Somnolence: Quand Paul Biya roule pour l’inertie…
DOUALA - 28 NOV. 2012
© Alain NJIPOU | Le Messager
Le dernier conseil ministériel tenu au palais de l’Unité avant les retrouvailles d’hier, mardi 27 novembre 2012, avec pratiquement les mêmes acteurs, remonte à décembre 2011, c'est-à-dire une semaine après la publication du décret n° 2011/409 du 9 décembre portant réorganisation du gouvernement. Le nouveau gouvernement camerounais ainsi formé, suite à la réélection du président Paul Biya, s'était réuni jeudi 15 décembre au palais présidentiel autour du chef de l'Etat.
Au cours de ce conseil des ministres, des prescriptions présidentielles sur les actions à mener par la nouvelle équipe chapeautée par Philemon Yang, à qui Paul Biya venait de renouveler la confiance, deux ans après sa nomination en fin juin 2009, au poste de Premier ministre, chef du gouvernement, ont été faites. Il a été prescrit au nouveau cabinet la charge de concrétiser la politique dite des "grandes réalisations" promue par le président réélu pour impulser le développement du pays au cours des sept prochaines années, avec au menu divers projets d'investissement d'envergure. C’est dans ce sillage que les ministres ont été appelés à élaborer leurs feuilles de route dans l’optique d’implémenter la philosophie politique des «grandes réalisations» dont la mise en œuvre est poussive aujourd’hui et dont les premiers sillons sont à peine visibles. Si ce n’est à travers le prisme des cérémonies pompeuses de pose de première pierre par-ci, par-là. Entre-temps plus rien ! Il a fallu attendre mars 2012 pour que le secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, porte à l’attention de l’opinion publique, que Paul Biya avait validé la veille, le 6 mars, les feuilles de route ministérielles commandées lors du Conseil ministériel du 15 décembre 2011.
Selon les termes de la note du Sg/Pr, ces feuilles de route «ont fait l'objet d'un examen concerté entre les différents départements ministériels concernés, les services du Premier ministre et le secrétariat général de la Présidence de la République. Cette démarche consensuelle a abouti à un catalogue d'activités, de projets et de programmes réalistes, adossés sur les ressources budgétaires de l'exercice en cours. Ce schéma permettra de procéder le moment venu, à l'évaluation semestrielle d'étape prescrite par le chef de l'Etat et d'identifier en la circonstance, les manquements, les retards éventuels et les raisons y afférentes», écrivait le Sg/Pr.
Machine grippée
Il a encore fallu attendre le 1er juin 2012 pour que Martin Belinga Eboutou, cette fois-ci, reparle des feuilles de route avec l’annonce d’une évaluation qui n’occulte point un rappel quasi épiphénoménal : «Le gouvernement a été mis en mission, pour l’atteinte les objectifs assignés à travers ses feuilles de route qui seront évaluées en août 2012». Cette sortie épistolaire du Dcc avait fait penser à une certaine opinion que Martin Belinga Eboutou outrepassait ses attributions de Dcc qui s’occupe en gros des affaires réservées, du protocole et de la communication du chef de l’Etat. D’août 2012 à novembre, cela fait bien quatre mois que les Camerounais attendent l’évaluation annoncée à grand renfort de publicité, des ministres de la République. Une nouvelle posture et/ou trouvaille de Paul Biya qui a provoqué, en son temps, l’ire de certains leaders de l’opposition qui ont estimé que le chef de l’Etat devrait himself évaluer son action après plusieurs décennies de règne sans partage. Une attitude de la classe politique qui s’est appuyée sur ce qui se fait ailleurs. En France, c’est chaque mercredi que le numéro Un français évalue, fixe de nouveau cap et réoriente sa vision déployée au quotidien par l’équipe gouvernementale. Au Cameroun, il faut un an, voire plus pour que notre chef de l’Etat note son gouvernement. Encore que le conseil d’hier a procédé à une évaluation à mi-parcours. Si cela n’est du laxisme, il y a bien lieu de penser que la machine semble grippée au sommet de l’Etat. En tout cas, le Camerounais lamda de Koumelap dans l’arrondissement de Koutaba, département du Noun, région de l’Ouest, attend toujours palper les fruits de la croissance si ce n’est voir son quotidien amélioré qualitativement.
