C’est la révélation faite hier mardi 11 décembre 2012, lors du séminaire sous-régional Vih Pédiatrie qui s’est ouvert à Douala. Vers l’élaboration des stratégies pour réduire ces statistiques alarmantes.Afin de participer à la décentralisation de la prise en charge pédiatrique en Afrique francophone, il est organisé à Douala un séminaire sous régional du 11 au 13 décembre 2012, avec pour objectif de diagnostiquer et prendre en charge les échecs thérapeutiques, traiter les co-infections Vih, prendre en charge les troubles nutritionnels chez l’enfant infecté, et organiser le processus de l’annonce et gérer les conduites à risque chez l’enfant. Organisé par le Gic Esther et animé par un pool d’experts du nord et du sud de la prise en charge pédiatrique et avec pour objectif d’actualiser les connaissances de 70 pédiatres et médecins référents formateurs de douze pays d’Afrique francophone et de France qui ont mis l’accent sur le partage d’expérience sud-sud entre les professionnels de santé.
D’après les statistiques présentées par les experts, plus de 6800 enfants ont été contaminés au Cameroun en 2011, malgré la protection thérapeutique mère-enfant d’après laquelle une mère séropositive peut mettre au monde un enfant sain. «Malgré tous les efforts qui sont fournis, il y a des mères qui refusent de se faire dépister. Ou qui se font dépister mais n’appliquent pas à la lettre les dispositions de cette technique. C’est la raison pour laquelle des enfants continuent de souffrir de cette maladie. Nous menons des actions pour sensibiliser davantage les femmes sur cette pandémie qui ne pardonne pas», dit Dr Adrienne Koussouma. Elle poursuit. «Le monde change, le monde bouge. Une femme séropositive peut même désormais allaiter. Les enfants sont des innocents que nous devons protéger. Comme ils n’ont pas demandé à naître, il faut qu’ils naissent dans de bonnes conditions. Ils ne doivent pas payer le lourd tribut de nos fautes».
Quant à Gilles Raguin, directeur général d’Esther, la situation est plus préoccupante pour les enfants. «Des résultats médiocres ont été observés. Seulement 15% des enfants ont droit à des antirétroviraux à cause des diagnostics qui sont effectués tard ou pas du tout sur les enfants. Nous travaillons pour l’amélioration de ce statut. Nous allons dans la formation sud-sud. Cette initiative est basée sur un partage d’expertise et d’expérience entre les pays sur le traitement du Vih-sida en favorisant des jumelages entre hôpitaux et établissements de santé de France et des pays en développement. Il est donc urgent de développer la prise en charge pédiatrique». Représentant le ministre de la Santé publique (Minsanté) à ce séminaire, Pr Ngu Robinson, directeur de la Santé familiale au Minsanté, parle du renforcement de la lutte contre cette maladie. «Après le premier plan qui a montré ses limites, nous avons élaboré un plan 2011-2015 dit de troisième génération pour une bonne prise en charge des 120.000 personnes qui vivent sous antirétroviraux. Pour cela, il faudrait débourser la somme de 291 milliards Fcfa pour un accès universel aux soins de santé». Les travaux s’achèvent le 13 décembre 2012.