dans les services de la rédaction, le commercial et marketing, publicité, agents de maitrise…, ont été convoqués. Tour à tour, ils ont été pour la majorité, auditionnés toute la journée de mercredi, 28 novembre dernier.
« On nous a interrogés sur le train-train quotidien, la vie au sein de l’entreprise, la grille salariale, le mode de recrutement, la gestion des profils de carrière, l’ambiance entre collègues, les rapports avec les responsables… » affirme un employé de l’entreprise. Sous anonymat. Et d’ajouter que la Commission du contrôle supérieur de l’Etat, a exigé à chacun des 64 auditionnés de rappliquer ce vendredi, muni de l’ensemble de ses diplômes et autres parchemins. Parmi les préoccupations des enquêteurs du Consupé, il y a celles de jauger le niveau du népotisme, des promotions sur confort de canapé, la politique de mandarinat, de l’arbitraire dans le recrutement des personnels, les disparités dans la gestion des salaires ; le manque d’objectivité dans la promotion des cadres, dans les avancements…
Au commencement, était l’enquête sur la nouvelle rotative
Annoncé à grand renfort de publicité, lors d’une de ses prises de parole, le chef de l’Etat, Paul Biya, avait promis de débloquer de faramineuses sommes d’argent pour l’achat d’une nouvelle rotative. On parle d’environ quatre milliards. L’objectif était d’améliorer la qualité des services de la Sopecam, de satisfaire la clientèle, d’augmenter les performances de l’entreprise en matière de presse et d’édition. Devant la peau de chagrin de l’imprimerie nationale, la nouvelle rotative avait également pour objectif, de produire le matériel électoral, plus particulièrement, les bulletins de vote. Pour l’acquisition de la nouvelle merveille de l’imprimerie, plus de quatre missions avaient été menées à l’Etranger, souvent sous la conduite du ministre Joseph Anderson Le, directeur adjoint du cabinet civil, président du Conseil d’administration de la Sopécam. Certaines langues affirment que lors desdites missions, qui s’avèreraient être des gouffres à sous, d’importantes sommes d’argent ont été « tirées » des caisses de l’entreprise. Plus grave, l’on accuse le Pca et certains hauts responsables d’avoir ponctionné et pris de gros avantages dans les caisses de l’entreprise. Entre autres accusations qui, selon nos sources, auraient retardé et plombé la mise en service de la nouvelle rotative, on dénonce : l’augmentation des privilèges accordés aux administrateurs, des frais de congé payés au Pca, avec des personnes étrangères ; d’importantes sommes (un million) qui seraient débloquées, mensuellement pour le carburant du Mincom. Près de deux cent mille francs cfa de carburant mensuel, pour chaque administrateur.
Joint au téléphone, Issa Tchiroma, le ministre de la Communication a clairement démenti, avec force d’ailleurs, une quelconque décharge de quelques frais de carburant par ses services. « Je peux démentir et infirmer avec certitude que le ministre n’a jamais déchargé du carburant venant de la Sopecam » martèle le ministre de la Communication. « Je ne m’exprime pas sur le sujet », a répondu, Marie-Claire Nana, le directeur général de la Sopecam. D’une voix enrouée et pleine de mélancolie, le directeur de la publication de «Cameroon Tribune», procède par la rétention de l’information alors qu’il s’agit d’expliquer le mode de dépense de la fortune publique et ce qui peut être la cause du retard de l’installation de la nouvelle rotative. Et si c’était un coup d’épée en l’air pour les enquêteurs du Consupe ?
