D’après
les rapports financiers disponibles, Charles Metouck, l’ancien
directeur général de la Société nationale de raffinage a amélioré la
santé financière de cette entreprise en onze ans seulement.
Au-delà de tout reproche et des soupçons de détournement des deniers publics, le travail abattu par Charles Metouck à la Sonara est impressionnant. Et difficilement oubliable. Les chiffres sont la. Des statistiques aussi. Les plus récentes sont contenues dans le dossier présenté à la commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), par l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam), sous l’impulsion de l’ancienne équipe dirigeante, en vue du renouvellement de la qualification en entreprise de grand standing et d’importance nationale. Ce document de 18 pages, qui aurait servi, si la passation de service technique avait eu lieu les 20 et 21 février 2013, est un vivier d’informations utiles sur l’état des lieux actuel de la Sonara et de ses perspectives. D’après ce dossier, la Sonara présentait 250 milliards Fcfa de chiffre d’affaires en 2002, au moment où Charles Metouck entre en scène.
En 2011, soit neuf ans après, le Bakoko a pratiquement quatriplé ce chiffre d’affaires, l’amenant à hauteur de 1.022.210 Fcfa. En fin 2011, les ventes de la Sonara ont connu une hausse de 37%. Cette performance, qui renseigne le dossier, est la résultante de deux facteurs. La saturation de la capacité théorique de production de la raffinerie à 2,3 millions de tonnes en 2011, augmentant ainsi les qualités de produits pétroliers vendus et l’évolution des ventes sur le marché international qui se sont situées à 35% du chiffre d’affaires de la société (contre 30% en moyenne au cours des années précédentes). Du fait de la libéralisation des prix sur ces marchés, le Chiffre d’affaires s’est trouvé positivement impacté. Sur le plan de la rentabilité, la Sonara est demeurée profitable au cours des 3 dernières années en dépit d’une baisse marquée de son résultat net en 2011 de 23,6milliards de Fcfa à 10,3 milliards de Fcfa. En pourcentage du chiffre d’affaires, cette baisse est encore plus accentuée puisque du fait de la progression des ventes, le rapport du résultat net aux ventes est passé de 3,17% à 1,01%
Dividendes
les hausses du coût d’achat du brut, des pertes de change sur les opérations en devises, et la hausse des frais financiers supportés par l’entreprise. La légère augmentation de la marge brute de 2009 à 2010, puis de 2010 à 2011 est la traduction d’un meilleur équilibre entre les coûts d’approvisionnement en matière première, et les recettes tirées de la vente des produits raffinés, notamment à l’international », souligne le rapport. Au 31 décembre 2012, apprend-on, l’entreprise étatique présentait un chiffre d‘affaires de 889,912 milliards, une marge brute de 71,536 milliards et un résultat net de 3,625 milliards. Mais aussi, une dette du gouvernement à hauteur de 347 milliards Fcfa.
Seulement, une partie de cette dette a fait l’objet d’une titrisation à hauteur de 165 milliards Fcfa en trois parties. 80 milliards à la mi-2013, 38,147 milliards en 2014 en seconde tranche, et une troisième de 47,230 milliards Fcfa en 2015. La partie non titrisée fait l’objet d’une convention entre la Sonara et le gouvernement. Sous la houlette de Charles Metouck également, la Sonara a engagé les travaux d’extension de son usine pour porter la capacité de production de 2,1 millions de tonnes par an comme c’est le cas aujourd’hui, à 3.5 millions de tonnes à l’horizon 2015.
Ce document rapporte que pour y parvenir l’entreprise doit « se doter d’une nouvelle unité de distillation sous vide, d’une capacité de 1.300,000 tonnes par an (…) doublé de la capacité de reformage par l’installation d’une nouvelle unité identique à l’existante pour porter la nouvelle capacité de reformage à 610.000 tonnes par an , porter la production d’électricité de 9 à 16 mégawatts, augmenter la capacité de stockage par la construction d’une dizaine de bacs dans la gestion de ces stocks, augmenter la capacité de chargement des camions citernes par la construction d’un îlot de chargement supplémentaire et l’amélioration du matériel de comptage ». Le projet est divisé en deux phases. Les travaux de la première phase évaluée à 130 milliards FCfa, sont complètement achevés.
Ils étaient financés par la Sonara à hauteur de 14 milliards, une syndication locale arrangée par Afriland First Bank pour 52 milliards et une syndication offshore arrangée par Calyon, à hauteur de 62,5 milliards Fcfa. La deuxième phase est évaluée à 220 milliards Fcfa, mais les travaux ne sont pas encore engagés. Pour cette seconde phase, la syndication locale a été arrangée par Edc pour 69 milliards, tandis que celle en offshore a également été arrangée par Calyon, cette fois-ci pour 151 milliards FCfa. Sur le plan du profit, on apprend que l’entreprise a distribué les dividendes à hauteur de 40 milliards. Comme pour dire qu’elle a une parfaite santé. Dans l’ensemble, les banques continuent de faire confiance à cette entreprise stratégique et la classent même au rang de «grand standing et d’importance nationale».
Au 31 décembre 2012, la partie « camerounaise » se composait comme suit :
-Snh : 02 représentants à savoir Mme Clotilde Moukoko Mbonjo et M. Simon Paley
- Minee : 01 représentant à savoir M. Dudley Sama Achu
Minfi : 01représentantà savoir M. Pierre Edimo
-Csph : 01 représentant en la personne de M. Ibrahim Talba Malla Oumate
S’agissant de la partie «étrangère », elle se présentait à la même date comme suit :
-Total Outre – Mer : 01 représentant en la personne de M. Jean pierre Battermann.
-Société Elf Aquitaine : 01 représentant à savoir M. Thierry Cortale
La désignation du Pca est une prérogative de la
présidence de la République du Cameroun. La présidence du conseil
d’administration est actuellement assurée par M. John Ebong
Ngolle