Société: Des fissures au sein du G7
DOUALA - 22 Mai 2012
© Edouard KINGUE | Le Messager
Les bonnes intentions du G7 ont duré le temps que durent les roses. Contrairement à la déclaration de Foumban du 12 mai dernier portant sur le boycott du 20 mai, pour protester contre le code électoral, quelques partis signataires ont opté pour la realpolitik en allant parader aux côtés du Rdpc...
© Edouard KINGUE | Le Messager
Les bonnes intentions du G7 ont duré le temps que durent les roses. Contrairement à la déclaration de Foumban du 12 mai dernier portant sur le boycott du 20 mai, pour protester contre le code électoral, quelques partis signataires ont opté pour la realpolitik en allant parader aux côtés du Rdpc...
Les bonnes intentions du G7 ont duré
le temps que durent les roses. Contrairement à la déclaration de Foumban
du 12 mai dernier portant sur le boycott du 20 mai, pour protester
contre le code électoral, quelques partis signataires ont opté pour la
realpolitik en allant parader aux côtés du Rdpc aux festivités marquant
la célébration de l'Etat unitaire. Il s'agit du Paddec de Me
Jean-De-Dieu Momo et l'Afp de Me Bernard Muna qui, de ce fait, se sont
désolidarisés de Ndam Njoya (Udc), Ayah Paul Abine (Pap) Albert Dzongang
(Dynamique), Fru Ndi (Sdf) et Kah Walla (Cpc). Le mur de «l'opposition
responsable» se fissure-t-il? Rien de nouveau sous le soleil. Elle nous a
habitués à ces volte-face depuis le temps de l'Union pour le
changement.
Au lendemain de l'élection présidentielle du 09 octobre 2011, certains leaders des partis politiques, candidats à l'élection présidentielle dénonçaient dans une déclaration dite de Yaoundé, l'absence depuis des décennies «des élections libres, justes et transparentes organisées par une commission électorale indépendante». Elecam était alors qualifié d'organe «non indépendant, dont les textes le régissant ont été décriés par la communauté nationale et internationale». Malgré ces insuffisances, les partis politiques avaient néanmoins demandé aux citoyens d'aller s'inscrire massivement sur les listes électorales et de voter le moment venu. Fru Ndi himself avait longtemps demandé à ses partisans de ne pas s'inscrire sur les listes électorales, car il n'y aura pas d'élection sans respect des préalables. Au dernier moment, à quelques semaines seulement de la présidentielle de 2011, le Sdf, toute honte bue, dira le contraire, contribuant à démobiliser une grande partie des militants qui déjà, avaient fait son deuil d'un scrutin décrié.
Ironisant sur la déclaration de Foumban, les militants du Manidem qui ont participé au défilé du 20 mai en accord avec la ligne du parti disaient déjà, de la bouche de leurs responsables que «les dirigeants politiques des partis de l'opposition ont acquis la triste réputation de danser la danse Bafia: un pas en avant, deux en arrière».
En effet, ce n'est pas la première fois que les décisions de l'opposition sont tournées en eau de boudin. Depuis la Coordination des partis de l'opposition en 1991 jusqu'au Cnrr en 2004, en passant par l'Arc-cns, l'Union Pour le Changement, etc. Tous ont abouti au même résultat, c'est-à-dire rien. Lors de la présidentielle 2004, comme en 1992 et 1996, après avoir engagé des négociations communes, l'Union démocratique du Cameroun (Udc) du docteur Adamou Ndam Njoya et le Social Democratic Front (Sdf) de Ni John Fru Ndi s'engageaient pour une candidature unique de l'opposition. Dans ce contrat, appelé à l'époque «déclaration commune des partis politiques de l'opposition», il était question de «programme commun répondant aux aspirations de la nation camerounaise et à l'attente du peuple camerounais». Pour arriver à cette déclaration officielle, les deux leaders, qui en appelaient à l'adhésion des autres partis politiques, affirmaient avoir tiré les leçons du passé.
En 2011, sachant que les dés sont pipés dès qu'il y a une tentative de regroupement de l'opposition, personne n'a fait écho à l'initiative d'Albert Dzongang de «réfléchir» à une candidature unique de l'opposition. «L'expérience a depuis montré que les ententes de sommet ne marchent pas, parce que chaque chef de parti, qui dit souhaiter cette entente vient avec ses ambitions personnelles.» Siméon Nkuissu de Rdmc enfonce le clou: «certains de ces chefs sont en fait des taupes du pouvoir qui viennent saboter l'entente entre les opposants». Déjà affaiblie par un égo surdimensionné des chefs de partis, l'opposition a du mal à échapper à l'influence du pouvoir sur ses choix communs, «influence dont ne manque pas d'user et d'abuser ses agents en mission au sein des «fronts» et autres alliances».