Souley ONOHIOLO
Volte-face: Les explications de Joseph Anderson Le
Joint au téléphone à la veille de la célébration le 06 novembre, des 30 années de pouvoir suprême du président de la République, Paul Biya, le Pca de la Sopecam, a indiqué qu’il avait la tête aux préparatifs de l’évènement dans sa région de l’Est ; mieux qu’il ferait tout pour demander au Dg, ne nous apporter un éclairage sur la question. S’agissant des accusations de prise d’avantages et de nombreux privilèges dans les caisses de l’entreprise, l’ex-éditorialiste, ancien plénipotentiaire de la brigade des reportages spéciaux à la tour d’aluminium de la Crtv, Mballa II, a versé dans les menaces. « Les gens veulent vous mener en bateau ; qu’ils vous apportent la preuve de ce qu’ils racontent ; qu’ils vous montrent les documents qui m’accablent », lance-t-il dans une quinte de rire qui dure plus d’une minute. « Le Messager est un journal sérieux, qui a besoin des sujets plus originaux et sérieux » ajoute-t-il. En d’autres termes, notre enquête n’était que du chien écrasé.
Une descente à la rue de l’aéroport, au niveau du site qui abrite l’immeuble siège de la Sopecam, le désenchantement est profond et le ressentiment affligeant. Les travaux de construction du local qui devait abriter la nouvelle rotative, sont aux arrêts depuis belle lurette. En levant les yeux, l’on peut lire sur la plaque : « travaux d’aménagement du site devant abriter la nouvelle rotative de la Sopecam : lot charpente métallique ; financement, budget d’investissement de la Sopecam exercice 2011 : fin des travaux septembre 2011 ». Plus d’un an après la charpente métallique que devait construire la société « Ibc », n’est toujours pas livrée.
La charrue avant les bœufs
Des informations collectées à bonne source, attestent de ce que des moyens colossaux ont été dépensés pour l’achat de la nouvelle rotative qui depuis près d’un semestre, est arrivée au Cameroun. Entièrement dédouanée, cette machine sommeille dans les installations de la base aérienne, sis à un jet de pierre de la Sopecam, où, elle doit normalement « entrer en service ». Mais comment pourrait-elle quitter la poussière et l’étroitesse des lieux où, elle se trouve, avant d’être mise en activité ; si les travaux du local en vue de son installation, ne sont pas achevés. Comment expliquer que, un an après, le budget de la Sopecam, devant financer la construction du local, ne soit achevé. Comment comprendre que les envoyés en mission en vue de l’acquisition de la nouvelle rotative, n’aient pas tenu compte du gabarit de la machine ?
« Il y a une incompréhension et un manque de cohésion entre les deux sociétés qui ont la charge de conduire les travaux. Chacun veut en faire à sa tête » accuse Joseph Le. Sans convaincre. Des sources bien informées avouent qu’il y a eu un manque criard des liquidités dans les caisses de l’entreprise. Sopecam est au bord de l’asphyxie, terrassée et très peinée par les ministères, les sociétés parapubliques et autres débiteurs, qui refusent de verser de grosses quantités d’argent, alors même que les services ont été accomplis. C’est environ, deux milliards que l’entreprise Sopecam doit recouvrer au risque de voir arriver sa mort lente. A moins que le chef de l’Etat, Paul Biya qui a dégagé des fortes sommes d’argent pour l’achat de la rotative, consente à débloquer de l’argent pour l’immeuble siège de ladite rotative. « On avait misé sur la réalisation des travaux, en pensant aux entrées relevant des élections municipales et législatives, si les échéanciers avaient été maintenus ». Quel dommage car tout cela a été reporté aux calendres grecs. Pendant combien de temps continuera-t-on d’attendre ce bébé dont la date d’accouchement est dépassée depuis plus d’un an. Il faut procéder fatalement par la césarienne. C’est dire que l’épervier s’annonce au-dessus de la Sopecam.
Souley ONOHIOLO
© Souley ONOHIOLO | Le Messager
Après le staff dirigeant et autres hauts cadres de la bureaucratie administrative de la Société de presse éditrice de « Cameroon Tribune », ce sont 64 agents en service dans ce quotidien national qui défilent depuis mercredi dernier, devant les services du contrôle supérieur de l’Etat, pour d’interminables auditions.
