Six mois de détention à Kondengui
Six mois de détention à Kondengui
Enoh Meyomesse. L’écrivain et homme politique a été inculpé pour vol aggravé par le juge d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé.
Enoh Meyomesse a été inculpé pour vol aggravé et un mandat de détention de 6 mois a été délivré contre lui, jeudi dernier,
par le juge d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé, avons-nous
appris de son avocat, Me Jacques Mbuny. L’écrivain et homme politique
est détenu à la prison centrale de Kondengui depuis le 22 décembre
dernier. Selon son avocat, il n’a pas eu droit à la présence de son
conseil pendant l’enquête préliminaire. « Je n’ai donc pas les éléments
du dossier de mon client. Tout ce que je sais, c’est ce qu’il m’a dit.
C’est seulement quand le juge d’instruction va nous convoquer qu’on aura
une plus grande connaissance des faits qui lui sont reprochés », a
confié M. Jacques Mbuny.
La date à laquelle Enoh Meyomesse sera convoquée devant le juge
d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé est floue. Même son
avocat n’en sait pas grande chose. «Comme je connais le nom du juge
d’instruction qui a la charge de ce dossier, je vais m’approcher de lui
pour essayer de bousculer afin que nous soyons convoqués d’ici la fin de
ce mois», espère-t-il.
Selon des sources dignes de foi, Enoh Meyomesse est parti de sa
première cellule de la prison de Kondengui pour la cellule 3. Les mêmes
sources indiquent que l’administration de la prison menaçait de le
transférer dans un quartier difficile de Kondengui baptisé « Kosovo ».
Dans une tribune publiée jeudi 12 janvier dernier dans les colonnes de
votre quotidien, l’ancien candidat recalé à la présidentielle du 9
octobre dernier clame son innocence et dénonce la torture dont il aurait
été victime pendant 30 jours (24 novembre 2011-22 décembre 2011) dans
une cellule de gendarmerie à Bertoua.
Selon son propre récit chronologique des événements, Enoh Meyomesse a
été interpelé le 22 décembre 2012 à Douala à sa descente d’un vol Kenya
Airways en provenance de Singapour via Bangkok et Nairobi. La
gendarmerie nationale l’accuse alors de « tentative de coup d’Etat et de
vol avec port d’arme ». On lui reproche d’avoir braqué des orpailleurs
de Bétaré Oya dans l’Est du Cameroun pour leur voler « 350 grammes ou un
kilogramme d’or ». En compagnie de ses complices présumés, l’écrivain
est écroué à Kondengui le 22 décembre.
Depuis son interpellation, la mobilisation ne faiblit pas. Que ce soit
des hommes politiques camerounais, des écrivains, des anciens étudiants
de Science-Po Paris, ou de nombreux militants des droits de l’homme,
tous, à l’image de Patrice Nganang, très actif à ce sujet, crient au «
complot » et exigent la libération « immédiate » de l’homme politique et
écrivain Enoh Meyomesse.
Jean-Bruno Tagne