La stratégie des regroupements tient-elle comptent de la possibilité d'une volteface des certains politiciens enclins au mercantilisme et à l'égocentrisme? En faisant cavalier seul dans la perspective du boycott du 20 mai dernier, Jean Jacques Ekindi n'en pense certainement pas moins, qui s'associe très peu aux mots d'ordre de ses collègues de l'opposition que tout sépare, à partir de la conception du pouvoir à la stratégie de conquête électorale, car ce ne sont pas les baisers de Juda qui font défaut aux leaders autoproclamés d'un peuple qui affiche désormais son indifférence face aux mots d'ordre, devenus obsolètes avant même d'être lancés car, entre collabos du pouvoir et opportunistes de tous poils, les oukases ne font plus recette...
Au lendemain de l'élection présidentielle du 09 octobre 2011, certains leaders des partis politiques, candidats à l'élection présidentielle dénonçaient dans une déclaration dite de Yaoundé, l'absence depuis des décennies «des élections libres, justes et transparentes organisées par une commission électorale indépendante». Elecam était alors qualifié d'organe «non indépendant, dont les textes le régissant ont été décriés par la communauté nationale et internationale». Malgré ces insuffisances, les partis politiques avaient néanmoins demandé aux citoyens d'aller s'inscrire massivement sur les listes électorales et de voter le moment venu. Fru Ndi himself avait longtemps demandé à ses partisans de ne pas s'inscrire sur les listes électorales, car il n'y aura pas d'élection sans respect des préalables. Au dernier moment, à quelques semaines seulement de la présidentielle de 2011, le Sdf, toute honte bue, dira le contraire, contribuant à démobiliser une grande partie des militants qui déjà, avaient fait son deuil d'un scrutin décrié.
Ironisant sur la déclaration de Foumban, les militants du Manidem qui ont participé au défilé du 20 mai en accord avec la ligne du parti disaient déjà, de la bouche de leurs responsables que «les dirigeants politiques des partis de l'opposition ont acquis la triste réputation de danser la danse Bafia: un pas en avant, deux en arrière».
En effet, ce n'est pas la première fois que les décisions de l'opposition sont tournées en eau de boudin. Depuis la Coordination des partis de l'opposition en 1991 jusqu'au Cnrr en 2004, en passant par l'Arc-cns, l'Union Pour le Changement, etc. Tous ont abouti au même résultat, c'est-à-dire rien. Lors de la présidentielle 2004, comme en 1992 et 1996, après avoir engagé des négociations communes, l'Union démocratique du Cameroun (Udc) du docteur Adamou Ndam Njoya et le Social Democratic Front (Sdf) de Ni John Fru Ndi s'engageaient pour une candidature unique de l'opposition. Dans ce contrat, appelé à l'époque «déclaration commune des partis politiques de l'opposition», il était question de «programme commun répondant aux aspirations de la nation camerounaise et à l'attente du peuple camerounais». Pour arriver à cette déclaration officielle, les deux leaders, qui en appelaient à l'adhésion des autres partis politiques, affirmaient avoir tiré les leçons du passé.
En 2011, sachant que les dés sont pipés dès qu'il y a une tentative de regroupement de l'opposition, personne n'a fait écho à l'initiative d'Albert Dzongang de «réfléchir» à une candidature unique de l'opposition. «L'expérience a depuis montré que les ententes de sommet ne marchent pas, parce que chaque chef de parti, qui dit souhaiter cette entente vient avec ses ambitions personnelles.» Siméon Nkuissu de Rdmc enfonce le clou: «certains de ces chefs sont en fait des taupes du pouvoir qui viennent saboter l'entente entre les opposants». Déjà affaiblie par un égo surdimensionné des chefs de partis, l'opposition a du mal à échapper à l'influence du pouvoir sur ses choix communs, «influence dont ne manque pas d'user et d'abuser ses agents en mission au sein des «fronts» et autres alliances».
La stratégie des regroupements tient-elle comptent de la possibilité d'une volteface des certains politiciens enclins au mercantilisme et à l'égocentrisme? En faisant cavalier seul dans la perspective du boycott du 20 mai dernier, Jean Jacques Ekindi n'en pense certainement pas moins, qui s'associe très peu aux mots d'ordre de ses collègues de l'opposition que tout sépare, à partir de la conception du pouvoir à la stratégie de conquête électorale, car ce ne sont pas les baisers de Juda qui font défaut aux leaders autoproclamés d'un peuple qui affiche désormais son indifférence face aux mots d'ordre, devenus obsolètes avant même d'être lancés car, entre collabos du pouvoir et opportunistes de tous poils, les oukases ne font plus recette...