Social Democratic Front : John Fru Ndi et la raclée de sa vie
La situation dans laquelle se trouve le parti de Fru Ndi aujourd’hui est très peu enviable. Cette mouvance politique qui célèbre sa 31 ème bougie cette année, surfe, comme d’autres, sur les vagues de nouveaux défis qui l’interpellent.
Les camerounais, qui ont en eux une considération particulière pour le Sdf, avancent un inévitable affaiblissement avec le temps, ainsi que son repositionnement face à l’émergence de nouveaux partis, et surtout, la transition à sa tête avec l’annonce du repli du Chairman sur la scène politique. Avant son retrait, la force de l’expérience aidant, le président du Sdf a bonne lecture des intrigues et guéguerres.
L’attestent, les dernières assises du Comité exécutif national (Nec), qui se sont récemment terminées en queue de poisson à Yaoundé. Une conséquence des virulentes querelles entre le président régional du Littoral, et, le 1er vice-président. Une concurrence qui augure des batailles de succession à la tête du parti de la balance. Un challenge, si grand, pour sauver le “suffer don finish” d’une mort certaine, Fru Ndi est sorti de ses gongs pour siffler la fin de cette récréation sécessionniste.
Et des sources, le Néron de service, à la solde du Mrc, en aurait reçu pour son grade. Mais toutefois, des questions se posent et celles qui reviennent le plus sont, de savoir si Maurice Kamto et Nitcheu cesseront enfin le sabordage du sdf? Et comme cela est désormais légion, faut-il nécessairement un ressortissant de la Région de l’Ouest à la présidence de ce parti politique pour qu’il subsiste ? Et enfin, quelle partition devait jouer le Sdf pour présenter un membre du Mrc à la présidentielle de 2025 ?
Difficile.Très difficile pour qui que ce soit, de ne pas prendre en compte les effets rocambolesques de la lutte à distance qui a lieu au sein du parti “Power to the people » et, qui maintient en haleine tout le landerneau politique camerounais. En fait, la tension est montée de plusieurs crans dans le Social democratic front (Sdf), notamment entre le candidat malheureux Joshua Nambangi Osih de ce parti à la dernière élection présidentielle d’octobre 2018, par ailleurs députe du Wouri centre et premier vice-président du Sdf, et, Jean Michel Nitcheu, député du Wouri et président de régional du Sdf dans la Région du Littoral, depuis que le chairman Ni John Fru Ndia officiellement fait part de son intention de démissionner de la direction Social democratic front. On ne le dira jamais assez, cette déclarationd’inten-tion a eu pour conséquence, de nourrir chez ces deux protagonistes, une ambition de diriger le parti. Aussi, dans ce qui se présente comme une rivalité de titans, chacun,conscient de ses forces pour s’assurer le maximum de chances, y va avec ses moyens, sa méthode et sa tactique.
L’observation
C’est à se demander si le parti de John Fru Ndi ne se serait pas nourri au fil des ans de telles-luttes internes ? Des langues, ce parti a été objet de nombreuses querelles claustres entre militants, entre cadres et, entre pères fondateurs sur la direction du parti.Selon des sources au sein du parti.de nombreuses grosses légumes de cette formation politique sont passées de vie à trépas.Toute chose qui a donné à Jean Michel Nitcheu, l’illusion d’un boulevard menant tout droit à la présidence.
Des sympathisants du vice-président Osih estiment-ils donc que, l’inspiration de l’irascible président régional du Littoral Nitcheu, ne vient pas de loin. Poussé par son ambition, il fait feu de tout bois pour éliminer tout ce qui pourrait lui faire obstacle. C’est ainsi que Nitcheu a multiplié de stratagèmes pour-vaincre son camarade Joshua Osih afin de parvenir au perchoir du parti. Aussi, accusations, dénonciations, déclarations devant les médias, soumission à l’article 8.2 du parti. Tout y est passé. Un ensemble de manigances duprésident régional du Littoral contre son camarade qui n’a pas seulement laissé bouche bée les observateurs de la scène politique camerounaise. Elle a aussi suscité en eux de nombreuses interrogations.
La coupe de la trahison
Ainsi, au sein du Social démocratie front, on reconnaît que grâce à l’expérience, l’on a très vite compris le plan machiavélique de cet élu du peuple. Les militants, partisans du clan Osih estiment que le but du député Jean Michel Nitcheu était de provoquer une profonde scission du parti, où on devait trouver un groupe constitué des militants d’obédience anglophone, et, un autre entièrement composé de ressortissants de la Région de l’Ouest.
S’étant rendu à l’évidence que depuis la crise anglophone, le parti éprouve plus de mal à s’exprimer dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest, et la division en deux groupes du parti aidant, il lui est alors très facile d’évincer Joshua Osih et, de le remplacer par un autre membre du Sdf qui n’est autre que lui. Pourtant, tout le monde a vu. Tout le monde le sait et a compris les accointances aigues de Jean Michel Nitcheu avec Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). D’ailleurs, ne continue-t-on pas à le qualifier de membre du Sdf dans la forme et, du Mrc dans le fond ?