Quelque chose ne tourne pas rond au sein de la Société de presse et d’édition du Cameroun (Sopécam). Depuis un peu plus d’un mois, les services du contrôle supérieur de l’Etat, semblent avoir pris leur quartier, sinon, un état de siège au sein de cette entreprise à capitaux publics, éditrice de plusieurs livres et journaux dont les plus importants sont : le quotidien national « Cameroon Tribune », les magazines « Nyanga », « Weekend Tribune ». Après avoir séjourné à l’agence régionale de Douala, le cap est mis depuis quelques jours au siège à Yaoundé. Les fins limiers du ministre Henri Eyebe Ayissi, que plusieurs personnels en service à la Sopecam, observaient à distance, avec un zeste de curiosité, sans grand intérêt, ont fini par faire tomber le masque. Un peu plus de 64 employés, appartenant tant dans les services de la rédaction, le commercial et marketing, publicité, agents de maitrise…, ont été convoqués. Tour à tour, ils ont été pour la majorité, auditionnés toute la journée de mercredi, 28 novembre dernier.
« On nous a interrogés sur le train-train quotidien, la vie au sein de l’entreprise, la grille salariale, le mode de recrutement, la gestion des profils de carrière, l’ambiance entre collègues, les rapports avec les responsables… » affirme un employé de l’entreprise. Sous anonymat. Et d’ajouter que la Commission du contrôle supérieur de l’Etat, a exigé à chacun des 64 auditionnés de rappliquer ce vendredi, muni de l’ensemble de ses diplômes et autres parchemins. Parmi les préoccupations des enquêteurs du Consupé, il y a celles de jauger le niveau du népotisme, des promotions sur confort de canapé, la politique de mandarinat, de l’arbitraire dans le recrutement des personnels, les disparités dans la gestion des salaires ; le manque d’objectivité dans la promotion des cadres, dans les avancements…
Au commencement, était l’enquête sur la nouvelle rotative
Annoncé à grand renfort de publicité, lors d’une de ses prises de parole, le chef de l’Etat, Paul Biya, avait promis de débloquer de faramineuses sommes d’argent pour l’achat d’une nouvelle rotative. On parle d’environ quatre milliards. L’objectif était d’améliorer la qualité des services de la Sopecam, de satisfaire la clientèle, d’augmenter les performances de l’entreprise en matière de presse et d’édition. Devant la peau de chagrin de l’imprimerie nationale, la nouvelle rotative avait également pour objectif, de produire le matériel électoral, plus particulièrement, les bulletins de vote. Pour l’acquisition de la nouvelle merveille de l’imprimerie, plus de quatre missions avaient été menées à l’Etranger, souvent sous la conduite du ministre Joseph Anderson Le, directeur adjoint du cabinet civil, président du Conseil d’administration de la Sopécam. Certaines langues affirment que lors desdites missions, qui s’avèreraient être des gouffres à sous, d’importantes sommes d’argent ont été « tirées » des caisses de l’entreprise. Plus grave, l’on accuse le Pca et certains hauts responsables d’avoir ponctionné et pris de gros avantages dans les caisses de l’entreprise. Entre autres accusations qui, selon nos sources, auraient retardé et plombé la mise en service de la nouvelle rotative, on dénonce : l’augmentation des privilèges accordés aux administrateurs, des frais de congé payés au Pca, avec des personnes étrangères ; d’importantes sommes (un million) qui seraient débloquées, mensuellement pour le carburant du Mincom. Près de deux cent mille francs cfa de carburant mensuel, pour chaque administrateur.
Joint au téléphone, Issa Tchiroma, le ministre de la Communication a clairement démenti, avec force d’ailleurs, une quelconque décharge de quelques frais de carburant par ses services. « Je peux démentir et infirmer avec certitude que le ministre n’a jamais déchargé du carburant venant de la Sopecam » martèle le ministre de la Communication. « Je ne m’exprime pas sur le sujet », a répondu, Marie-Claire Nana, le directeur général de la Sopecam. D’une voix enrouée et pleine de mélancolie, le directeur de la publication de «Cameroon Tribune», procède par la rétention de l’information alors qu’il s’agit d’expliquer le mode de dépense de la fortune publique et ce qui peut être la cause du retard de l’installation de la nouvelle rotative. Et si c’était un coup d’épée en l’air pour les enquêteurs du Consupe ?