© Alain NJIPOU | Le Messager
Le dernier conseil ministériel tenu au palais de l’Unité avant les retrouvailles d’hier, mardi 27 novembre 2012, avec pratiquement les mêmes acteurs, remonte à décembre 2011, c'est-à-dire une semaine après la publication du décret n° 2011/409 du 9 décembre portant réorganisation du gouvernement. Le nouveau gouvernement camerounais ainsi formé, suite à la réélection du président Paul Biya, s'était réuni jeudi 15 décembre au palais présidentiel autour du chef de l'Etat.
Au cours de ce conseil des ministres, des prescriptions présidentielles sur les actions à mener par la nouvelle équipe chapeautée par Philemon Yang, à qui Paul Biya venait de renouveler la confiance, deux ans après sa nomination en fin juin 2009, au poste de Premier ministre, chef du gouvernement, ont été faites. Il a été prescrit au nouveau cabinet la charge de concrétiser la politique dite des "grandes réalisations" promue par le président réélu pour impulser le développement du pays au cours des sept prochaines années, avec au menu divers projets d'investissement d'envergure. C’est dans ce sillage que les ministres ont été appelés à élaborer leurs feuilles de route dans l’optique d’implémenter la philosophie politique des «grandes réalisations» dont la mise en œuvre est poussive aujourd’hui et dont les premiers sillons sont à peine visibles. Si ce n’est à travers le prisme des cérémonies pompeuses de pose de première pierre par-ci, par-là. Entre-temps plus rien ! Il a fallu attendre mars 2012 pour que le secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, porte à l’attention de l’opinion publique, que Paul Biya avait validé la veille, le 6 mars, les feuilles de route ministérielles commandées lors du Conseil ministériel du 15 décembre 2011.
Selon les termes de la note du Sg/Pr, ces feuilles de route «ont fait l'objet d'un examen concerté entre les différents départements ministériels concernés, les services du Premier ministre et le secrétariat général de la Présidence de la République. Cette démarche consensuelle a abouti à un catalogue d'activités, de projets et de programmes réalistes, adossés sur les ressources budgétaires de l'exercice en cours. Ce schéma permettra de procéder le moment venu, à l'évaluation semestrielle d'étape prescrite par le chef de l'Etat et d'identifier en la circonstance, les manquements, les retards éventuels et les raisons y afférentes», écrivait le Sg/Pr.
Machine grippée
Il a encore fallu attendre le 1er juin 2012 pour que Martin Belinga Eboutou, cette fois-ci, reparle des feuilles de route avec l’annonce d’une évaluation qui n’occulte point un rappel quasi épiphénoménal : «Le gouvernement a été mis en mission, pour l’atteinte les objectifs assignés à travers ses feuilles de route qui seront évaluées en août 2012». Cette sortie épistolaire du Dcc avait fait penser à une certaine opinion que Martin Belinga Eboutou outrepassait ses attributions de Dcc qui s’occupe en gros des affaires réservées, du protocole et de la communication du chef de l’Etat. D’août 2012 à novembre, cela fait bien quatre mois que les Camerounais attendent l’évaluation annoncée à grand renfort de publicité, des ministres de la République. Une nouvelle posture et/ou trouvaille de Paul Biya qui a provoqué, en son temps, l’ire de certains leaders de l’opposition qui ont estimé que le chef de l’Etat devrait himself évaluer son action après plusieurs décennies de règne sans partage. Une attitude de la classe politique qui s’est appuyée sur ce qui se fait ailleurs. En France, c’est chaque mercredi que le numéro Un français évalue, fixe de nouveau cap et réoriente sa vision déployée au quotidien par l’équipe gouvernementale. Au Cameroun, il faut un an, voire plus pour que notre chef de l’Etat note son gouvernement. Encore que le conseil d’hier a procédé à une évaluation à mi-parcours. Si cela n’est du laxisme, il y a bien lieu de penser que la machine semble grippée au sommet de l’Etat. En tout cas, le Camerounais lamda de Koumelap dans l’arrondissement de Koutaba, département du Noun, région de l’Ouest, attend toujours palper les fruits de la croissance si ce n’est voir son quotidien amélioré qualitativement.