Dans les rangs du Sdf, on affirme que Nitcheu sait très bien que le Mrc, pour avoir boycotté les législatives 2020, ne possède aucun élu à l’hémicycle. Et de ce fait, ne peut prétendre présenter un candidat la prochaine présidentielle de 2025.Mais, convaincu de ce que le tour de gouverner le Cameroun doit revenir à un fils de la Région de l’Ouest, Nitcheu soignerait davantage sa complicité avec Kamto.
Des fans de Joshua Osih Nambangi, c’est sur le Sdf que.reposent les espoirs du leader du Mrc. Car, si le ‘‘plan Nitcheu” marche, le parti de Fru Ndi, avec comme leader le président régional ’du Littoral du Sdf, allait être entièrement phagocyté par la meute de l’Ouest, complètement acquise à la cause du Mouvement pour la renaissance du Cameroun.Une mascarade de congrès du Sdf “nouvelle gérance” allait porter son choix sur Maurice Kamto, qui pourra alors se présenter à cette présidentielle sous les couleurs du parti de la balance, qui compte des élus au sein de L Assemblée nationale.
Le petit truc qui gène
Regroupés derrière l’honorable Jean Michel Nitcheu, ses affidés, rejetant tout en bloc, brandissent plutôt la double trahison orchestrée par le premier vice-président Joshua Osih. Celui-ci flirterait avec le parti au pouvoir et, prendrait énormément de libertés au goût de Nitcheu. Et ce, sans consultation préalable des instances du parti. Ils lui reprochent dans les faits d’avoir par exemple cosigné la pétition des députés camerounais demandant aux Etats-Unis de surseoir ses-sanctions contre le Cameroun en rapport avec les présumées exactions de l’armée au Noso.
Ils exigent aussi des explications qui ne viennent toujours pas, concernant la visite de Joshua Osih et l’argent reçu à la présidence de la République à la veille de la présidentielle de 2018. Ce d’autant plus que Jean Michel Nitcheu dit avoir des éléments de preuve que le premier vice-président du Sdf, malheureux candidat à l’élection présidentielle d’Octobre 2018, a faussé le jeu électoral pendant cette élection.Autant de choses qui provoquent l’ire du président régional du Littoral et qui lui servent de prétextes à évincer ce camarade qui foule au pied la ligne de conduite du parti.
Le pédagogue
Muré dans un silence de cimetière et observant à distance la querelle et surtout l’agitation de son président régional, Ni John Fru Ndi a fini par faire valoir non seulement la sagesse, mais aussi, sa grande expérience pour éviter à son parti une mort programmée. En convoquant la réunion du Comité exécutif national récemment, le chairman a fait parler la force de l’expérience. Il a su décrypter de loin les visées de l’honorable’Jean Michel Nitcheu et, a pris toutes les dispositions nécessaires, pour couler le plan ourdi par Nitcheu et Kamto. Lequel consiste à écarter Joshua Osih Nambangi et tous ceux qui oseraient leur faire ombrage. Puis diviser le parti en deux.
Et le parti ainsi divisé, Nitcheu n’éprouverait aucune difficulté à être positionné. La grande majorité en interne étant les militants Sdf de l’Ouest. L’entêtement de Nitcheu est tel que la question qui coule de suite est de savoir si au Sdf, c’est aussi le tour d’un fils de la Région de l’Ouest à présider le destin de ce parti. La question vaut son pesant d’autant plus que, Nitcheu n’est qu’un simple président régional dans le Littoral. Chose qui montre que, même Nitcheu n’est pas respectueux des textes du parti.
Le pugilat
Par sa récente sortie, le chairman du Sdf a bien voulu faire entendre raison au député Jean Michel Nitcheu sur plusieurs paliers. D’abord John Fru Ndi fait valoir la sagesse, très importante pour toute chose et tout lieu. Puis il rappelle implicitement à son député que l’agitation n’a jamais été synonyme de force ou de raison.Ce d’autant plus que pour le cas d’espèce, son parti politique le Social democratic front, est bien structuré et, dispose des textes bien élaborés.
L’honorable l’ayrait-il oublié ? Ensuite, il fait ce rappel que le Sdf est un parti responsable et républicain. Car, dans ce parti politique, la notion de “nation” est sacrée. D’ailleurs, les camerounais ont vu ce leader dans un passé plus ou moins lointain, faire des rétropédalages une fois que la vie de la nation était en péril. Son premier vice-président, à bien y regarder, n’en est pas aussi éloigné de lui.
Tout le contraire de Jean Michel Nitcheu dont l’aveuglant radicalisme frise une certaine animosité quand, un égo surdimensionné et la prétention illimitée revoie à une démence.Autant de choses qui n’augurent pas des lendemains meilleurs pour l’avenir du Cameroun. La leçon magistrale a-t-elle été assimilée par ce fils de l’Ouest ? Les camerounais sont moins sûrs.