Souley ONOHIOLO
Volte-face: Les explications de Joseph Anderson Le
Joint au téléphone à la veille de la célébration le 06 novembre, des 30 années de pouvoir suprême du président de la République, Paul Biya, le Pca de la Sopecam, a indiqué qu’il avait la tête aux préparatifs de l’évènement dans sa région de l’Est ; mieux qu’il ferait tout pour demander au Dg, ne nous apporter un éclairage sur la question. S’agissant des accusations de prise d’avantages et de nombreux privilèges dans les caisses de l’entreprise, l’ex-éditorialiste, ancien plénipotentiaire de la brigade des reportages spéciaux à la tour d’aluminium de la Crtv, Mballa II, a versé dans les menaces. « Les gens veulent vous mener en bateau ; qu’ils vous apportent la preuve de ce qu’ils racontent ; qu’ils vous montrent les documents qui m’accablent », lance-t-il dans une quinte de rire qui dure plus d’une minute. « Le Messager est un journal sérieux, qui a besoin des sujets plus originaux et sérieux » ajoute-t-il. En d’autres termes, notre enquête n’était que du chien écrasé.
Une descente à la rue de l’aéroport, au niveau du site qui abrite l’immeuble siège de la Sopecam, le désenchantement est profond et le ressentiment affligeant. Les travaux de construction du local qui devait abriter la nouvelle rotative, sont aux arrêts depuis belle lurette. En levant les yeux, l’on peut lire sur la plaque : « travaux d’aménagement du site devant abriter la nouvelle rotative de la Sopecam : lot charpente métallique ; financement, budget d’investissement de la Sopecam exercice 2011 : fin des travaux septembre 2011 ». Plus d’un an après la charpente métallique que devait construire la société « Ibc », n’est toujours pas livrée.
La charrue avant les bœufs
Des informations collectées à bonne source, attestent de ce que des moyens colossaux ont été dépensés pour l’achat de la nouvelle rotative qui depuis près d’un semestre, est arrivée au Cameroun. Entièrement dédouanée, cette machine sommeille dans les installations de la base aérienne, sis à un jet de pierre de la Sopecam, où, elle doit normalement « entrer en service ». Mais comment pourrait-elle quitter la poussière et l’étroitesse des lieux où, elle se trouve, avant d’être mise en activité ; si les travaux du local en vue de son installation, ne sont pas achevés. Comment expliquer que, un an après, le budget de la Sopecam, devant financer la construction du local, ne soit achevé. Comment comprendre que les envoyés en mission en vue de l’acquisition de la nouvelle rotative, n’aient pas tenu compte du gabarit de la machine ?
« Il y a une incompréhension et un manque de cohésion entre les deux sociétés qui ont la charge de conduire les travaux. Chacun veut en faire à sa tête » accuse Joseph Le. Sans convaincre. Des sources bien informées avouent qu’il y a eu un manque criard des liquidités dans les caisses de l’entreprise. Sopecam est au bord de l’asphyxie, terrassée et très peinée par les ministères, les sociétés parapubliques et autres débiteurs, qui refusent de verser de grosses quantités d’argent, alors même que les services ont été accomplis. C’est environ, deux milliards que l’entreprise Sopecam doit recouvrer au risque de voir arriver sa mort lente. A moins que le chef de l’Etat, Paul Biya qui a dégagé des fortes sommes d’argent pour l’achat de la rotative, consente à débloquer de l’argent pour l’immeuble siège de ladite rotative. « On avait misé sur la réalisation des travaux, en pensant aux entrées relevant des élections municipales et législatives, si les échéanciers avaient été maintenus ». Quel dommage car tout cela a été reporté aux calendres grecs. Pendant combien de temps continuera-t-on d’attendre ce bébé dont la date d’accouchement est dépassée depuis plus d’un an. Il faut procéder fatalement par la césarienne. C’est dire que l’épervier s’annonce au-dessus de la Sopecam.
Souley ONOHIOLO